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Les « Trumponomics 2.0 » | Toutes les actualités

A quelques semaines des élections présidentielles américaines, tentons ci-dessous de décrypter le programme économique et sociétal du candidat républicain à la Maison Blanche.

Aujourd’hui âgé de 78 ans, Donald Trump entame sa troisième campagne présidentielle. Son programme économique et sociétal, communément appelé « Trumponomics », est une extension des politiques qu’il a mises en place lors de son premier mandat. Lors d’un rassemblement en Arizona en septembre, Trump a promis de « baisser les impôts, de réduire la réglementation, de réduire les coûts de l’énergie, de maintenir les taux d’intérêt bas et de contrôler l’inflation ». Cet article examine les principes fondamentaux de la Trumponomics.

Baisse des impôts

Le programme fiscal de Donald Trump au cours de son premier mandat reflétait son approche favorable aux entreprises, notamment avec l’adoption de la Tax Cuts and Jobs Act (TCJA) en 2017. Cette législation a introduit les changements les plus importants au code des impôts depuis 30 ans, notamment la réduction des impôts. le taux d’imposition des sociétés de 35 % à 21 %, en abaissant les taux d’imposition sur le revenu dans toutes les tranches, en augmentant la déduction forfaitaire et en élargissant le crédit d’impôt pour enfants. Une grande partie de ces réductions d’impôts expireront en 2025.

Le temps presse et Trump a clairement indiqué que s’il était réélu, il avait l’intention de prolonger la TCJA, réduisant encore davantage le taux d’imposition des sociétés, avec un objectif de 15 %. Cela contraste fortement avec sa rivale démocrate, Kamala Harris, qui a proposé de porter ce taux à 28 %. Outre les entreprises, Trump cible également les retraités et les cols bleus. Pour les retraités, un groupe clé, il propose de supprimer les impôts sur les prestations de sécurité sociale. Pour les salariés, il promet de supprimer les taxes sur les heures supplémentaires et les pourboires.

Selon le Tax Policy Center, les nouvelles réductions d’impôts proposées par Trump réduiraient en moyenne de 550 dollars la pression fiscale pesant sur les ménages américains. Toutefois, ce montant varierait considérablement en fonction du niveau de revenus, les principaux bénéficiaires étant les ménages aux revenus moyens et élevés. Les personnes à faible revenu, notamment les retraités, ne verraient que peu de changements car ils ne paient déjà pas d’impôts sur leurs prestations de sécurité sociale.

L’approche économique de Trump ne se limite pas à la fiscalité. Lors d’un rassemblement à New York, il a abordé la question de l’endettement croissant des consommateurs et a promis de plafonner temporairement les taux d’intérêt des cartes de crédit à 10 %. À titre de comparaison, le taux moyen des cartes de crédit est actuellement d’environ 21 %, tandis que les taux des cartes de crédit des magasins de détail atteignent un niveau record de 30,45 %. La dette des cartes de crédit a dépassé le seuil des mille milliards de dollars, et de plus en plus d’Américains ont du mal à faire face à leurs paiements.

«L’Amérique d’abord»

L’une des politiques les plus célèbres et les plus controversées de Donald Trump est son projet d’augmenter les tarifs douaniers à tous les niveaux. L’ancien président affirme que cette politique protégerait les emplois américains et renforcerait l’industrie nationale. Son plan prévoit l’instauration d’un droit de douane universel de 10 à 20 % sur tous les produits importés, visant ainsi 3 000 milliards de dollars d’échanges annuels. Il propose également un droit de douane moyen drastique de 60 % sur les importations chinoises, générant potentiellement jusqu’à 2 000 milliards de dollars de recettes fiscales. De plus, Trump a promis des droits de douane punitifs à 100 % contre les pays qui renoncent à utiliser le dollar comme monnaie de base.

Un aspect particulièrement controversé de son projet est l’imposition de droits de douane de 100 % sur les véhicules fabriqués en Chine et au Mexique. Cette politique pourrait avoir un impact majeur sur les constructeurs automobiles tels que General Motors et Ford, qui ont délocalisé une partie de leur production au Mexique pour profiter de la baisse des coûts de main-d’œuvre. Trump affirme que les droits de douane ramèneront des emplois et de la richesse aux États-Unis : « Nous allons reprendre des emplois dans d’autres pays… Nous allons ramener des milliers d’entreprises et des milliards de dollars de richesse en Amérique. » Il est intéressant de noter que même si sa proposition cible les constructeurs étrangers, des entreprises comme BMW, Mercedes et Volkswagen disposent déjà d’importantes installations de production aux États-Unis. D’ici 2023, l’usine BMW de Spartanburg est devenue le premier exportateur automobile du pays, avec 10,1 milliards de dollars de véhicules expédiés et 11 000 employés. Trump a également ouvert la porte aux constructeurs automobiles chinois, à condition qu’ils s’engagent à produire leurs véhicules sur le sol américain et à embaucher des Américains.

Avec ces barrières commerciales, Trump vise non seulement à augmenter les recettes fiscales pour compenser le déficit causé par ses réductions d’impôts, mais aussi à remédier à la perte d’emplois dans le secteur manufacturier, qui ont fortement diminué depuis l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, estime que 2 millions d’emplois manufacturiers ont disparu au cours de cette période. Trump estime que sa politique tarifaire agressive est la clé pour restaurer la puissance industrielle américaine.

De nombreux économistes mettent cependant en garde contre le risque de représailles de la Chine, qui pourrait à son tour augmenter les droits de douane sur les produits américains. Arthur Laffer, économiste et conseiller de Trump, affirme que cette stratégie vise à encourager d’autres pays à négocier pour réduire leurs propres barrières commerciales.

