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La Russie met le paquet sur les dépenses militaires, le budget augmente de 30% par rapport à l’année prochaine

Les députés russes ont approuvé jeudi en première lecture le projet de loi de finances 2025-2027 qui prévoit une hausse de 30% des dépenses militaires l’an prochain, le Kremlin poursuivant sa politique largement axée sur l’effort de guerre.

A la Douma, la chambre basse du Parlement, 314 députés ont voté en faveur du budget triennal, 78 se sont abstenus et une personne s’est prononcée contre, selon les résultats officiels. Le texte, dont au moins une deuxième lecture est prévue le 14 novembre, devra ensuite être approuvé par le Conseil de la Fédération (chambre haute) avant sa promulgation, qui ne laisse aucun doute, par le président Vladimir Poutine.

Le Kremlin le répète chaque jour : son assaut en Ukraine, lancé en février 2022, sera couronné de succès, quel qu’en soit le coût économique et humain, et ce, malgré le soutien de l’Occident à Kiev. Vladimir Poutine a été clair en septembre : « Renforcer la capacité de défense du pays » et « intégration des régions » les Ukrainiens occupés sont « priorités ». Pour cela, le Kremlin a décidé de poursuivre ses lourds investissements dans l’armée.

Les dépenses de défense atteindront près de 13 500 milliards de roubles (130 milliards d’euros au rythme actuel) en 2025, selon le projet de loi. Le budget militaire national avait déjà explosé sur un an de près de 70 % en 2024, représentant cette année avec les investissements sécuritaires 8,7 % du PIB selon Vladimir Poutine, une première dans l’histoire moderne de la Russie.

Depuis 2022, le Kremlin a largement réorienté son économie vers l’effort de guerre, développant à grande vitesse son complexe militaro-industriel, notamment en recrutant des centaines de milliers de nouveaux salariés.

Le Kremlin anticipe un long conflit avec l’Ukraine et ne semble pas préoccupé par les risques de dépendance accrue de son économie aux commandes militaires, au moment où l’inflation, à plus de 8,6%, réduit le pouvoir d’achat des Russes.

Défense et sécurité : 40% du budget

Le budget consacré à la sécurité intérieure, qui comprend la police et les services spéciaux chargés notamment de réprimer les critiques à l’égard du Kremlin, va passer à 3 460 milliards de roubles (33 milliards d’euros), représentant près de 10 % des dépenses annuelles de l’État russe.

Cette combinaison Défense-Sécurité représentera environ 40% du budget. Sans compter les nombreux placements classés. Signe que les dépenses militaires ne sont pas prêtes de diminuer, Vladimir Poutine a signé mi-septembre un décret ordonnant une augmentation de près de 15 % du nombre de soldats, le portant à 1,5 million.

Avec cette nouvelle augmentation, 1 militaire actif sur 50 en Russie sera désormais dans l’armée qui, selon les médias russes, deviendrait la deuxième plus grande au monde après celle de Chine.

Pour gérer “efficacement” comptes de l’armée, où la corruption reste endémique, Vladimir Poutine a écarté un certain nombre de responsables, emprisonnés pour corruption, et nommé en mai un économiste, Andreï Beloussov, à la tête de l’armée. Ministère de la Défense. Au total, les dépenses fédérales augmenteront en 2025 pour atteindre 41 500 milliards de roubles (environ 400 milliards d’euros).

Pour compléter son budget croissant, le gouvernement a prévu pour le 1er janvier une augmentation des impôts sur les hauts revenus et sur les entreprises, une manière de continuer à financer l’offensive en Ukraine et les dépenses qui y sont liées. Mais des problèmes structurels persistent dans l’économie. Outre l’inflation, les pénuries de main d’œuvre – conséquence directe du départ de centaines de milliers d’hommes vers le front ou à l’étranger – demeurent et “limite” croissance, selon l’aveu même de Vladimir Poutine.

La situation reste toutefois tenable à court terme. Le FMI a également revu à la hausse mardi ses prévisions de croissance pour la Russie à la fin de l’année, à +3,6%.

 
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