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les anciens gérants du Relais des trois châteaux sortent du silence

l’essentiel
Les deux anciens gérants du Relais des trois châteaux brisent leur silence et reconnaissent leur part de responsabilité, mais refusent de payer pour le reste.

Le scandale du centre d’accueil du Relais des trois châteaux à Roquefixade a ébranlé le département. Nous vous rappelons que la structure, inaugurée en 2016, était censée être une solution aux maisons de retraite et aux institutions spécialisées en manque d’espace. Dix résidents occupaient un logement indépendant et partageaient un espace de vie commun.

Mais divers incidents ont rapidement perturbé le quotidien des habitants. De ce fait, Benoît et Sandrine, à la tête de cette résidence fermée en mai 2019, ont été accusés de violences, enlèvement, exercice illégal de la médecine, escroquerie… Des faits graves qui ont conduit ce couple belge à passer plus de 200 jours derrière les barreaux. .

“Ne payez pas pour les autres”

Aujourd’hui, les deux anciens responsables brisent le silence, reconnaissant une part de responsabilité tout en affirmant qu’ils ne veulent pas “payer pour les autres”. « En tant que président de l’association qui dirigeait l’institut, j’avais évidemment une part de responsabilité dans ce qui s’y passait. En revanche, pour tout ce qui touche aux soins, la responsabilité incombait aux infirmiers indépendants et aux médecins responsables», se justifie Benoît. L’ancien gérant nie ainsi les accusations de l’infirmière, qui avait décrit des conditions de vie déplorables, se plaignant notamment de la présence de pensionnaires « aux vêtements sales ».

« En plus d’être faux, laver les résidents incontinents était de sa responsabilité. D’ailleurs, parfois, les infirmières intervenaient en moins d’un quart d’heure pour nettoyer quatre personnes, dont deux en fauteuil roulant… Voilà ma responsabilité. jeu, car j’aurais dû être plus intransigeant et signaler les dysfonctionnements », poursuit-il. Quant à l’absence de sanctions, les deux hommes reconnaissent certaines difficultés de recrutement dans un « désert médical » où le personnel est absent.

“Le médecin a commis plusieurs erreurs de prescription”

Autre accusation rejetée par Benoît et Sandrine, celle d’exercice illégal de la médecine. Selon le couple, il ne faut pas dissocier les actes du contexte dans lequel ils ont été réalisés. « Le médecin a commis plusieurs erreurs de prescription, qu’il a imputées à de l’imprudence. Il a confondu à plusieurs reprises les prescriptions des résidents », chantent-ils. Des erreurs qui, selon eux, auraient été constatées lors de la remise des ordonnances à la pharmacie. «N’ayant pas contacté le médecin, j’ai été obligé de remédier moi-même à la situation. C’est de cela que je suis accusé. Finalement, j’aurais dû insister, quitte à ne pas faire soigner les locataires”, regrette l’ancien gérant qui précise avoir porté plainte auprès de l’ordre des médecins.

Pour Benoît, cette cabale prendrait en réalité une dimension plus personnelle. « Sur les dix locataires de l’usine, les infirmières sont officiellement intervenues pour quatre personnes, mais on s’est rendu compte qu’elles en facturaient neuf », révèle-t-il. Suite à cette découverte fortuite, le couple a signalé l’affaire à la Sécurité Sociale pour signaler cette surfacturation. “Je veux être claire, nous avons nous aussi notre part de responsabilité, mais cette inflexibilité est aussi une manière d’éviter leurs manquements”, tient à souligner Sandrine.

«Je voulais réussir ce projet»

Quant aux accusations d’insalubrité, Benoît estime s’être jeté à corps perdu dans un projet qui lui tenait tellement à cœur que l’idée d’un échec lui était inconcevable. « Je n’ai pas eu le temps d’examiner attentivement le bâtiment car je voulais réussir ce projet. Mais une fois à l’intérieur, j’ai réalisé qu’il y avait des défauts cachés. Et au lieu d’en dire assez, on va s’arrêter là, j’ai entrepris des réparations qui peuvent, c’est vrai, être comparées à du bricolage”, avoue-t-il.

Bientôt dépassé par l’ampleur de la tâche, Benoît devient, sans s’en rendre compte, prisonnier d’une spirale infernale dont il ne pourra jamais sortir. « Je m’en suis rendu compte le jour de ma première nuit de garde à vue, je me suis dit, c’est enfin fini », assure-t-il. Avant de conclure : “Ma responsabilité est que j’aurais dû arrêter le projet dès les premières difficultés au lieu de me mettre la tête entre les roues”.

Cette affaire a été jugée lundi 14 octobre au tribunal d’instance de Foix. Le jugement est attendu le 26 novembre.

 
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