Selon Washington et Séoul, quelque 10 000 soldats nord-coréens se trouveraient en Russie, sans que leur mission ne soit clairement identifiée. Mais le Pentagone a indiqué mardi avoir détecté un « petit nombre » de soldats nord-coréens dans la région russe de Koursk, frontalière avec l’Ukraine.
“Ce sont des affirmations simples qui, en l’absence de preuves convaincantes, ne sont là que pour détourner l’attention de problèmes vraiment importants qui menacent la paix et la sécurité internationales”, a assuré mercredi Vassili Nebenzia, l’ambassadeur de Russie. à l’ONU, accusant notamment Washington d’avoir atteint un nouveau sommet en matière de « désinformation ».
Des tensions. «Même si tout ce que disent nos collègues occidentaux sur la coopération entre la Russie et la Corée du Nord était vrai, comment se fait-il que les Etats-Unis et leurs alliés tentent d’imposer une logique faillible en prétendant qu’ils ont le droit d’aider le régime Zelensky, de mobiliser la défense de l’OTAN ? et le renseignement, alors que les alliés de la Russie n’ont pas le droit de faire de même », a-t-il déclaré.
Le ton est monté à l’ONU, l’ambassadeur américain adjoint auprès de l’ONU avertissant par la suite que les soldats nord-coréens « partiraient nécessairement dans des sacs mortuaires » s’ils entraient en Ukraine pour soutenir la Russie. “Je conseillerais donc au président (nord-coréen) Kim de réfléchir à deux fois avant de s’engager dans un comportement aussi imprudent et dangereux”, a ajouté Robert Wood au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’ambassadeur d’Ukraine auprès de l’ONU, Sergiy Kyslytsya, a réaffirmé les accusations de Kiev concernant la présence de 12 000 soldats nord-coréens en Russie, ajoutant qu’ils devraient « commencer à participer directement aux opérations de combat contre l’Ukraine en novembre ».
Plus tôt dans la journée, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a tenu une conférence avec son homologue sud-coréen Kim Yong-hyun au cours de laquelle ils ont appelé la Corée du Nord à « retirer ses troupes de Russie ».
« Missiles balistiques ». Quelques heures plus tard, Pyongyang, qui n’a ni confirmé ni démenti la présence de troupes en Russie, a tiré, selon l’armée sud-coréenne, un “missile balistique à longue portée (…) en direction de la mer sud-coréenne”. Est», également connue sous le nom de mer du Japon. Ce missile, selon le ministre japonais de la Défense, appartenait à « la classe des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ». Pour le ministre sud-coréen de la Défense, le déploiement nord-coréen pourrait « entraîner une escalade des menaces sur la sécurité de la péninsule coréenne ».
Les Etats-Unis “continueront à travailler avec leurs alliés et partenaires pour décourager la Russie d’utiliser ces troupes au combat”, a ajouté M. Austin, tout en soulignant qu’il y avait de “fortes chances” que cela se produise. c’est déjà le cas. Le ministre américain a en outre souligné que des soldats nord-coréens se voyaient distribuer « des uniformes et du matériel russes », une accusation soutenue par Kiev.
Si des troupes nord-coréennes étaient effectivement déployées en Russie, “cela constituerait une nouvelle escalade du soutien nord-coréen à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine”, a déclaré l’ambassadeur de France à l’ONU Nicolas de Rivière.
Ballet diplomatique. L’ONU, de son côté, a indiqué qu’elle ne pouvait pas confirmer ces accusations par la voix de Miroslav Jenca, sous-secrétaire général de l’ONU pour l’Europe. Ce déploiement intervient au moment où l’Ukraine a annoncé mardi la mobilisation de 160 000 hommes, Kiev étant confrontée à l’accélération des avancées russes.
Le ballet diplomatique est intense : la diplomatie russe a annoncé mercredi la venue à Moscou du ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Choe Son Hui, pour des discussions « stratégiques ». Il existe une « forte probabilité » que Pyongyang demande à la Russie des transferts de technologies pour soutenir ses programmes d’armement, ainsi que des satellites de reconnaissance, en échange du déploiement de ses forces, selon le ministre sud-coréen de la Défense.
De son côté, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a discuté mercredi à Pékin de la guerre en Ukraine avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andrei Rudenko. La Russie et la Corée du Nord ont renforcé leur alliance politique et militaire depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Toutes deux font l’objet de sanctions : Pyongyang pour son programme d’armes nucléaires et Moscou pour sa guerre contre Kiev.
© Agence France-Presse
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