l’essentiel
Après avoir exercé plusieurs métiers, Haykel est devenu chauffeur VTC en 2021 à Toulouse et il continue de voir ses revenus diminuer malgré des journées interminables.
« 212 € pour 39 heures de connexion la semaine dernière ; 191 € la semaine précédente pour 28 heures ; 0 € pour 14h ; 456 € pour 36 heures… » Sur l’écran de son téléphone portable, Haykel, toulousain de 44 ans, fait défiler ses revenus de chauffeur VTC du dernier mois et le compte n’y est pas. Loin de là. D’autant que, comme beaucoup de ses confrères, il vient d’investir dans une voiture électrique – ce que lui demandent les plateformes – une Tesla Y noire coûtant 48 000 € pour laquelle il s’est endetté « sous prétexte de rebondir ».
Mais aujourd’hui, ce chauffeur, qui a participé à la manifestation toulousaine ce lundi, fraîchement syndiqué chez FO, ne voit pas comment il pourrait s’en sortir.
« Ma santé pour des miettes »
Ancien câbleur dans l’aéronautique, Haykel, après plusieurs emplois, notamment dans le BTP, pensait pourtant avoir trouvé un métier qui lui convenait. «J’avais des voitures importées. Et j’ai aimé ça. Pendant le Covid, j’ai passé mon examen. » Et depuis 2021, il exerce le métier de VTC. Handicapé, il a fait adapter son véhicule à la conduite à ses frais. «J’ai toujours été vaillant. J’ai toujours travaillé. Et je suis à l’aise dans ma voiture. »
Mais le turnover de ce travailleur indépendant n’a fait que baisser. « Au début, je travaillais huit à dix heures par jour. Depuis, j’y consacre quatorze à seize heures pour 200 € par jour. Je ne veux pas abandonner ma santé pour des miettes. »
Il décrit le système de plateforme comme un piège. « Un jeune pilote, on lui fait faire beaucoup de courses. Nous l’enterrons vivant. Puis, au bout de quelques mois, il fait moins de courses et il commence à avoir l’impression d’avoir été trompé. » Haykel remet en cause « l’attribution massive de la carte professionnelle » et réclame, outre une meilleure rémunération, un accès restreint à la profession.
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