Source : Capitaliste visuel

“Perceuse, bébé, perceuse”

Trump place la sécurité énergétique au-dessus des préoccupations climatiques. Il affirme que les énergies renouvelables sont peu fiables et coûteuses. L’une de ses principales promesses est d’abroger la loi de Biden sur la réduction de l’inflation, notamment en supprimant les subventions aux véhicules électriques, qu’il considère comme une menace pour l’industrie automobile traditionnelle. Il s’est également engagé à stopper le développement de l’éolien offshore « dès le premier jour » de son mandat et à abolir les normes d’efficacité énergétique pour les appareils électroménagers, qu’il juge néfastes à la qualité des produits. .

Sur la question nucléaire, Trump se montre aligné sur l’administration Biden en soutenant le maintien des réacteurs nucléaires existants et la promotion de nouveaux petits réacteurs modulaires. Cependant, son objectif principal reste l’expansion de la production de combustibles fossiles, en augmentant les forages nationaux, en assouplissant les réglementations, en accélérant les processus d’approbation des pipelines et en reconstituant la réserve stratégique de pétrole. Pour Trump, les réglementations gouvernementales et les accords internationaux sont des freins à la production énergétique et des moteurs de l’inflation. Selon lui, une politique de forage agressive pourrait réduire de moitié les coûts énergétiques. « L’inflation détruit notre pays et nos familles », a-t-il déclaré. “Sous mon administration, nous réduirons les prix de l’énergie et de l’électricité d’au moins 50 % en 12 mois, 18 mois au maximum”, a-t-il ajouté.

La relance du marché immobilier

La stratégie de Trump pour redresser le marché immobilier repose principalement sur la réduction des réglementations et l’augmentation de l’offre de logements. Dans un discours prononcé à l’Economic Club de New York, il a souligné que la réglementation augmente le coût d’un logement neuf de 30 % et s’est engagé à réduire ces coûts en créant des zones réglementées et à fiscalité ultra-basse. simplifié, visant à stimuler le développement immobilier. Trump propose également d’augmenter l’offre de logements en utilisant les terrains fédéraux pour des projets de développement à grande échelle. Ses propositions incluent des incitations fiscales pour les premiers acheteurs. Il lie également la question de l’accès au logement à l’immigration en promettant d’interdire l’octroi de prêts hypothécaires aux immigrés clandestins.

L’immigration sous Trump

La politique migratoire phare de Trump consiste à rétablir ses anciennes mesures frontalières et à achever la construction du mur à la frontière mexicaine. S’il est réélu, Trump prévoit des expulsions massives d’immigrants illégaux et prévoit d’invoquer l’Alien Enemies Act de 1798, qui lui permettra d’expulser « les membres de gangs, les trafiquants de drogue et les membres de cartels connus ou suspectés ».

De plus, Trump souhaite annuler des programmes tels que le statut de protection temporaire (TPS) et l’action différée pour les arrivées d’enfants (DACA), ce qui pourrait entraîner l’expulsion de 1,4 million de personnes actuellement protégées par ces initiatives humanitaires. Il entend également restreindre l’immigration légale en réduisant le nombre de visas disponibles et en limitant l’entrée des travailleurs étrangers.

La santé sous Trump

Bien qu’il n’ait pas réussi à remplacer l’Affordable Care Act (ACA) au cours de son premier mandat, Trump reste déterminé à démanteler certains aspects de la loi, notamment en réduisant les dépenses fédérales pour Medicaid. Poursuivant ses efforts depuis son premier mandat, il vise à faire baisser les prix des médicaments grâce à une réglementation sur la transparence des prix. Durant sa présidence, il a mis en place un programme volontaire plafonnant le prix de l’insuline à 35 dollars par mois pour certains bénéficiaires de Medicare.

En matière d’avortement, Trump a eu un impact indirect mais majeur en nommant trois juges à la Cour suprême, dont les décisions ont contribué à l’annulation de l’affaire Roe v. Wade. Ce revirement a mis fin à la protection fédérale du droit à l’avortement, rendant aux États la responsabilité de légiférer. Même si Trump s’est distancié de l’idée d’une interdiction nationale de l’avortement, il maintient que chaque État devrait décider de sa propre législation en la matière.

Elon Musk à la tête de l’audit fédéral ?

Trump a proposé la création d’une commission spéciale dédiée à l’efficacité du gouvernement, qui serait chargée de mener un audit complet des finances fédérales, dans le but d’identifier des économies potentielles de « milliards de dollars ». Trump a exprimé son intention de nommer le milliardaire et magnat de la technologie Elon Musk à la tête de la commission « s’il en a le temps ». La proposition soulève cependant des inquiétudes quant à d’éventuels conflits d’intérêts, d’autant plus que SpaceX, l’une des sociétés de Musk, est un important entrepreneur gouvernemental.

Conclusion

Le modèle budgétaire de Penn Wharton estime que les politiques de Trump pourraient creuser les déficits de 5 800 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Les réductions d’impôts proposées par Trump réduiraient considérablement les recettes fédérales, et les recettes supplémentaires provenant des tarifs douaniers et des réductions des subventions aux énergies vertes ne suffiraient pas à combler l’écart. Toutefois, les déficits ne constituent pas une préoccupation majeure si la croissance économique nominale est suffisamment élevée. Les Républicains soutiennent que des réductions d’impôts, une production énergétique accrue et de meilleurs accords commerciaux favoriseraient une croissance économique plus forte, ce qui pourrait à terme contribuer à alléger le fardeau croissant de la dette des États-Unis.

Source : Reuters

 
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