Le cycliste, même sans son cheval, est reconnaissable de loin. Casque, maillot fluo, jambes fines, parfois lunettes de vitesse… Ce spécimen, qui se rend à son lieu de travail en deux roues, musclé ou électrique, se fait de moins en moins rare sur les quais de la gare de Landerneau. Anthony coche deux ou trois cases du taxon. A 33 ans, ce cycliste travaille à la Base Navale et fait le trajet de Landerneau à Brest tous les jours, quelle que soit la météo.
Selon lui, c’est gagnant sur toute la ligne : « un gain de temps, moins d’émissions polluantes et j’économise de l’argent ». Surtout, la réservation d’une place dans les TER (transports express régionaux) est gratuite, sauf en été, où les passagers doivent débourser un euro – à moins de disposer d’un abonnement pour le trajet.
Mais le confort n’est pas toujours au rendez-vous. « Le matin, ça va. Et le soir, à 17 heures, c’est plein de monde.» Anthony déplore le manque de places pour les vélos, qui ne devrait pas s’améliorer avec les futurs convertis qui viennent grossir le troupeau. « J’ai deux autres collègues qui vont venir s’installer à Landivisiau et Plouédern, et tous deux prendront le train à vélo », rapporte-t-il.
De Plouédern au port de co’ à vélo
Le chargement ou le déchargement de votre vélo dans le TER est très ritualisé et suit quelques règles de bonne conduite : ne pas bloquer la voie à la montée ou à la descente ; laisser passer les piétons ; déployer des efforts parfois surhumains selon les vélos pour l’accrocher aux crochets ou l’attacher avec une ceinture de sécurité dans un endroit dédié ; et parfois ils se pressent autour des portes, debout.
« C’est normal de ne pas forcément augmenter les places, ça reste du transport de passagers », précise Andy, grutier au port de commerce de Brest. C’est un collègue qui l’a convaincu de venir à vélo, et depuis, il y a pris goût. Mais s’il a franchi le pas, c’est grâce à la piste cyclable entre la gare de Landerneau et Plouédern. “Je ne l’aurais pas emprunté sans cet itinéraire, c’est quand même très dangereux de rouler la nuit en campagne.”
The Vélocibus travels to Landerneau
Dans le train de 19h11 pour Brest, Nadège a un peu galéré avec son Vélocibus, un vélo électrique loué par la Ville de Brest : “C’est un peu lourd, donc je ne peux pas l’accrocher aux crochets.” Le passage à l’électrique est une nouveauté pour elle. “J’ai commencé la semaine dernière : je me suis trop poussé avec le muscle bike, j’ai développé une tendinite.”
C’est normal de ne pas forcément augmenter les sièges, ça reste du transport de passagers
Au début, elle pensait ne pas pouvoir le prendre pour quitter la métropole, puis elle en a vu de plus en plus dans le train. «Je me sens mieux quand j’arrive au travail après avoir fait du vélo», raconte Nadège, qui travaille à l’hôpital de Landerneau. Cette habitante de Dourjacq, à Brest, fait le déplacement dès qu’elle le peut. « Se rendre au travail à vélo, c’est aussi avoir une activité physique avec un travail qui ne le permet pas tout le temps ! « .
Il voit également un grand nombre de visiteurs, surtout de juin à septembre. « Une des solutions envisagées serait d’avoir deux vélos, un à la gare de départ et un autre en attente à la gare d’arrivée », explique la chirurgienne qui lève les yeux au ciel en signe de désapprobation. En gare de Brest et en gare de Landerneau, des parkings vélos sécurisés ont été installés pour encourager cette pratique. Les cyclistes peuvent également emprunter un vélo Ti depuis la commune de Landerneau. Depuis début 2024, plus de 10 000 déplacements à bord de ces vélos ont été enregistrés, au départ ou à l’arrivée de la gare.
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