l’essentiel
L’audience de conciliation qui devait se tenir ce lundi 14 octobre entre les propriétaires des parcelles boisées de Fabas, en Ariège, et le forestier qui avait abattu leurs arbres sans autorisation a pris fin. Les huit victimes s’apprêtent désormais à comparaître devant le tribunal.
La colère gronde chez les huit propriétaires de parcelles boisées à Fabas, en Ariège, qui ont vu près de 2 000 de leurs arbres abattus illégalement par un forestier de Haute-Garonne, Manuel Ribeiro Nunez, en mai dernier. Après de longs mois d’attente, ce dernier ne s’est pas présenté à l’audience de conciliation qui devait se tenir ce lundi 14 octobre à la gendarmerie de Sainte-Croix-Volvestre.
« Je n’y croyais pas vraiment, soupire Philippe* d’un ton las, mais il n’est tout simplement pas venu. Le gendarme l’a eu au téléphone, M. Nunez lui a donné les coordonnées de son assureur en lui disant de s’occuper de lui, mais ce n’est pas son assureur qui pourra faire quoi que ce soit. Ceci est confirmé par un autre propriétaire qui souhaite garder l’anonymat pour le moment : « J’ai appelé mon assureur, qui est le même que celui de M. Nunez, il m’a confirmé que l’assurance ne paierait jamais. Pour lui, c’est un vol flagrant, aucune assurance ne fonctionnera.»
“C’étaient des complots qui se transmettaient de génération en génération”
Tout le monde est donc d’accord, ils devront s’adresser au tribunal pour obtenir réparation de leur préjudice. « Vous vous rendez compte, c’étaient des parcelles qui se transmettaient de génération en génération, il y avait des arbres centenaires, poursuit Fabassienne. En plus, j’ai appris qu’il faudrait replanter d’ici cinq ans, c’est « c’est la loi. Mais il faudrait compter tout ça, ça coûte de replanter.»
Une question parmi tant d’autres qui agitent aussi les victimes. Ainsi, selon plusieurs d’entre eux, le forestier sans scrupules a cessé son activité et a pris sa retraite en juin, juste après avoir fini d’abattre leurs arbres, une information que nous n’avons pas pu vérifier. “Il doit se débrouiller pour être insolvable et ne pas avoir à payer”, soupçonne le même propriétaire, “donc je ne sais pas ce qui pourrait arriver”. Une circonstance qui pourrait conduire certains des propriétaires lésés à ne pas engager de poursuites judiciaires, de peur de devoir engager des frais sans espoir d’être indemnisés.
“Il nous a proposé 5 000 euros à partager entre tout le monde”
Une autre question qui ne manquera pas de se poser est celle de la valeur exacte du bois coupé. Claude*, un propriétaire rencontré il y a quelques jours et lui-même ancien forestier, estime à 12 000 euros la valeur de 40 mètres cubes de chêne coupés sur un petit terrain de 300 mètres carrés – une petite fraction des 15 000 mètres carrés de bois victimes. de ces coupes claires, qui ne prend en compte ni les autres essences de qualité comme les châtaigniers, ni les bois de moindre valeur présents en quantité.
« Et pour autant, il nous a proposé 5 000 euros à répartir entre tout le monde », raconte l’une des victimes. “On est tombé sur quelqu’un qui ne va pas payer et qui va s’éterniser”, raconte Claude, un peu déçu que le maire de Fabas, “un ami”, n’ait pas réagi pour l’instant.
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Pour l’instant, les huit propriétaires attendent sans grand espoir une réponse de l’assureur du forestier. Ils doivent également contacter dans les prochains jours le maire de Perles-et-Castelet, où une affaire similaire a défrayé la chronique après la découverte de 350 arbres illégalement abattus en 2021, avant d’entendre son dernier acte devant la justice le 8 octobre dernier. «Nous aimerions avoir les contacts des avocats qui ont traité ce dossier pour leur demander conseil», explique Philippe.
« En tout cas je suis déterminé, il faut que ça s’arrête et pas seulement à Fabas, dans toute la France, conclut l’une des victimes, c’est de la foutaise. Même si je suis seul, j’y vais.
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