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quel impact sur la croissance ?

Dans une étude publiée mercredi 16 octobre 2024, l’OFC (Observatoire français de la situation économique) craint que le budget 2025 ait un impact trop fort sur la croissance. Sans les mesures d’austérité promises, cela aurait pu représenter 1,6 point de PIB, mais dans l’état actuel des choses, le projet de loi de finances réduirait la croissance de 0,8 point de PIB par an, indique le rapport.

Conformément à ces prédictions, l’économiste Anne-Laure Delatte, directrice de recherche au CNRS rattachée à l’université Paris-Dauphine-PSL, a effectué ses calculs, en utilisant un modèle macroéconomique proche de celui de l’OFCE. “C’est un modèle créé par le Trésor et l’Insee et utilisé au quotidien, qui reproduit les structures de l’économie française et permet de simuler l’effet des mesures politiques”, explique ce qui prévoit plutôt 0,6 point de croissance.

« Les classes moyennes et populaires sont effectivement touchées »

Elle met ainsi en garde, comme le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) et d’autres économistes avant elle, contre l’effet récessif du budget. « Si, en tant que personne, vous réduisez vos dépenses, cela n’aura aucun effet sur vos revenus. Mais l’État le fait. »résume. Un exemple concret : la réduction des remboursements des visites médicales. Ces 12 € qui ne vous seront plus remboursés directement par la Sécurité Sociale, soit vous faites partie des 95% de Français qui ont une mutuelle et elle vous rembourse, mais augmente ses tarifs pour amortir ces nouvelles dépenses, soit elle vous coûte immédiatement. »

Autre exemple : le report de l’indexation des retraites à l’inflation à 1ET Juillet. « Il s’agit d’une perte de revenus permanente, car nous allons le réévaluer à un niveau inférieur à celui que vous auriez dû réévaluer. » Un déficit estimé entre 150 et 200 euros sur la période concernée, par retraité.

C’est pour ces raisons qu’Anne-Laure Delatte – qui a également participé à l’élaboration d’un budget alternatif présenté par le Nouveau Front populaire, avec l’économiste Lucas Chancel – estime que « Les classes moyennes et populaires seront effectivement touchées ».

« Mauvais débat »

La fiscalité sur les très hauts revenus est loin d’être suffisante, selon elle, pour équilibrer les choses. « Je trouve assez choquant que le patrimoine ne soit pas touché. Si vous voulez vraiment générer des revenus pour la communauté, exploitez ses actifs et non ses revenus, qui sont sous-estimés. »se défend.

C’est un “mauvais débat”, emporte Gilbert Cet, professeur d’économie à Neoma Business School, qui se souvient de lui “La reste l’un des pays qui taxent le plus.”

Selon les données de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pour l’année 2022, la France se classe au premier rang des trente-huit pays développés étudiés, avec 46,1 % du PIB alloué aux prélèvements obligatoires (fiscaux et sociaux). cotisations).

Il préfère opter pour une position plus optimiste, également critiquée par le gouvernement qui, selon le HCFP et l’OFCE, n’a pas suffisamment pris en compte les scénarios les plus négatifs. « Parler de 0,8 point me semble un peu excessif » » dit-il, même si l’effet était inévitable. « Qualitativement, évidemment, cela peut freiner la croissance. Nous ne pouvons pas procéder à une consolidation budgétaire sans avoir un impact sur la croissance. »

Le risque d’un exode fiscal ?

Selon lui, le gouvernement joue aussi sur la confiance des Français. «Il s’attaque de front aux difficultés des finances publiques : il peut aussi rassurer les familles. Ne rien faire peut entraîner un comportement attentiste. Cela revient à s’exposer à une énorme faiblesse des investissements – la France ne serait plus attractive –, à l’épargne de précaution des familles et au risque de sanctions des marchés. Le coût pour la croissance française serait colossal. »

Mais c’est oublier, selon Anne-Laure Delatte, la perte d’activité due à l’austérité de certaines mesures. « C’est ce que dit aussi l’Ofce : si l’on prend 42 milliards, le déficit passe de 6 à 5 % du PIB, selon les prévisions du gouvernement. Certes le déficit se réduit, mais l’activité de l’année prochaine est également réduite, et donc les recettes. Cela compense une partie des économies réalisées. » D’après ses calculs personnels, “Cela entraînera une perte de 10 milliards d’euros.”

A l’instar du Nouveau Front populaire, l’économiste est plutôt partisan d’une taxe “sur la richesse des super riches”cela rapporterait « 15 milliards par an ». Autrement dit, « va chercher des recettes où ça fait moins mal »il croit.

Des projections qui déplaisent aux économistes les plus libéraux. « Tout concentrer sur les impôts ferait évidemment peur aux investisseurs »Juge Gilbert Ceci. « Le risque de ces mauvais débats est d’appauvrir le budget dans sa détermination, au risque de conduire à des compromis boiteux. »

France Stratégie, dans ses différents rapports publiés sur le sujet, constate un léger ralentissement de l’exil fiscal depuis la suppression de l’ISF en 2018, qui touche quelques centaines de contribuables. Tout en reconnaissant toutefois qu’aucun « réorientation de l’épargne des contribuables intéressés vers le financement des entreprises » cela n’a pas pu être prouvé. Aucun effet réel sur l’économie du pays n’a donc été démontré.

L’impôt sur les hauts revenus au centre des débats

Parmi les mesures phares du Budget 2025 figure celle de la contribution demandée aux plus riches. Un impôt qui concernerait les revenus les plus élevés, ceux qui ont un revenu fiscal de référence supérieur à 500 000 euros pour un couple et 250 000 euros pour une personne seule. Cette contribution pourrait toucher 24 300 familles fiscales au lieu des 65 000 initialement évoquées par le gouvernement.

En commission des Finances, les députés ont approuvé une version élargie de cette taxe, proposant de la rendre permanente et non plus temporaire. Le rapporteur général Charles de Courson (Liot) souhaite également limiter au maximum les « possibilité d’optimisation fiscale ».

 
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