News Day FR

Le Goncourt 2024 décerné à Kamel Daoud pour « Houris »

Le prix littéraire le plus ancien et le plus prestigieux de a été décerné ce lundi 4 novembre à Kamel Daoud pour Houris.

Le Prix Goncourt 2024 a été décerné ce mardi à Kamel Daoud pour Houris. Il succède à Jean-Baptiste Andrea, lauréat du prix en 2023 pour Veillez sur elle.

Présenté comme le grand favori, l’auteur et ancien journaliste franco-algérien de 54 ans a été choisi par le jury dès le premier tour, recueillant six voix, contre deux pour Hélène Gaudy, une pour Gaël Faye, lauréat du Renaudot, et un pour Sandrine Collette, a annoncé le président de l’Académie Goncourt, l’écrivain Philippe Claudel.

« C’est votre rêve, payé par vos années de vie. À mon père décédé. A ma mère qui est encore en vie, mais qui ne se souvient plus de rien. Il n’y a pas de mots pour dire le vrai merci”, a déclaré l’écrivain sur X.

Récit des massacres pendant la guerre civile algérienne

Publié aux éditions Gallimard, Hourisqui dans la foi musulmane désigne les jeunes filles promises au paradis, est un roman sombre sur le sort de l’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.

Choisissant une femme comme narrateur, Kamel Daoud situe l’intrigue d’abord à Oran, la ville où il fut journaliste pendant la « décennie noire », puis dans le désert algérien, d’où l’Aube part pour retourner dans son village.

« J’ai toujours voulu écrire mon point de vue sur la guerre civile. Lorsque j’ai suivi la guerre civile en tant que journaliste, j’avais beaucoup de matériel supplémentaire que je ne mettais pas dans mes articles. Mon livre, c’est entre autres cette matière supplémentaire», confiait-il au magazine Transfuge début octobre.

« L’Académie Goncourt couronne un livre où le lyrisme rivalise avec la tragédie, et qui donne voix aux souffrances liées à une période noire de l’Algérie, celle des femmes en particulier. Ce roman montre combien la littérature, dans sa grande liberté d’« auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace à côté de l’histoire historique d’un peuple, un autre chemin de la mémoire », a salué le président de l’Académie Goncourt.

Déjà finaliste du Goncourt en 2014 avec son œuvre Meursault, contre-enquête, l’écrivain remporte ensuite le prix Goncourt du premier roman.

Houris avait déjà remporté le Prix des lecteurs Landerneau en octobre, et ne peut être publié en Algérie, où il tombe sous le coup de la loi qui interdit tout ouvrage évoquant la guerre civile de 1992-2002.

Le prix Goncourt, un enjeu économique

Le Goncourt a été présenté, comme le veut la tradition, à l’heure du déjeuner au restaurant Drouant, dans le quartier de l’Opéra à Paris. Quatre auteurs étaient finalistes : Kamel Daoud avec HourisSandrine Collette avec Madeleine avant l’aubeHélène Gaudy avec Archipels et Gaël Faye, 42 ans, avec Jacaranda.

Le Goncourt 2024 est le premier décerné sous la présidence de Philippe Claudel. Élu à ce poste en mai, cet écrivain disait vouloir « être un président démocrate, dont les jurés puissent être fiers ».

Il a précisé qu’il ferait tout son possible pour que l’Académie Goncourt ne reproduise pas le scénario de 2022 et 2023, à savoir 14 tours de scrutin, le maximum prévu, en raison d’une égalité persistante entre deux auteurs par cinq voix contre cinq.

Au-delà de la fierté d’inscrire son nom sur la liste, le prix Goncourt est un enjeu économique. Il est récompensé par un chèque de dix euros, que les gagnants choisissent traditionnellement d’encadrer.

Mais surtout, il permet de vendre des centaines de milliers d’exemplaires d’un livre que de nombreux lecteurs seront curieux de découvrir ou de proposer, et il ouvre la voie à de nombreuses traductions à travers le monde.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :