Élu en 2016, réélu en 2020, Mmoi Tsai Ing-wen est peu connue du grand public. La biographie du journaliste Arnaud Vaulerin retrace le parcours d’un technicien pragmatique, qui a longtemps travaillé au sein du puissant Conseil des Affaires continentales. Son élection, comme candidate du Parti démocrate progressiste (PDP, indépendantiste), reflète l’évolution d’une société qui a considérablement changé depuis la démocratisation du régime réalisée sous la présidence de Lee Teng-hui (1988-2000, Parti Kuomintang, KMT ) : éloignement de la Chine continentale, redécouverte d’une identité taïwanaise multiple (exilés de 1949, Hans des îles et peuples aborigènes), remise en question de l’autoritarisme du KMT… Face à la réaffirmation en 2019 par M. Xi Jinping de son désir de réunification, Mmoi Tsai, dont le second mandat s’est terminé en mai, a de son côté réaffirmé la volonté de l’île de suivre sa propre voie : celle d’une nation qui se construit sans la Chine, en s’appuyant sur ses propres forces, sur le soutien de Washington (complexe et ambigu, comme le détails de l’auteur), mais aussi sur sa prédominance dans le secteur des semi-conducteurs, déterminant pour l’économie mondiale.
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