Lors d’un entretien télévisé diffusé samedi 5 octobre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé la France de «génocide» pendant la colonisation et exclut la possibilité d’une visite en France, la qualifiant de «humiliant».
Une position qui a fait l’objet d’un débat sur le plateau de l’émission Face à Margot Haddadsur LCI, le 6 octobre, au lendemain du discours du président algérien dont les propos ont été accusés de «consternants» par le lieutenant-général Olivier de Bavinchove, qui débattait ce jour-là face à Elsa Vidal, rédactrice en chef de RFI, et Renaud Girard, grand reporter au Figaro. Et pour cause, la réécriture de l’histoire dans laquelle s’est engagé le régime algérien pour servir d’autres objectifs n’échappe à personne.
Le Sahara atlantique au cœur des tensions franco-algériennes
Elsa Vidal ne s’y trompe pas non plus. Ainsi, analyse-t-elle, «ce que fait Tebboune, c’est profiter d’un différend diplomatique – l’Algérie étant très mécontente du parti pris de la France en faveur du Maroc dans le différend sur le Sahara occidental – pour revenir sur cette question et nous accuser de génocide (…) Ce qui agite et ce qui motive actuellement le président algérien c’est d’abord tenter de punir la France pour son parti pris en faveur du Maroc».
Des propos auxquels adhère Olivier de Bavinchove, précisant à propos d’Abdelmadjid Tebboune que «la configuration de son intervention correspond tout à fait à notre changement de posture vis-à-vis du Front Polisario et à un rapprochement avec le Royaume du Maroc».
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Dans ce scénario, Margot Haddad demande alors : «comme le disent les Algériens au sujet du Sahara occidental, Emmanuel Macron a cédé à Rabat ?« . Une question qui n’a pas manqué de provoquer une réaction de la part du grand reporter et géopolitiste Renaud Girard, qui a d’abord constaté que «Le président Tebboune semble ignorer complètement l’histoire, alors qu’il aurait dû dire que la France a créé l’Algérie qui n’était pas un pays alors que le Maroc était un pays.».
Le Maroc amputé par la France de son Sahara oriental au profit de l’Algérie
Et de rappeler à ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ce pays, aujourd’hui appelé Algérie, qu’il était peuplé de «des barbares qui allaient attaquer les navires marchands« . Un pays qu’il décrit sous son régime actuel comme «dictature», dont la France «n’a pas de leçons à apprendre».
D’ailleurs, précise Renaud Girard, évoquant l’histoire du Sahara oriental qui appartenait au Maroc, avant d’être amputé par la France au profit de sa création, «Le général de Gaulle avait offert une partie du Sahara aux Marocains. Les Marocains ont dit non, nous discuterons avec nos frères algériens qui luttent contre vous. La discussion s’appelait la guerre des sables de 1963, lorsque l’Algérie a attaqué le Maroc.».
Et Renaud Girard souligne ce qui est pour lui une évidence : «donc, si vous regardez une carte, quand vous voyez ce que l’Algérie a reçu en terme de désert de la France et ce que le Maroc a, il est tout à fait normal, me semble-t-il, aujourd’hui que le Maroc ait l’extension de son pays jusqu’au Sahara occidental. On a tout fait pour avoir des référendums et ça n’a pas été possible, mais je pense que la position de la France envers le Maroc n’est que juste, il suffit de regarder une carte».
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