La cause des enfants en détresse est devenue un enjeu majeur dans notre société. Le système de détection des informations inquiétantes permet aux professionnels de l’enfance – Éducation nationale, soignants, etc. – de signaler à l’administration les cas de suspicion de maltraitance. Mais l’équilibre entre lutter contre l’inaction face à des faits graves et le risque de reportages abusifs n’est pas encore trouvé.
Dans tous les départements, les informations (IP) inquiétantes se multiplient. Ces alertes – plusieurs dizaines de milliers chaque année – sont déclenchées pour tout mineur considéré comme potentiellement ou effectivement en danger. Environ 20 % des IP finissent dans des placements, notamment dans des familles d’accueil. La majorité de ces signalements donnent lieu à un suivi social et psychologique des parents et de l’enfant. Au sein des unités départementales de collecte d’informations préoccupantes (Crip), les adjectifs utilisés par les professionnels de l’enfance pour qualifier une situation préoccupante varient de « inquiétant ” a ” explosif ».
Entre 2022 et 2023, ces alertes ont augmenté de 17 % en Gironde, et augmenteront encore de 16 % en 2024. Dans l’Hérault, on compte 20 % d’alertes supplémentaires cette année. ” Chaque année depuis 2019, nous observons une augmentation d’environ 10 %. », souligne Sylvie Guiraud, la responsable du bureau Crip de Seine-Saint-Denis, le plus grand de France. En 2024, dans le Morbihan, le Nord, le Gers, l’Essonne, l’Ain, la Charente, les hausses varieront entre 10 et 30 %. Il est cependant impossible d’obtenir des données nationales, chaque département enregistrant ces informations séparément.
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