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L’itinérance n’hiberne pas

Le parti Québec I de Claude Villeneuve, premier parti d’opposition au maire Bruno Marchand, a en effet déposé trois avis de propositions au conseil municipal mardi soir.

Je reviendrai vers vous avec les deux autres idées. Mais débarrassons-nous immédiatement de celui qui n’arrivera pas : la transformation du Centre récréatif Saint-Roch en refuge de nuit pour l’hiver.

L’idée a priori n’était pas tiré par les cheveux.

Le centre du 230 rue du Pont est déserté depuis l’hiver dernier après avoir servi de succursale temporaire à la bibliothèque Gabrielle-Roy lors de travaux de rénovation de 2019 à 2024.

Elle est également bien située et les gens itinérants sont déjà habitués à fréquenter les environs.

Sauf que le centre est à proximité d’une école et que son état laisse à désirer. Ce n’est pas pour rien que depuis qu’il ne sert plus de bibliothèque, le bâtiment est voué à la démolition.

Et il n’est pas question pour la Ville de Québec d’y ouvrir un refuge, a tranché Bruno Marchand, appelé à commenter son homologue en point de presse pré-conseil.

Il y aura un nouveau refuge, mais pas au Centre récréatif Saint-Roch.

« D’autant plus que c’est à côté d’une école. Nous travaillons présentement avec le CIUSS, mais ce ne sera pas à cet endroit», a indiqué le maire.

Nous saurons d’ici la fin du mois quel emplacement sera choisi comme refuge hivernal.

L’opposition officielle propose d’utiliser le Centre récréatif Saint-Roch comme refuge pour les sans-abri pendant l’hiver. L’administration Marchand dit travailler à trouver un autre emplacement. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Parce qu’il en faudra un. Je ne vous apprendrai rien en parlant de la croissance de l’itinérance, un sujet récurrent ces derniers mois, au Québec comme partout en Amérique.

Une sans-abri de plus en plus visible, bouleversante, précaire, boosté par des problèmes de santé mentale et de toxicomanie.

Dans le quartier Saint-Roch, mais de plus en plus en périphérie.

Et l’approche de l’hiver n’arrangera rien. Les refuges débordent, les organisations ne sont déjà plus en mesure de faire face à la tâche.

Jeudi dernier encore, le ministre des Services sociaux Lionel Carmant a promis de rendre visite aux commerçants du quartier Saint-Roch après le « cri d’alarme » récemment lancé par la Société de développement commercial (SDC) Saint-Roch.

Les quelque 240 entreprises qu’elle représente en ont assez du chaos, des vols et des problèmes d’hygiène, au point de craindre la fermeture si rien ne change.

Le chef du Québec d’abord, Claude Villeneuve. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

Évitez le retour de «ville de contreplaqué»

Mais revenons aux idées de l’opposition. Je vous ai donc dit qu’il y en avait trois.

Si le premier sur le Centre récréatif Saint-Roch est déjà rejeté, les deux autres pourraient aller loin.

L’opposition propose que la Ville mette en place un programme d’aide aux propriétaires d’immeubles commerciaux ou résidentiels pour sécuriser ou réparer leur immeuble vandalisé.

Un tel programme pourrait contribuer à « maintenir la cohésion sociale et réduire les tensions entre les résidents et les populations marginalisées », estime d’abord Québec, qui craint de voir Saint-Roch redevenir le «ville de contreplaqué» des années 1980 et 1990.

Il n’est pas du tout fou de songer à offrir une certaine forme de compensation aux commerçants et aux habitants qui gardent à bout de bras la vitalité des quartiers centraux.

Mardi, le maire Marchand a promis d’examiner la proposition. « Nous allons l’étudier. Nous allons examiner ce qui est possible, comment cela peut être fait et voir si d’autres villes le font.

Aide psychologique

La dernière idée des troupes de Claude Villeneuve peut surprendre : offrir un soutien psychologique aux résidents, ouvriers et commerçants qui entrent en contact avec elles.

«Les personnes sans abri témoigneront du fait qu’il est extrêmement difficile de vivre avec des gens qui les regardent», dit-il.

Si les habitants du quartier sont mieux sensibilisés et rassurés, ils sauront mieux interagir avec une personne en situation d’itinérance. “Ils seraient mieux équipés.”

Là encore, l’idée n’a pas été immédiatement rejetée par le maire.

« C’est au CIUSSS de voir, mais pourquoi pas ? il a répondu.

C’est pourquoi il dit souhaiter que la haute direction du CIUSS l’accompagne ainsi que le ministre Carmant pour rencontrer les commerçants.

«On espère qu’ils voudront aller encore plus vite», a déclaré Bruno Marchand.

Rapidement. C’est le mot clé.

Car même si des mesures ont été prises, la Ville a aussi ses limites face à l’itinérance qui touche le logement, la santé et les services sociaux, toutes juridictions provinciales.

Nous pouvons trouver toutes les idées du monde pour atténuer les symptômes, mais nous devons nous attaquer à la racine du problème.

Et pour cela, « il faut que le gouvernement du Québec mette de l’argent. C’est sa responsabilité», a insisté mardi Bruno Marchand.

Le maire a, avec réalisme, reporté de longue date son grand objectif de « zéro sans-abri » pour 2025.

Il en parle encore, mais désormais étalé sur plusieurs années. Espérons le moins d’années possible.

Le moins d’hivers possible.

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