International — La Nouvelle-Zélande s’impose en Angleterre après le suspense

Ce samedi 2 novembre dans l’après-midi, il y avait de la tension dans l’air à Londres pour le premier match des Autumn Nations Series 2024. Sur la pelouse mythique de l’Allianz Stadium, le nouveau nom commercial donné au Temple du Rugby qu’est le Au stade de Twickenham, les Anglais ont effectivement ouvert leur tournée automnale par un choc XXL face aux Néo-Zélandais. Au sortir d’un Rugby Championship (très) mitigé, les All Blacks n’avancent pas en terrain conquis. Pourtant, l’arène anglaise est quasiment leur domicile avec 18 succès océaniens pour 5 victoires anglaises et 2 nuls dans son histoire. La tension et le défi étaient présents, M. Augus Gardner n’avait plus qu’à relâcher les animaux sauvages.

Dès l’entame du match, l’intensité ne manque pas et c’est Maro Itoje qui allume la première mèche en perçant l’axe (4e). Dans la foulée, le XV de la Rose récupérait un penalty sur un tacle sans ballon de Jordie Barrett (4e). Marcus Smith, le artilleur en chef anglais, n’a pas tardé à ouvrir le score sur un penalty facile (3-0, 5e). Seulement, après un penalty bien exécuté sur un lancer d’Asafo Aumua venu remplacer Codie Taylor, blessé dès les premières minutes, la Nouvelle-Zélande s’est lancée dans l’essai. Le jeu est passé à côté sur la droite vers Wallace Sititi. Semblant rattrapé, il ne l’était finalement pas puisqu’il réalisait un superbe dépassement avant de retrouver Mark Tele’a d’une remarquable chistera. Ce dernier affrontait ensuite Ellis Genge pour tenter dans le corner (3-7, 10e).

Will Jordan marque son 36e essai pour la Nouvelle-Zélande… en 38 matches

Quelques minutes plus tard, Marcus Smith était bloqué sur une tentative de drop réalisée sur un avantage suite à un tacle sans ballon d’Asafo Aumua (12e). L’attaquant anglais en profitait pour permettre à son équipe de recoller au score (6-7, 13e). S’ensuivent presque un quart d’heure sans qu’aucun point ne soit marqué en raison d’erreurs techniques, comme un en-avant de Rieko Ioane (17e), un penalty anglais non trouvé (18e), des supporters néo-zélandais se trompant trop facilement dans une situation favorable ( 20e) ou un penalty concédé bêtement (24e). Ce sont finalement les All Blacks qui ont ramené le feu dans cette rencontre en inscrivant un deuxième essai de Will Jordan (6-14, 29e).

Auteur de son 36e essai en 38 essais, ce dernier est passé derrière la ligne de but anglaise suite à une sublime passe croisée de Beauden Barrett. Avant la pause, la Nouvelle-Zélande payait pourtant son indiscipline et Marcus Smith ne manquait pas de réduire l’écart à deux longueurs (9-14, 32e ; 12-14, 36e). L’Angleterre aurait même pu prendre l’avantage au retour des vestiaires si Smith n’avait pas dévissé une tentative de drop après la cloche.

Un beau début de deuxième période pour le XV de la Rose

A la reprise du jeu, les Anglais se montrent entreprenants et réalistes. Dans un premier temps, et dans la folie générale de Twickenham, Immanuel Feyi-Waboso, après une action initiée par une interception de Marcus Smith, a brisé la barrière néo-zélandaise en allant tenter un essai (19-14, 46e). Dès lors, les All Blacks se montraient fébriles, ne parvenant pas à concrétiser leurs incursions dans les 22 mètres anglais et commettant trop d’erreurs, comme celle de Caleb Clarke conduisant au creusement de l’écart (22-14, 60e). Et ce même Clarke, retrouvé par Beauden Barrett, était passé à l’action. Il avait pourtant fait un saut volontaire au début. Bref, rien n’allait pour les Néo-Zélandais, proches de perdre pour la première fois à Twickenham depuis 2012.

Pourtant, les All Blacks ne meurent jamais. Mis au défi sur leur haka et menés par plus d’un essai transformé à l’heure de jeu, les hommes de Scott Robertson n’ont jamais admis leur défaite. Tenaces malgré les erreurs (attaquant de Cam Roigard, 65e), ils ont été récompensés de leurs efforts suite à un penalty obtenu pour un tacle sans les bras de Ben Earl (66e). Damian McKenzie, qui venait d’entrer, passait le penalty et tout changeait : les Blacks n’étaient plus qu’à cinq points du XV de la Rose (22-17, 67e). Cela promettait dix dernières minutes de haute tension !

Mark Tele’a et Damian McKenzie libèrent les Blacks

Cependant, la Nouvelle-Zélande a continué à commettre des erreurs stupides, comme cet en-avant de Rika Ioane (69e) ou se perdre (71e). Mais les Noirs prenaient peu à peu le dessus dans la mêlée alors que les Anglais dominaient jusque-là ce secteur. C’est finalement derrière un penalty joué manuellement, et donc après le travail des gros joueurs, que les Océaniens se sont libérés. Le match a commencé sur la droite où Mark Tele’a, de retour dans le jeu après avoir quitté le terrain pendant quelques minutes, a réalisé un exploit personnel au bout de la ligne pour aller chercher l’essai. George Ford n’a rien pu faire et cela a permis, avec la sublime transformation de Damian McKenzie en corner, aux Néo-Zélandais de reprendre l’avantage (22-24, 77e).

Malgré un carton jaune reçu par Anton Lienert-Borwn (78e) en toute fin de match, les Noirs ont résisté et les Anglais, après un penalty (79e) et un drop (81e) manqué par le très malheureux George Ford, ont dû concéder la défaite 22-24 après un suspense insupportable. Pour la douzième fois en quatorze matchs depuis 2008, le Hillary Shield a été remporté par la Nouvelle-Zélande. Une équipe qui a peut-être déjà réalisé une tournée européenne réussie puisqu’elle affrontera l’Irlande à Dublin vendredi prochain puis la France et l’Italie les week-ends suivants. L’Angleterre tentera de se remettre de cette troisième toute petite défaite de suite concédée face aux Blacks face à l’Australie samedi prochain. Au même endroit.