Les appels à la fin des combats et à l’ouverture de négociations en Ukraine et au Moyen-Orient se sont succédé mercredi lors du sommet des BRICS en Russie, le président Vladimir Poutine se disant favorable aux offres de médiation de ses partenaires.
Sur l’Ukraine, les positions de Moscou et de Kiev semblent actuellement inconciliables : les combats font rage et d’éventuelles négociations de paix restent très hypothétiques, 32 mois après le début de l’assaut russe.
Au Moyen-Orient, la guerre déclenchée à Gaza par l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, s’est étendue au Liban où l’armée israélienne intensifie son offensive contre le Hezbollah chiite pro-iranien.
Dans une déclaration commune, les BRICS ont appelé Israël à « cesser immédiatement » les attaques contre la force de l’ONU au Liban (FINUL) et à « préserver l’intégrité territoriale » de ce pays, tandis que le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé ses partenaires à « utiliser toutes leurs forces ». capacités collectives et individuelles pour mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban ».
Au même moment, le Hamas annonçait à l’AFP qu’un de ses dirigeants, Moussa Abou Marzouq, s’était rendu à Moscou pour des entretiens visant à “mettre fin à l’agression (israélienne) et à la guerre à Gaza et dans la région”.
Les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient « ont le potentiel de devenir mondiaux », a prévenu le président brésilien Lula, s’exprimant par visioconférence lors de la réunion des dirigeants des BRICS réunis à Kazan.
Le président chinois Xi Jinping a posé trois principes : « pas d’expansion du champ de bataille » en Ukraine, « pas d’escalade des combats » et « pas de provocation de la part d’aucune des parties ». , afin de calmer la situation au plus vite.»
La veille, le Premier ministre indien Narendra Modi avait exprimé son soutien aux efforts visant à « restaurer rapidement la paix et la stabilité ».
Offres de médiation
Les offres de médiation des pays partenaires ont été accueillies « favorablement par le président russe », a indiqué son porte-parole, Dmitri Peskov.
Ces appels à la paix et aux négociations lancés par les dirigeants réunis à Kazan ne répondront cependant pas au souhait de l’Union européenne, qui l’a exhorté à demander à Vladimir Poutine de « mettre immédiatement un terme » au conflit en Ukraine.
L’Iran, accusé d’avoir fourni des drones et des missiles à courte portée à la Russie, est l’un des principaux adversaires des Etats-Unis sur la scène internationale, et Massoud Pezeshkian a salué mercredi devant Vladimir Poutine la qualité d’une relation “stratégique et essentielle” avec la Russie.
La Chine, principal partisan de Vladimir Poutine contre l’Occident, s’est jusqu’à présent abstenue de condamner publiquement l’offensive russe en Ukraine.
Xi Jinping et Massoud Pezeshkian se sont également entretenus mercredi en marge du sommet, selon l’agence de presse officielle Xinhua.
Kiev a de son côté estimé mercredi que la Russie n’avait pas réussi à obtenir un soutien global à Kazan pour son offensive en Ukraine.
“Le sommet des BRICS, que la Russie entendait utiliser pour diviser le monde, a démontré une fois de plus que la majorité du monde reste du côté de l’Ukraine”, a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué de presse.
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devrait discuter de l’Ukraine avec Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Cet entretien serait une première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.
A Kazan, “le secrétaire général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d’une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations Unies et le droit international”, notamment l’intégrité territoriale, a souligné mardi l’un des ses porte-parole, Farhan Haq. Kyiv, pour sa part, a critiqué cette décision.
Erdogan, mature
Avec ce sommet, Vladimir Poutine entend démontrer l’échec de la politique occidentale de sanctions économiques et d’isolement diplomatique visant son pays.
Derrière la pratique des « sanctions unilatérales », il y a « un fort potentiel de crise », a-t-il prévenu mercredi. Selon lui, « le processus de formation d’un monde multipolaire est en cours ».
La rencontre avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, autre bête noire des Occidentaux, tout comme le projet de plateforme de paiement internationale alternative au système Swift, dont les principales banques russes sont exclues depuis 2022, s’inscrit dans la même logique d’affranchissement. d’où est considérée comme « l’hégémonie » occidentale.
“Le Venezuela est l’un des partenaires fiables de longue date de la Russie en Amérique latine et dans le monde, et une coopération mutuellement avantageuse se développe dans tous les domaines”, s’est félicité M. Poutine en accueillant M. Maduro à Kazan.
Forts de quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) lors de leur création en 2009 et ayant rejoint l’Afrique du Sud en 2010, les BRICS (les initiales de ces États en anglais) ont été rejoints cette année par l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les États-Unis. Emirats Arabes Unis.
La Turquie, membre de l’OTAN, a demandé à rejoindre les BRICS en septembre.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est donc rendu mercredi à Kazan où il s’est entretenu avec Vladimir Poutine qui a salué les liens « constructifs et de bon voisinage » avec Ankara.
Le chef de la diplomatie saoudienne Faisal ben Farhane est également arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Kazan “en tant qu’Etat invité à rejoindre le groupe”, a annoncé son ministère sur X.
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