CYCLISME DE ROUTE – Le Tour de France revient avec la montée à Superbagnères. Dans la lignée récente d’ASO pour dépoussiérer certaines ascensions.
Orcières-Merlette (Tour 2020, 11 km at 5.9% average)
Ce n’est pas l’ascension la plus prestigieuse ou la plus difficile de la liste. Et pourtant, le Tour de France y a souvent élu domicile. Pas moins de quatre fois en 18 ans, entre 1971 et 1989 (on ne compte pas les départs d’étapes). Et lors de la première visite en 1971, une page majeure du Tour de France s’y est écrite. Auteur d’un numéro monumental sur cette scène, Luis Ocaña enfile le maillot jaune, fait vaciller Eddy Merckx, qui a tremblé pour la première fois sur la Grande Boucle. Et il aura fallu une terrible chute de l’Espagnol, quelques jours plus tard, sur les routes pyrénéennes du col de Mente, pour que le Belge remporte ce Tour de France.
Lucien Van Impé (1972), Pascal Simon (1982), Steven Tours (1989) séduira la petite station sur les hauteurs de Gap (Hautes-Alpes). Et puis, plus rien depuis 1989, année du deuxième sacre de Greg Lemond. Rien de plus avant un retour en 2020. Le Grand Départ de Nice, couplé à un début de Tour très montagneux, ont remis cette ascension au goût du jour. Julian Alaphilippe porte le maillot jaune. Mais le Français ne sera que quatrième, dominé par Primoz Roglic. S’il ne prend pas encore le maillot, le Slovène, grand favori de ce Tour de France, marque sa domination. On pense alors qu’il est plus intouchable que jamais. Et pourtant…
Le Col du Granon (Tour 2022, 11,3 km à 9,2% de moyenne)
On se souviendra longtemps de cette étape vers le Col du Granon, lors du Tour de France 2022. Peut-être la plus belle du 21e siècle sur le Tour de France. Qui a vu Jonas Vingegaard y gagner sa première étape et renverser un Tadej Pogacarvictime d’une panne majeure, après avoir été harcelé sur 60 kilomètres par le Jumbo-Visma. Pour son grand retour, cette montée très difficile a tenu toutes ses promesses.
De retour après une première en 1986, qui a vu Greg LeMond asseoir sa domination et se diriger vers le premier de ses trois succès sur le Tour de France (Eduardo Chozas remportant l’étape), le Col de Granon fut une véritable réussite dans l’histoire récente du Tour de France. Ses pentes sévères mais relativement régulières (entre 8,2 et 10,8 %) constituent un terrain idéal pour les attaques. Pas de kilométrage moyen à 15% pour bloquer les tentatives d’attaque. Nous ne serions pas surpris de revoir cette montée très rapidement.
Le Puy-de-Dôme (Tour 2023, 13.3 km at 7.7% average)
Lorsque les rumeurs ont commencé à se répandre, avant que le profil du Tour de France 2023 ne soit dévoilé, la surprise a été grande parmi les suiveurs. Le Puy-de-Dôme fut l’un des lieux mythiques de l’histoire du Tour de France. On peut parler d’un duel au coude à coude, entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidorle point culminant du Tour de France 1964, qui verra le grand-père de Mathieu van der Poel attaque probablement trop tard. On peut également citer un Pascal Simon héroïque, victime d’une omoplate cassée quelques jours plus tôt, résistant quelques secondes, lors d’un contre-la-montre en montée.
Mais le Tour de France n’y roule plus depuis 1988. Car ce volcan jouit d’un statut particulier depuis de nombreuses années. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et classé Grand Site de France, il n’est plus possible d’accéder au sommet en voiture. Seul le train permet de s’y rendre. Rendre la route goudronnée, très étroite, dans des pentes très exigeantes. Finalement, la rumeur s’avère vraie. Et le Tour de France revient. Le public ne sera pas autorisé à se trouver dans la partie finale de l’ascension. Tout comme la caravane. Les voitures sont également limitées. Dans le but de préserver la nature dans l’un des plus beaux sites de France.
Isola 2000 (Tour 2024, 16,1 km à 7,1%)
Théâtre du dernier jour de course sur un Tour de France Laurent Fignonen 1993, mais aussi au début des années sombres de l’EPO, l’ascension d’Isola 2000. Comme le Col de Granon, ce n’est pas une ascension mythique du Tour de France. Le Tour n’y est allé qu’en 1993. Tony Rominger gagnera un pas. À ce stade de sa carrière, il a peut-être pensé à se rapprocher d’un Miguel Indurain en jaune. Il ne se passera rien.
Le pied de la montée n’est pas facile, tandis que le sommet est plus roulant. De retour cette année sur le Tour de France, cette ascension a vu Tadej Pogacar remporter l’une de ses six victoires d’étape, tandis que Jonas Vingegaarddouble tenant du titre, capitule et défend sa deuxième place au classement général. Le Slovène, qui remporterait son troisième Tour de France, connaît cette ascension par cœur, habitant à proximité et la gravissant à plusieurs reprises à l’entraînement.
La Plagne (Tour 2025, 17.1 km at 7.4% average)
Si La Plagne a été utilisée une fois au XXIe siècle, le Tour de France n’y a plus roulé depuis 2002. Michael Boogerd résistant à un Lance Armstrong revenant comme une fusée sur lui. L’Américain, « maudit » dans les Alpes avant d’être déclassé, comme pour ses autres succès, suite à ses aveux de dopage. Même si le Tour de France n’y est plus depuis 2002, la montée jusqu’à la station de La Plagne jouit d’une certaine popularité. Avec quatre arrivées au sommet en 18 ans. Introduit en 1984, il constituera un lieu privilégié pour le regretté Laurent Fignon. Vainqueur d’une de ses six étapes en 1984, lors de sa domination acharnée en route vers son deuxième (et dernier) Tour. Et en 1987, marquant une résurrection inattendue, alors qu’il était jusque-là en difficulté sur le Tour.
Cette longue montée de 17 kilomètres ne présente pas de pourcentages effrayants (à part un kilomètre avec une moyenne de 9,2%). Mais sa longueur, couplée à une étape très difficile, va user les organismes déjà mis à rude épreuve par l’étape du Col de la Loze, qui se déroule la veille.
Related News :