Une page, sept planches de bande dessinée, dont chacune correspond à une étape de la vie de Yahia Sinouar.
Car le parcours de ce personnage emblématique est tellement lié à celui de Gaza qu’à ces 7 étapes correspondant 7 faits marquants de l’histoire géopolitique de Gaza et d’Israël
Yahya Sinouar est né en 1962 dans le camp de réfugiés de Khan Younes, dans la bande de Gaza alors sous contrôle égyptien. Sa famille est originaire de la côte dans la région d’Ashkelon actuelle mais a fui vers Gaza au moment de la création de l’État d’Israël en 1948.
En 1967, après la guerre des Six Jours, Israël occupe Gaza. Le jeune Sinouar a donc grandi dans ce contexte professionnel.
Dans les années 1980, il étudie la littérature arabe à l’Université islamique de Gaza. Nous sommes alors dans un contexte particulier, en Iran, la Révolution islamique triomphe et au Moyen-Orient le discours des Frères musulmans se répand.
L’islam politique s’installe à Gaza et Sinouar est actif au sein de l’organisation islamique fondée par un certain Ahmed Yassine… le fondateur du Hamas (qui a été tué par une frappe israélienne en 2004).
De la première Intifada à la création du Hamas
Le 9 décembre 1987, le première Intifada qui signifie « le soulèvement » en arabe.
Ce soulèvement part de la bande de Gaza et plus précisément du camp de Khan Younès où est né Sinouar.
C’est à cette époque que Cheikh Yassine créa le Mouvement de résistance islamique, c’est-à-dire le Hamas.
Durant cette période, Sinouar co-fonde le groupe Al-Majd, une milice dont l’une des tâches est deéliminer les Palestiniens qui collaborent avec l’occupant israélien ou ceux qui sont jugés déviants en termes de morale.
Sinouar est alors surnommé par les Gazaouis le « boucher de Khan Younès ». Et c’est cette milice qui deviendra… la branche militaire du Hamas.
En 1989, Sinouar a été arrêté et condamné en Israël à plusieurs peines à perpétuitépour le meurtre de Palestiniens et de deux soldats israéliens.
Une nouvelle renommée née lors de son séjour dans les prisons israéliennes
En prison, il en profite pour étudier la société israélienne et apprendre l’hébreu. C’est également là qu’il acquiert une certaine réputation auprès des détenus palestiniens qui le désignent comme l’un de leurs représentants.
Et pendant ces années de prison, à l’extérieur, des événements importants se sont produits :
En 1993, Israël et l’OLP ont signé les accords d’Oslo.
En 2000 éclate la deuxième Intifada
En 2005, Israël s’est retiré de la bande de Gaza
Et en 2006, le Hamas remporte pour la première fois les élections législatives face au Fatah… et la guerre éclata entre les deux mouvements politiques et en juin 2007 le Hamas contrôla complètement la bande de Gaza.
Une sortie de prison mouvementée
En 2006, le Hamas a capturé le soldat franco-israélien Gilad Shalit. Ce jeune caporal est détenu depuis 5 ans et est finalement utilisé comme monnaie d’échange par le Hamas.
Le prix de sa libération : 1 027 prisonniers palestiniens… dont Sinouar !
Après 22 ans de détention, Sinouar a été libéré et a rejoint le bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza et a ensuite été responsable de liaison avec les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas auquel appartient son frère.
En 2017, c’est désigné par le Conseil du Hamas pour diriger le mouvement depuis Gaza.
A cette époque, la population palestinienne était épuisée, après 10 ans de blocus imposé par Israël.
Le cerveau du 7 octobre ?
Yahya Sinouar a été identifié par les services israéliens comme étant le cerveau de l’opération du 7 octobre qui a fait dire au ministre israélien de la Défense : « Nous allons retrouver Sinwar et nous allons l’éliminer ».
Menace que le gouvernement israélien a donc mise à exécution un an et 10 jours après le 7 octobre, Sinouar a été tué ce jeudi 18 octobre 2024 par l’armée israélienne… et toutes les autres figures majeures du Hamas qui se trouvaient à Gaza ont été tuées. été éliminés les uns après les autres.
Cette bande dessinée cartographique est à retrouver dans le tout dernier hors-série du Monde… Israël-Palestine, 40 cartes pour comprendre actuellement en kiosque jusqu’au 10 novembre.**
Numéro spécial Le Monde : 40 cartes pour comprendre le conflit israélo-palestinien
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