Georges Siu annonce qu’il va réviser l’offre de Gaz de Tahiti pour tenter de rester compétitif face à Mana Gaz, dont le stock de gaz représente un quart de la consommation annuelle du Fenua. Il ne croit pas aux cylindres en plastique, moins robustes et moins durables que ceux en acier, et met en avant l’expérience de son entreprise. Mais admet qu’il devra revoir ses prix.
Georges Siu, patron de Gaz de Tahiti, a réagi aux déclarations d’Albert et Patrick Moux qui ont lancé ce vendredi la distribution de Mana Gaz. Et s’il « félicite » son nouveau concurrent, il trouve néanmoins « inappropriées » les vives critiques que son entreprise a reçues de la part de Patrick Moux.
Il défend la bouteille de gaz en acier, dont la durée de vie peut atteindre « 50 ou 60 ans » tandis que celle d’une bouteille composite du type choisi par Mana Gaz n’excéderait pas 15 ans. Plus robuste selon lui, il serait donc plus adapté à l’expédition vers les îles. Elle est aussi, dit-il, issue d’une ressource abondante et recyclable à l’infini, ce qui n’est pas le cas de la bouteille composite.
«Je ne vends pas de gaz, je vends du savoir-faire et de l’expertise»
Le directeur de Gaz de Tahiti, qui reconnaît les bénéfices de la concurrence pour les consommateurs, espère qu’elle sera « saine et respectueuse ». La sécurité mise en œuvre tout au long de la chaîne, les contrôles et les investissements réalisés au fil des années ont un prix, rappelle-t-il. : « Quand on dit sain, cela veut dire respect dans la pratique. Je veux que ce travail soit vraiment fait dans les règles. Nous ne pouvons pas lésiner sur la manière dont nous transportons et manipulons les bouteilles. Il ne s’agit pas uniquement d’installer un dépôt de gaz. Aujourd’hui, nous sommes le seul expert en gaz. Je ne vends pas de gaz, je vends du savoir-faire et de l’expertise. » Et il glisse : « Derrière des prix très bas, il y a certainement des choses qui ne se réalisent pas. »
Tarifs : “Nous allons regarder ce qui est possible”
Mais Georges Siu est indéniablement inquiet. Les 2 700 tonnes de gaz importées par Mana Gaz représentent plus du quart du marché local, qui consomme 10 400 tonnes de gaz par an. D’autant qu’il inaugurera, le 2e semestre 2025, « la plus grande sphère de gaz au monde » d’une capacité de 5 000 m3. Difficile à ce stade de dire quelles parts de marché Mana Gaz pourra conquérir – Patrick Moux, lui, était resté silencieux sur ses objectifs.
Gaz de Tahiti va donc revoir son offre. « Nous allons effectivement demander à notre service commercial de regarder ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Mais baisser nos prix, juste pour le plaisir de baisser les prix, n’est pas une pratique saine. » Quant au refus de distribuer Mana Gaz dans les stations Mobil, il s’agirait simplement d’attendre le retour de vacances du directeur commercial.
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