News Day FR

Patrick Hernandez remet les pendules à l’heure concernant l’argent gagné sur “Born To Be Alive”

Photo credits: Bestimage

Si l’on parle souvent des artistes « one-hit wonder », ceux qui n’ont connu qu’un seul tube dans leur carrière, le cas de Patrick Hernandez est probablement le plus parlant. La chanteuse explose en 1979 avec « Born To Be Alive », numéro un mondial et qui, plus de 45 ans après sa sortie, n’a pas pris une ride ! La preuve en est la vague de tubes disco-pop de Dua Lipa, Doja Cat et The Weeknd qui ont fait des ravages ces derniers temps. Succès qui traverse les générations, « Born To Be Alive » est au cœur du nouvel épisode de « Face A », le podcast de Purecharts dans lequel les artistes reviennent sur l’histoire de leurs tubes. Celui de « Born To Be Alive » remonte au début des années 70 et, pour le musicien francilien, il est motivé par la colère. ” Quand j’ai écrit cette chanson, j’étais particulièrement en colère contre ceux qui m’entouraient qui faisaient les choses à moitié moins bien au niveau de leur travail, de leurs amours, de leurs relations, et l’irréductible que je suis était un peu rebelle contre ça. » dit-il.

“Une très mauvaise idée”

Avec l’idée d’inciter le public à dire « Bougez, faites les choses, faites-les à fond », Patrick Hernandez écrit donc une première version de la chanson en 1973 avant de proposer, trois ans plus tard, une première version folk-rock inspirée de Bob Dylan ou des Eagles. A cette époque, le chanteur souhaitait prendre du recul après son aventure au sein du groupe Paris Palace Hôtel. Au départ, il a écrit le texte et pensait « Born To Be Wild » comme titre, mais cela existait déjà avec le tube de Steppenwolf, popularisé par le film « Easy Rider » : « J’ai trouvé que le son du mot “Alive” était un peu fort, un peu clair comme ça « . C’est son producteur Jean Vanloo qui a eu l’idée de transformer la chanson en hymne disco : « Honnêtement, je pense qu’avec les versions précédentes, que ce soit la version folk ou la version rock, je n’aurais jamais eu le succès qu’a eu cette chanson. « . Pourtant, quelqu’un qui a baigné dans le rock anglais trouve que chanter un tube disco était « une très mauvaise idée « . Jean Vanloo change d’avis en lui parlant des Bee Gees, dont il est fan, et de leur travail sur « Saturday Night Fever ».

“J’ai été expulsé de toutes les maisons de disques”

Lors de l’enregistrement, c’est son collègue guitariste Hervé Tholance qui a l’idée d’un riff de guitare qui deviendra instantanément culte. Sauf qu’à l’époque, peu de producteurs croyaient au potentiel de « Born To Be Alive », sorti en novembre 1978 : « J’ai été mis à la porte pendant six mois par toutes les maisons de disques françaises… mais comme mes camarades. Je rassure tout le monde, c’est quelque chose que nous avons presque tous vécu. « . Il trouve son salut en Italie puis en Belgique, où la chanson devient rapidement numéro un… et intéresse enfin les labels en France. Patrick Hernandez pourra alors profiter de son « petite vengeance » : « Cela a coûté le poste du patron de CBS à l’époque en France car lorsque ses patrons aux Etats-Unis ont appris, alors que je signais avec eux, qu’il avait [refusé] pendant six mois de cette chanson, il partit se promener à la campagne. Au revoir ! ».

Le lecteur Dailymotion se charge…

“C’est épuisant”

Très vite, le succès de « Born To Be Alive » fait le tour du monde. Le hit disco a pris la première place dans 23 pays dont la France, mais aussi le Canada, le Mexique, l’Espagne, l’Allemagne de l’Ouest et également dans les charts disco américains. Aujourd’hui, les ventes du single sont estimées à 25 millions d’exemplaires dans le monde ! Une consécration que Patrick Hernandez vit de différentes manières. À l’époque, il avait déjà 30 ans et avait une petite carrière derrière lui, ce qui lui permettait d’appréhender plus facilement le succès. Mais il n’a plus une minute à lui et a passé près de trois ans à défendre son hymne aux quatre coins du globe : « C’est à la fois épuisant et cela nous empêche également d’avancer de manière créative. J’ai même écrit des chansons à l’arrière de l’avion car quand je descendais de l’avion, je devais aller en studio pour enregistrer de nouveaux trucs mais je n’avais pas le temps. « . Motivé par ce succès, son label lui demande de sortir un deuxième album en 1981, alors que la vague disco est passée. Il parie sur « une compilation de très très belles pièces ». « Mais j’ai péché par orgueil » explique-t-il, regrettant aujourd’hui de ne pas avoir fait appel à des compositeurs extérieurs : « Le successeur de « Born To Be Alive » manquait et j’ai péché par orgueil parce que j’étais incapable de le faire. ».

LIRE – “Born to Be Alive” repris par Rahim Redcar (Christine and the Queens) : Patrick Hernandez donne son avis !

Devenu extrêmement riche grâce à cette chanson culte, Patrick Hernandez assure néanmoins que le domaine de l’argent ne l’intéresse que lui » modérément », même si la question lui est très souvent posée. Car oui, « Born To Be Alive » lui permet de très bien gagner sa vie. ” Entre 800 et 1500 euros par jour » avait-il confié par le passé. Aujourd’hui encore, le tube est joué dans le monde entier, est utilisé dans des publicités internationales et a même été inclus dans la bande originale du film « Minions 2 : Once Upon a Gru ». ” Je suis l’auteur, compositeur, interprète, éditeur et producteur de la chanson. Alors évidemment, ça rapporte de l’argent sur un titre joué mondialement. En plus, je fais partie de « Stars 80 », qui existe depuis 15 ans, qui fait 100 concerts par an, tous à guichets fermés… C’est une autre aubaine. Et puis, par rapport à certains camarades du showbiz, (…) Je suppose que Jean-Jacques Goldman, on peut ajouter deux zéros aux chiffres que je donne » tempère-t-il.

Enfin, Patrick Hernandez clame haut et fort qu’il ne se lasse pas de chanter ce tube maintes fois diffusé et qui a été récemment interprété lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques par Rahim Redcar : « J’ai presque 74 ans, donc il y a des moments où on est en tournée, et on fait 100 concerts par an, il y a des moments de fatigue. Cette chanson a une telle dynamique, qu’elle me booste, mais sérieux, dès que j’entends les premières notes « . Intemporel!

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :