Les chrysanthèmes sont un incontournable de la Toussaint. Et pourtant, on les vend de moins en moins, tandis que les cyclamens et les bruyères gagnent du terrain. Frédéric Libourel, fleuriste à Calvisson et Aigues-Vives, président du syndicat des fleuristes du Gard, donne quelques explications. Entretien.
ObjectifGard : Comment se porte le marché du chrysanthème dans le Gard ?
Frédéric Libourel: Le marché du chrysanthème est toujours en déclin. Nous avons toujours notre clientèle senior, des fidèles de la Toussaint. Mais la jeune génération ne décore plus les tombes de fleurs comme avant. La proportion de ménages acheteurs en 2023 était tombée à 18% alors qu’elle était de près de 22% en 2019. Et on se rend compte que désormais, les familles achètent une seule plante ensemble, alors qu’avant elles en achetaient plusieurs.
Il y a donc un enjeu économique…
C’est un tout. On note également une évolution des pratiques funéraires, avec de plus en plus de crémations et donc moins de floraisons. Et puis effectivement, la situation économique actuelle fait que les gens dépensent moins, dans tous les domaines le panier moyen est réduit, cela est également vrai pour les défunts. On remarque aussi qu’ils se tournent vers d’autres types de plantes d’automne, cyclamens, bruyères etc. On me demande aussi beaucoup de coupes de plantes, c’est un peu tendance en ce moment.
Fleur sacrée et symbole de bonheur au Japon, peut-on imaginer le chrysanthème ailleurs que dans les cimetières en France ?
C’est compliqué car le chrysanthème est encore très associé à la mort, même si c’est une plante super belle et très colorée que l’on peut mettre dans nos jardins à l’automne. J’ai quelques clients qui le font, mais le chrysanthème est encore trop associé au cimetière, malheureusement. Les mentalités sont difficiles à changer, mais peut-être qu’un jour on proposera des chrysanthèmes comme on propose d’autres plantes, d’autres fleurs.
Focus sur le jardin Llorens à Fourques
Thierry Llorens et son équipe produisent 4 000 pots de chrysanthèmes, soit 15 fois moins que dans les années 1970. A cette époque, son père, Germain, revenu d’Algérie en 1962, était à la tête de la production locale nouvellement créée. sur d’anciens marais le long du Chemin des Partisans à Fourques. ” Tout le monde pensait que mon père était fou, ils lui disaient que rien ne pousserait ici », raconte son fils. Germain leur a prouvé le contraire et l’histoire continue aujourd’hui avec Thierry, 60 ans. La jardinerie s’est bien développée depuis, mais le chrysanthème reste la star de la Toussaint, bien que dépassé par le cyclamen. avec une période de floraison plus longue « . Si ce n’est pas la période la plus importante de l’année, ” La Toussaint nous permet de durer l’hiver, avec les vacances de Noël, jusqu’au printemps », souligne Thierry Llorens. Fort de ses 42 années d’expérience, il se préoccupe de l’évolution de la profession et «l’augmentation des charges« .
Le bon plan : -20% sur la jardinerie pendant toutes les vacances de la Toussaint.
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