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« La création d’un véritable service public de la petite enfance doit enfin voir le jour »

LLe secteur de la petite enfance traverse depuis des années une crise profonde, aggravée par des politiques publiques inappropriées. Malgré l’ambition affichée de mettre en place une politique publique de la petite enfance digne de ce nom et la mise en place d’un comité sectoriel spécifique [installée le 30 novembre 2021, cette structure a pour objectif de centraliser la gestion du secteur]les difficultés persistent.

Une enquête parlementaire publiée en mai 2024 et divers ouvrages journalistiques [dont le récent ouvrage Les Ogres (Flammarion), du journaliste Victor Castanet, alertant sur les dérives des crèches privées] ont révélé des dysfonctionnements structurels qui mettent en danger la qualité des services de garde.

Depuis l’ouverture totale du marché dans les années 2000, les entreprises à but lucratif ont pris le contrôle d’une part importante de l’offre de garde d’enfants, représentant désormais 33 % du secteur. Ces groupes, motivés par la rentabilité, bénéficient de crédits d’impôt et d’une absence de réglementation. Leur expansion a contribué à sacrifier la qualité de l’accueil au profit de la rentabilité. La mise en place d’un modèle de financement basé sur la durée de présence des enfants, combinée à une logique d’optimisation maximale du taux d’occupation des berceaux, a exacerbé cette dérive. Les professionnels fuient ce milieu qui s’éloigne de la mission éducative.

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Les crèches associatives, ancrées dans l’économie sociale et solidaire, sont des piliers d’un accueil de qualité. Ils réinvestissent leurs bénéfices dans leurs projets, proposant bien plus que de simples services de garde d’enfants. Ils soutiennent les parents, renforcent les liens familiaux et créent un espace où les enfants peuvent s’épanouir en toute sécurité. Ce modèle qui favorise la mixité est essentiel pour garantir le développement harmonieux des enfants, notamment dans les zones les plus vulnérables. Il est incompréhensible qu’elle ne reçoive pas davantage d’attention de la part des politiques publiques.

Un déficit de 200 000 places en maternelle

La création d’un véritable service public de la petite enfance, promise par les pouvoirs publics, doit enfin voir le jour. Ce service, vecteur d’égalité, doit répondre aux besoins de tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale ou géographique. La France connaît un déficit de 200 000 places en crèche, une pénurie qui touche particulièrement les quartiers prioritaires et les zones rurales. Cela implique des choix volontaristes et éclairés pour redresser un secteur en difficulté, tout en prenant en compte la nécessité d’investir dans une formation de qualité, même si cela s’avère souvent long et coûteux.

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