Le site archéologique de Murat, sur la commune de Saint-Dizier-Masbaraud, dans la Creuse, a pris fin l’année dernière après une décennie de recherches. Il découvre un fort médiéval, situé sur la rivière Thaurion. Il y a plus de 1000 ans, c’était un axe stratégique. Une découverte rare. (première publication le 19 août 2024)
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C’est un saut dans le temps… Nous sommes de retour à l’époque carolingienne.
Qui pourrait l’imaginer ? Sous la campagne et la forêt qui s’étendent à perte de vue, un fort médiéval millénaire, situé au bord de la rivière Thaurion, a été découvert en 2024. Une découverte rare que les archéologues ont faite cet été, après dix ans de fouilles. A l’époque carolingienne, Murat, dans l’actuelle commune de Saint-Dizier-Masbaraud, en Creuse, était un lieu stratégique.
Richard Jonvel a mille raisons de s’enthousiasmer pour ce site archéologique de l’éperon barré, promontoire rocheux situé juste au-dessus de la rivière Thaurion, au confluent de la Leyrenne. Ce remblai serait bloqué car son accès avait été barré par un fossé creusé dans la pierre. Après dix ans de fouilles, avec son équipe d’archéologues, d’étudiants et de bénévoles, il met au jour un fort médiéval. « Murat est la première fouille en France à identifier un rempart vitrifié du haut Moyen Âge », explique l’archéologue aux visiteurs venus découvrir le site, avant sa fermeture fin août. “La structure date du IXe siècle.”
Ce rempart vitrifié présente une technique de fortification qui consiste à brûler des pierres et des poutres pour durcir le remblai.
Au fil des années, les archéologues ont découvert de petites pièces d’armesment, épées, fers, datant du 8ème siècle et IXᵉ siècles. Rien de vraiment impressionnant, somme toute. Mais cette recherche en dit long sur le site.
Une ancienne carrière de schiste recouvrait auparavant ce site fortifié. « Nous sommes au moins sur un fort militaire, peut-être une résidence à vocation aristocratique, mais cela reste encore à démontrer.dit Richard Jonvel. Il s’agit en tout cas d’un point de contrôle dans la vallée du Thaurion, par rapport aux autres fortifications majeures du IXe siècle, probablement très rares à l’époque.
Les fouilles de Murat prennent donc fin, après dix ans d’investigations. Aucun regret pour l’archéologue. “C’est une recherche exhaustive. Dans dix ans, nous aurons véritablement fouillé tout le promontoire et ses éléments défensifs. Dans une carrière d’archéologue, il est très rare d’avoir la chance de fouiller un site dans son intégralité. se réjouit Richard Jonvel.
Si cette découverte marque aussi la fin d’une aventure exceptionnelle pour ces archéologues, ces spécialistes en sont convaincus : la vallée du Thaurion n’a certainement pas fini de livrer ses secrets.
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