A 53 ans, l’auteur sud-coréen Han Kang a reçu le prestigieux prix Nobel de littérature, à l’Académie suédoise, ce jeudi 10 octobre 2024. Romancière, poète et essayiste, sa production littéraire s’empare de l’histoire contemporaine de la Corée du Sud. comme toile de fond. Un thème sensible et douloureux qu’elle aborde avec beaucoup de finesse dans ses écrits. Dotée d’une prose résolument libératrice qu’elle met au service de son pays, Han Kang, dans la fleur de l’âge, triomphe en pertinence en entrant dans la lignée grandiose des prix Nobel.
L’écrivaine sud-coréenne Han Kang reçoit le prix Nobel de littérature pour sa prose au service de l’humanité. Ce 10 octobre, à l’Académie suédoise, le prix le plus prestigieux au monde a récompensé la figure la plus brillante de la littérature du pays du Matin Calme de sa génération. Un événement historique, puisque l’écrivain est le premier Sud-Coréen à remporter ce prix littéraire. Bien avant d’en faire officiellement la fierté, Han Kang est considérée comme l’auteur majeur de son paysadmirant la sensibilité talentueuse et poétique de ses écrits.
Louée pour sa narration fine et réfléchie, Han Kang explore les thèmes difficiles de la société avec sagesse et métaphore. Dans son roman Le végétariensorti en 2007 et traduit en anglais en 2016, l’auteur aborde les violences corporelles, psychologiques et sexuelles à travers le prisme d’une conversion au véganisme. En 2014, sa contribution au recueil de nouvelles Nocturne d’un chauffeur de taxi reçoit les éloges de Jean-Marie Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008, qui estime que ces écrits « témoigner de la vitalité de la littérature sud-coréenne contemporaine ». Han Kang publie son dernier ouvrage en 2023, Des adieux impossiblesconsidéré comme le plus remarquable de son œuvre. Ce long rêve hivernal, entre retrouvailles amicales et ruptures politiques, témoigne de sa prose expérimentale libératrice.
Han Kang, prosateur particulièrement innovant
Unique, sa composition romantique ravive les souvenirs et panse les blessures de la Corée contemporaine. Si au sein du comité Nobel, les cinq académiciens s’assurent secrètement de la pertinence et du critère d’éligibilité des écrivains en lice pour la récompense suprême, le choix final des jurés s’est décidé pour le favori Han Kang. Aux côtés d’auteurs très attendus et autres maréchaux favoris de la littérature, l’écrivain se rapproche de l’Académie, “pour sa prose poétique intense qui confronte le traumatisme historique et expose la fragilité de la vie humaine.”
Ces massacres politiques évoqués par l’Académie suédoise lorsqu’elle décrit le discours de Han Kang, sont traduits avec beaucoup de finesse dans sa littérature. Convaincu de la force des romans de « relier le passé au présent de la manière la plus vibrante »l’auteur évoque méditativement la répression brutale du soulèvement de l’île de Jeju en 1948, et celui de Gwangju en 1980. À la suite du testament du chimiste suédois Alfred Nobel, L’œuvre littéraire de Han Kang démontre un idéal puissant.
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