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comment gérer les données d’une personne décédée ?

Nos données survivent longtemps après notre dernier clic. Comment gérer notre trace numérique ? Testament, héritage et intelligence artificielle… Que devient notre identité en ligne après la mort ?

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En réalité, les morts-vivants n’existent pas. Mais sur Internet, ils pourraient bientôt dépasser le nombre de personnes vivantes. Une étude menée par l’Université d’Oxford en 2019 prédit que le nombre d’utilisateurs de Facebook décédés dépassera ceux encore en vie d’ici 50 ans.

Près de 70 % des Français sont inscrits sur les réseaux sociaux pour une utilisation moyenne de 52 minutes par jour. Ils laissent tous une trace numérique. Tout le monde est concerné par les questions qui suivent. Qu’arrive-t-il à nos données après notre mort ? Comment gérer l’identité numérique d’une personne décédée ?

Le contenu de notre compte personnel est soumis au secret des correspondances et relève donc d’un domaine strictement personnel. La loi du 6 janvier 1978, dite Informatique et Libertés, ne prévoit donc pas de transmission automatique des droits d’accès, de modification et de suppression aux héritiers.

Les réseaux sociaux disent rencontrer des difficultés à faire la différence entre un compte décédé et un simple compte inactif. La suppression du compte d’une personne décédée n’est donc jamais systématique. En l’absence d’action des héritiers ou du défunt, les données restent donc en ligne dans leur intégralité.

La meilleure solution est d’inclure des instructions dans votre testament. L’article 85 de la loi Informatique et Libertés donne la possibilité aux légataires de :

  • clôturer les comptes du défunt
  • s’opposer au traitement ultérieur des informations du défunt
  • mettre à jour les données

Des applications comme Digiposte (proposée par La Poste) accompagnent la dématérialisation croissante des démarches administratives. Plus de 17% de la population française de plus de 15 ans utilise ce dispositif qui permet de sécuriser des documents comme des fiches de paie ou des factures. Il est possible d’indiquer à qui vous souhaitez transmettre les clés de ce coffre-fort numérique via la rubrique « contrat de confiance ». Mais peu d’utilisateurs parmi les 11 millions d’utilisateurs utilisent cette option pour le moment.

Toujours selon l’article 85 de la loi dite Informatique et Libertés, les héritiers peuvent :

  • récupérer les données, uniquement si elles sont nécessaires au règlement de la succession ou si elles constituent des souvenirs familiaux.
  • supprimer le compte ou modifier les données concernées en justifiant de son identité.

Chaque réseau social possède sa propre procédure de signalement des décès. Vous pouvez les trouver ici.

Les réseaux sociaux n’ont aucun intérêt à supprimer vos comptes», expliquait Caroline Long, directrice opérationnelle de la société marseillaise iProtego, à France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2019. Certaines plateformes proposent de transformer les pages du défunt en un « Mémorial ». Les proches peuvent y laisser des messages. messages d’hommage ou de soutien Sur présentation d’un acte de décès, Facebook et LinkedIn proposent ce service.

Les réseaux sociaux n’ont aucun intérêt à supprimer vos comptes.

Caroline Long, directrice des opérations de la société marseillaise iProtego

Ces pages de commémoration sont une des facettes de la volonté de conservation et de collecte constante de données à travers les réseaux sociaux. Une politique qui peut être contestée. Si un héritier s’estime lésé par le traitement des données d’une personne décédée, il peut saisir les tribunaux compétents. Même chose lorsque l’utilisation de ces données porte atteinte à la mémoire, à l’honneur ou à la réputation de la personne décédée.

Redonner vie aux morts. Transférez votre conscience. Plusieurs programmes utilisant l’intelligence artificielle vendent ces soi-disant solutions à leurs utilisateurs.

  • Réplique. Fondé en 2018, ce chatbot se nourrit des traces numériques créées par les défunts. Email, SMS et publications en ligne… Tout est analysé par le système afin de recréer les traits de caractère, les expressions ou encore l’humour de la personne décédée dans un message.
  • Éternos. Ce chatbot vocal permet à son utilisateur de former lui-même son « jumeau numérique » en discutant régulièrement avec lui. Une fois décédé, il peut être accessible aux proches.
  • Après. Cette application fonctionne sur le même principe qu’Eternos à la différence qu’ici, elle recrée un avatar interactif de l’utilisateur.

Toutes payantes (près de 1 000 dollars pour une utilisation illimitée d’Eternos), ces offres soulèvent des questions éthiques. La question du traitement des données personnelles collectées à des fins commerciales pose question. Surtout quand il s’agit d’informations aussi intimes. Qu’en est-il du respect du processus de deuil ? Surtout quand ces pratiques peuvent conduire à une addiction.

 
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