Réservations d’hôtels : Booking.com ne peut plus proposer le prix le plus bas
Pour réserver un logement en Europe ou ailleurs, il est courant de comparer les offres et les prix des logements sur des plateformes en ligne comme Booking.com. Mais cette dernière interdisait auparavant aux hôteliers d’afficher des prix inférieurs à ceux proposés sur sa plateforme. Dans un arrêt du 19 septembre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a déclaré que ces clauses tarifaires étaient contraires au droit de la concurrence de l’Union européenne. Si le Centre européen des consommateurs (CEC) France salue cet arrêt, il met en garde contre un nombre toujours croissant de demandes de consommateurs concernant des problèmes de réservation d’hébergement en ligne.
La Cour de Justice de l’Union européenne restreint Booking.com
>> Booking.com, Airbnb, Expedia, Abritel…. Les plateformes de réservation permettent aux voyageurs de comparer des centaines d’offres et de louer des logements à des tarifs préférentiels. Et souvent même au meilleur prix car certains intermédiaires interdisent aux hôtels de proposer, sur leur propre site, des tarifs inférieurs à ceux affichés sur la plateforme en ligne. Saisi de la question de la légalité des clauses dites de « parité prix » imposées par Booking.com, au regard du droit de la concurrence dans l’UE, la CJUE s’est prononcée le 19 septembre.
Selon la Cour, de telles clauses ne sont pas nécessaires pour garantir la viabilité économique de la plateforme de réservation néerlandaise. Cette pratique n’étant plus autorisée, les hôteliers présents sur Booking.com peuvent à nouveau proposer, sur leurs propres canaux de vente, des prix inférieurs à ceux de la plateforme. “C’est une très bonne nouvelle pour les consommateurs”, déclare Bianca Schulz, responsable de la CEC France. « Après avoir identifié les hébergements, les consommateurs pourront comparer librement les prix affichés sur la plateforme et ceux pratiqués par l’hôtelier », explique-t-elle.
Plateformes de réservation d’hébergements : des problèmes récurrents
Le prix n’est pas la seule Source de confusion pour les consommateurs. En témoignent les 250 demandes reçues par la CEC France en 2024 relatives à la réservation d’un hébergement sur une plateforme en ligne.
L’une des questions récurrentes des voyageurs français qui réservent un hébergement en ligne est de savoir si l’intermédiaire est tenu de leur apporter une assistance. Bien souvent, les plateformes déclinent toute responsabilité lorsque le logement n’est pas conforme. Rien d’illégal puisqu’ils ne font pas partie du contrat conclu entre le voyageur et l’hôte, contrairement à ce que croient parfois les vacanciers. Pire encore, certains n’ont pas toujours accès à l’identité et aux coordonnées du loueur alors même que « les consommateurs ont le droit de savoir avec qui ils s’engagent » explique Bianca Schulz. “Nous regrettons également que le règlement européen du 11 avril 2024 sur la location de logements de courte durée n’impose pas aux plateformes de fournir une liste d’informations précises à publier sur les offres”, ajoute-t-elle.
D’autres voyageurs rencontrent des difficultés en cas d’annulation. Si l’hôte annule la réservation, peu de plateformes proposent une assistance. En revanche, beaucoup d’entre eux facturent 100 % du montant de la réservation lorsque l’annulation émane du consommateur !
Mieux protéger les consommateurs des plateformes en ligne
Afin d’endiguer les multiples problématiques liées aux plateformes de réservation, la CEC France a publié ses recommandations en matière de location d’hébergements de courte durée. Des mesures qui devraient mieux protéger les consommateurs tout en garantissant une saine concurrence entre les hébergeurs et une croissance stable de ce secteur :
1. La simplification et l’harmonisation des procédures d’inscription sur les plateformes en ligne ;
2. Publication du numéro d’immatriculation du logement, accessible aux consommateurs ;
3. Contrôle des logements proposés à la location ;
4. Renforcer les obligations des plateformes et hébergeurs en ligne ;
5. Clarification des règles de remboursement.
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