La levée du corps d’Emilio jeudi a révélé “un décès remontant à plusieurs jours et la présence de multiples traces de violences”, a déclaré vendredi le magistrat Jean-David Cavaillé dans un communiqué.
Une information judiciaire a été ouverte contre la mère et “toute autre personne impliquée”, a-t-il également annoncé à l’AFP en fin de journée. Un mandat d’arrêt a été délivré contre la mère, afin qu’elle soit placée en détention dans les Pyrénées-Orientales, a-t-il ajouté.
Sa compagne, un homme de 42 ans qui avait été hospitalisé après “absorption de drogue”, a été placée en garde à vue dans le Val-d’Oise, où il peut désormais être entendu, a précisé Jean-David Cavaillé.
Les restes du garçon retrouvés
L’affaire, révélée par le quotidien régional L’Indépendant, a débuté par le témoignage d’un ami du beau-père au commissariat d’Argenteuil, dans le département où le couple avait fui. Ce témoin rapportait alors que le quadragénaire, originaire du Val-d’Oise, lui avait confié “qu’il avait +fumé+ son gendre”, selon un communiqué du parquet.
Les gendarmes se sont ensuite rendus au domicile du couple à Alénya, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Perpignan, où ils ont découvert la dépouille du garçon.
Devant la maison familiale, où étaient posés les scellés, plusieurs connaissances du jeune Emilio ont déposé des fleurs vendredi et ont exprimé leur “tristesse”, a constaté un photographe de l’AFP.
“Je trouvais ça important parce que c’est une petite ville, on se connaît tous, c’était normal de venir faire un petit geste en sa mémoire”, a déclaré l’un d’eux, qui a connu le garçon en tant qu’encadrant au collège de Saint-Cyprien. .
“Il y a beaucoup de colère et d’indignation face à ce déferlement de violence qui a clairement causé la mort du jeune Emilio, c’est un choc pour tout le monde”, a déclaré à l’AFP le maire PCF d’Alénya. , Jean-André Magdalou, appelant à « la retenue et la décence » pour la victime et « sa petite sœur, qui a besoin de se reconstruire ».
« Soupçons d’abus »
Le couple était arrivé récemment « dans ce lotissement tranquille d’une commune tranquille » des Pyrénées-Orientales, avec Emilio, qui venait de rentrer au lycée Bourquin à Argelès-sur-Mer, et sa petite sœur de neuf ans. , scolarisé après la rentrée scolaire à l’école municipale, a précisé l’édile.
Il a parlé de « violences intra-familiales ». “Ce sont des enfants qui ont eu des vies difficiles”, a ajouté le maire de cette commune d’un peu plus de 3.700 habitants.
Le père des deux enfants, habitant la commune voisine de Théza, a déclaré à l’Indépendant qu’il avait des « soupçons de maltraitance » à l’encontre de son fils et qu’il avait « fait un signalement il y a quelques années ».
Le procureur a précisé que la famille était « connue pour des procédures liées à une séparation conflictuelle du couple parental ». Le beau-père d’Emilio a « déjà été reconnu coupable de violences et de trafic de drogue », selon le procureur.
La mère, « jamais condamnée », était nourrice dans la commune voisine de Saint-Cyprien, en bord de mer.
Devant le portail blanc à l’entrée du pavillon, Isabelle est venue avec son fils, qui côtoie Emilio depuis la maternelle. Elle décrit un garçon « un peu taciturne » et se souvient que son fils avait « remarqué cette cicatrice sur son visage, il avait des dents cassées ».
« Ses dents et ses lèvres étaient gravement endommagées », se souvient son fils Ian. “Il m’a dit qu’il avait eu un accident de moto avec son beau-père”, poursuit l’adolescent, ajoutant qu’Emilio ne parle “presque jamais” de sa famille. La petite sœur “a été placée à l’aide sociale à l’enfance”, a indiqué le maire.
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