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Héra a décollé pour étudier l’astéroïde Dimorphos

La sonde Hera a décollé lundi pour étudier l’astéroïde Dimorphos, heurté il y a deux ans par un vaisseau de la NASA pour dévier sa trajectoire lors d’un test de « défense planétaire » inédit.

Nichée dans le carénage d’un lanceur SpaceX Falcon 9, la sonde de l’ESA a décollé de Cap Canaveral, en Floride, à 10h52 heure locale (14h52 GMT).

Le lancement a été précédé de plusieurs jours d’incertitude. SpaceX, dont le Falcon 9 avait rencontré une anomalie lors de son précédent vol, n’a obtenu que dimanche le feu vert des autorités américaines.

Et les conditions météorologiques étaient incertaines alors que l’ouragan Milton s’approchait des côtes de Floride (sud-est des États-Unis).

Milton, devenu ouragan de catégorie 4 lundi, a déjà entraîné le report du lancement, initialement prévu jeudi prochain, d’une mission de la NASA, Europa Clipper, qui doit étudier une Lune glacée de Jupiter, Europa, pour la découvrir. si son océan souterrain peut abriter la vie.

Le voyage d’Héra sera moins lointain. Sa cible est située à 11 millions de kilomètres dans la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter.

La sonde doit rencontrer Dimorphos, un petit corps de seulement 160 mètres de diamètre, qui est la Lune d’un astéroïde plus gros, Didymos.

Il y a deux ans, dans un scénario digne d’un roman de science-fiction, un vaisseau de la NASA s’est délibérément écrasé à sa surface.

L’objectif de ce test unique de « défense planétaire » était d’évaluer s’il était possible de dévier sa trajectoire et d’utiliser cette technique si, dans le futur, un astéroïde menaçait de percuter la Terre.

Un des risques naturels les moins probables, mais qui a déjà provoqué des cataclysmes dans le passé et risque de se reproduire à long terme.

On estime qu’un objet d’un kilomètre (déclenchant une catastrophe mondiale telle que l’extinction des dinosaures) s’écrase sur la Terre tous les 500 000 ans, et un astéroïde de 140 m (seuil d’une catastrophe régionale) tous les 20 000 ans.

– Nanosatellites –

Lors de la mission Dart (Double Asteroid Redirection Test), l’appareil de la NASA, de la taille d’un grand réfrigérateur, a réussi à déplacer Dimorphos en réduisant son orbite de 33 minutes.

Mais nous ne savons pas quels effets l’impact a eu sur le petit astéroïde, ni même quelle était sa structure interne avant lui.

C’est la mission d’Héra. D’un coût de 363 millions d’euros et équipée de 12 instruments, la sonde embarquera avec elle deux nanosatellites, Juventas et Milani, qui tenteront de se poser à sa surface.

Le premier est équipé d’un radar basse fréquence et d’un gravimètre pour sonder la structure de l’astéroïde et mesurer son champ de gravité.

La seconde étudiera la composition de Dimorphos à l’aide d’une caméra multispectrale et d’un détecteur de poussière.

Des simulations numériques suggèrent que Dimorphos est un agglomérat de roches liées entre elles par gravité, un corps avec très peu de résistance dans lequel “on s’enfonce comme dans du sable sans cohésion”, a expliqué lors d’un point presse avant le lancement Patrick Michel, responsable scientifique de l’Héra. mission à l’ESA.

“La conséquence est qu’au lieu de créer un cratère”, Dart aurait “complètement déformé” Dimorphos, a-t-il ajouté.

Mais il existe “d’autres possibilités”, les scientifiques ayant encore du mal à comprendre ces corps à très faible gravité, “dont le comportement défie l’intuition”, selon M. Michel.

Après un survol de Mars l’année prochaine, Héra arrivera près de Dimorphos en décembre 2026, pour une durée initiale de six mois.

ber/it/pno

 
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