Lettre du jour –
Le travail a-t-il encore un sens ?
Réflexion d’un secrétaire patronal à la retraite, Olivier Ballissat.
Lettres de lecteurs
Publié aujourd’hui à 7h05
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Genève, le 29 octobre
Qui suis-je ? Où vais-je ? Chacun essaie de trouver ses propres réponses ou non ; cependant, nous recherchons tous un sens. Qu’en est-il professionnellement, est-ce que travailler dans le monde postmoderne a encore un sens ?
Dans le passé, la vitesse n’était pas un facteur primordial ; le secteur primaire dépendait des saisons, l’artisan produisait avec soin l’objet commandé, le commerçant connaissait sa clientèle, le sens n’était guère une notion qui intéressait.
Avec l’organisation scientifique du travail, le temps devient de l’argent. Pour gagner plus, nous devons accélérer le rythme en introduisant un travail ininterrompu à la chaîne. Les transports et les services se développent pour écouler au plus vite des produits de masse, des congés payés se mettent en place pour préserver l’appareil humain, et le secteur du tourisme apparaît comme une vanne de divertissement. Les Temps Modernes de Chaplin, le sens s’estompe.
Cependant, cela ne suffit pas ; il faut optimiser en « financiarisant » chaque instant de l’activité et en comprimant les coûts : reporting permanent, réorganisations incessantes des entreprises et dispersion spatiale des outils de production via la sous-traitance. Objectifs quantifiés et désincarnation du management, le sens au travail se meurt, et avec l’IA qui supprimera le facteur humain du cycle de production, ce sera bientôt de l’histoire ancienne, comme les dieux.
Faut-il quitter le système pour trouver du sens, l’abandonner en quelque sorte, ou faut-il le faire évoluer, essayer de garder l’humain maître du jeu ? A chacun de réagir !
Olivier Ballissat, secrétaire patronal à la retraite
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