Elle n’en revient toujours pas mais oui, elle a remporté le Grand Prix du 40 samedi 2 novembre 2024.e Fifo (Festival International du Film Ornithologique) à Ménigoute ! A 28 ans, Léa Collober, réalisatrice des Deux-Sèvres installée près de Secondigny, a ébloui le jury et les spectateurs avec son Mer de l’Odysséeun documentaire de 27 minutes aux allures de science-fiction découvrant les galaxies de l’infiniment petit et entièrement filmé dans la Réserve naturelle régionale (RNR) du Bocage des Antonins à Saint-Marc-la-Lande.
«Je suis super content. Je viens au Fifo depuis que je suis petite, c’est mon festival préféréassure le natif de Niort. Mer de l’Odyssée est mon premier film réalisé depuis que j’ai quitté l’Iffcam : c’est une énorme reconnaissance pour moi et pour cette école extraordinaire qui m’a permis de faire de ma passion mon métier. »
Ce qui me motive, c’est de montrer la biodiversité locale. J’ai fait un film sur les petits étangs, c’est la preuve qu’on ne peut s’étonner de rien
Léa Collober
Elle raconte alors “l’ascenseur émotionnel” lors de cette soirée de clôture à Ménigoute le samedi 2 novembre. « Je ne pensais pas avoir le Grand Prix, mais peut-être le prix des zones humides, en plus de la Nouvelle-Aquitaineelle se souvient. J’ai d’abord été cité, puis plus rien. » Avant un couronnement de triomphe et le début d’une longue soirée de fête. « J’ai pu partager ces moments de bonheur avec ma famille, mes amis et mes amis naturalistes »se réjouit Léa Collober.
Et maintenant, la télé ?
Fruit de trois années d’immersion, Mer de l’Odysséesorti début avril 2024, a donc été tourné dans la réserve naturelle de Saint-Marc-la-Lande, « un endroit qui me tient à cœur ». Le réalisateur cite évidemment l’étang des Forges, propriété familiale, et le lot de « des souvenirs de balades ici quand j’étais petite et plein de choses qui ont du sens. C’est un alignement des planètes assez fou ! »
Autant, selon elle, que proposer aux producteurs un documentaire sur la microfaune des étangs et sur l’infiniment petit. « Ce qui me motive, c’est de montrer la biodiversité locale : j’ai fait un film sur les petits étangs, un environnement qui n’a rien de glamour, c’est la preuve qu’on ne peut s’étonner de rien.», prolonge Léa Collober, qui salue la confiance de Julien Perrot et de La Salamandre, dans la réalisation de son documentaire. En tant que naturalistes et réalisateurs, nous avons des messages à faire passer, nous ne faisons pas des films pour faire des films. » Et scandent notamment son souci de constater que « plus de 70 % des étangs ont disparu en Deux-Sèvres ces cinquante dernières années ».
Grand Prix du Fifo de Ménigoute en poche, la cinéaste va d’abord savourer, encore et encore, et “Essaye de redescendre sur Terre car je suis dans les étoiles”. Prolonge ensuite son travail d’écriture autour de deux envies : l’une sur les insectes de son jardin, l’autre sur un projet de série. « J’aimerais désormais travailler à la télé, mais j’espère avoir autant de liberté et de temps pour mûrir mon projet »conclut Léa Collober.
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