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Le Liban accuse Israël de refuser le cessez-le-feu après de nouvelles frappes

Le Premier ministre libanais a accusé vendredi Israël de refuser tout cessez-le-feu avec le Hezbollah, après une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, les premières depuis le début de la semaine sur ce fief du mouvement islamiste.

L’agence de presse libanaise Ani a fait état d’au moins 10 frappes, précédées d’appels à l’évacuation, qui ont provoqué de fortes explosions et libéré d’épais nuages ​​de fumée.

Ces frappes ont réduit en ruines des bâtiments entiers, quelques heures après la visite à Jérusalem de deux émissaires américains pour tenter de trouver une solution à la guerre qui fait rage depuis septembre entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran.

“La prolongation, une fois de plus, de l’agression de l’ennemi israélien contre les régions libanaises (…) et le fait qu’il ait une nouvelle fois ciblé la banlieue sud de Beyrouth avec des raids destructeurs, sont autant d’indicateurs qui confirment son refus de tout effort”. faites pour obtenir un cessez-le-feu », a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati.

Les raids, les premiers dans ce secteur depuis le 27 octobre, ont provoqué des « destructions massives » et rasé « des dizaines de bâtiments », selon Ani.

©AFP

Grèves nocturnes dans la banlieue sud de Beyrouth, 1er novembre 2024

Dans la matinée, des bulldozers ont commencé à déblayer des montagnes de décombres, selon des images de l’AFP.

Les bombardements ont également visé la ville de Baalbeck, à l’est du Liban, ainsi que les quartiers d’Aley, à l’est de Beyrouth, et de Bint Jbeil, au sud, selon Ani.

Israël poursuit son offensive contre le Hamas, allié du Hezbollah, dans la bande de Gaza, dont le nord et le centre ont été visés vendredi par des frappes meurtrières.

©AFP

Véhicule couvert de poussière après des frappes aériennes visant le village d’Abbasiyeh, sud du Liban, le 31 octobre 2024

La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023 dans le territoire palestinien s’est étendue au Liban, où Israël a lancé le 23 septembre une campagne de frappes aériennes massives visant principalement les bastions du Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale, ainsi que dans le sud. et à l’est du pays.

Au moins 1.829 personnes ont été tuées depuis cette date à travers le Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

Plan américain

©AFP

Sud du Liban

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour de 60 000 habitants du nord de son territoire, déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza.

A quelques jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré jeudi à Jérusalem les envoyés américains Amos Hochstein et Brett McGurk, qui sont ensuite partis pour Washington selon une Source bien informée.

Selon les médias israéliens citant des sources gouvernementales, les envoyés étaient porteurs d’un plan prévoyant le retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud-Liban, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise et Casques bleus de l’ONU.

© Al-Manar/AFP

Capture d’écran du nouveau chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, lors de son discours sur la chaîne de télévision al-Manar du mouvement islamiste depuis un lieu tenu secret, le 30 octobre 2024.

Mais les responsables israéliens ont déclaré que les soldats, engagés dans une offensive terrestre dans le sud du Liban depuis le 30 septembre, ne se retireraient pas avant un accord répondant aux exigences sécuritaires d’Israël.

Benjamin Netanyahu a assuré qu’il « appréciait » le soutien de Washington, tout en refusant de céder aux pressions de son allié.

« Les armées terroristes ne seront plus à nos frontières. Le Hamas ne contrôlera plus Gaza et le Hezbollah ne s’établira pas à notre frontière nord dans des positions lui permettant d’envahir Israël », a-t-il insisté.

Mercredi, le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s’est dit prêt à un cessez-le-feu « sous conditions », sans préciser lesquelles.

“La morgue est pleine”

Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne concentre depuis le 6 octobre principalement son offensive sur le nord, où elle affirme que le Hamas cherche à rassembler ses forces.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, des frappes nocturnes contre des maisons ont fait neuf morts à Jabalia, au nord, et à Nousseirat, au centre du territoire.

“La morgue de l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah”, au centre de Gaza, “est pleine de corps, pour la plupart des enfants et des femmes”, après les frappes de Nousseirat, a déclaré le directeur des hôpitaux de campagne du ministère, Marwan al- Jambons.

©AFP

Des Palestiniens se rassemblent autour d’une personne tuée lors d’une frappe, devant un hôpital dans le nord de la bande de Gaza, le 31 octobre 2024.

L’armée israélienne a annoncé avoir tué depuis la veille “des dizaines de terroristes” lors d’opérations aériennes et terrestres dans le secteur de Jabalia, et tué des “terroristes armés” dans le centre de Gaza.

Elle a ajouté qu’elle avait ciblé « plus de 200 cibles » du Hamas à Gaza et du Hezbollah au sud du Liban.

Un leader du mouvement islamiste palestinien, Taher al-Nounou, a réitéré mercredi le refus d’une “trêve temporaire”, après l’annonce par une Source bien informée que les pays médiateurs, l’Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, s’apprêtaient à proposer une trêve « de moins d’un mois » sur le territoire.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a fait 1.206 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués. ou est mort en captivité.

Sur 251 personnes kidnappées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

L’offensive de représailles menée par Israël à Gaza a fait 43.204 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

 
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