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le rôle stratégique du détroit d’Ormuz

Par Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des Universités et Docteur d’État.

La maîtrise de l’énergie est un enjeu central pour la sécurité des nations, et le monde de 2025 à 2050 est à l’aube d’une profonde reconfiguration des relations internationales, tant sur le plan géostratégique qu’économique. Le 6 octobre 2024 à 8 heures GMT, le prix du Brent était coté à 78,14 dollars (71,19 euros) et celui du WTI à 74,45 dollars (67,82 euros), marquant une hausse de 6 à 8 dollars en raison des tensions entre l’Iran et l’Iran. Israël. Le prix du gaz, quant à lui, reste relativement bas, influencé par des contrats à moyen et long terme et une prépondérance des gazoducs représentant environ 65 % du marché. Les prix oscillent entre 34 317 € et 40 731 €/MWh pour août-début octobre 2024, et autour de 37 489 €/MWh pour les contrats 2025.

Source : https://histochronum.com/accueil-1-copy/passages-maritimes-et-transport-maritime/le-detroit-dormuz/
  1. Tensions géostratégiques et transition énergétique Les tensions géopolitiques, combinées à la transition énergétique et à la croissance mondiale, sont les principaux moteurs des prix du pétrole et du gaz. Le conflit en Ukraine a redessiné la carte énergétique mondiale, avec des mesures telles que le plafonnement du prix du pétrole maritime à 60 dollars par le G7 et l’Australie, et celui du gaz à 180 dollars le mégawattheure par la Commission européenne. La Russie et l’Iran, soumis aux sanctions occidentales, ont orienté leurs exportations vers l’Asie, remettant en cause les stratégies initiales comme le North Stream et le South Stream, qui ont vu leur part dans les approvisionnements européens en gaz passer de 45 % à 17 % en 2023.
  2. Ressources en hydrocarbures au Moyen-Orient Les pays du Moyen-Orient, avec leurs importantes réserves de pétrole et de gaz, sont stratégiques pour l’économie mondiale. En 2023, la région abritait 60 % des « super-géants » pétroliers, représentant 40 % des réserves prouvées mondiales, soit plus de 871 milliards de barils. Pour le gaz, la région concentre 40,3 % des réserves mondiales, soit environ 75 800 milliards de mètres cubes. Toute perturbation dans la région affecterait directement la production et les prix mondiaux.
  3. Réserves de pétrole et de gaz Les réserves de pétrole et de gaz des principaux pays du Moyen-Orient en 2023 sont importantes : l’Arabie saoudite en possède 267,19 milliards, l’Iran 200 milliards, l’Irak 145,01 milliards et les Émirats arabes unis 113 milliards. Du côté du gaz, l’Iran détient 32 100 milliards de mètres cubes, suivi du Qatar avec 24 700 milliards. Ces chiffres soulignent l’importance géopolitique de la région pour l’approvisionnement énergétique mondial.
  4. Le détroit d’Ormuz : une route stratégique Le détroit d’Ormuz, contrôlé par l’Iran, est une route maritime stratégique pour le transport du pétrole et du gaz, reliant le golfe Persique au golfe d’Oman. Ce détroit est crucial pour l’exportation des hydrocarbures, avec environ 21 millions de barils de brut transitant chaque jour en 2022, selon l’Agence américaine de l’énergie (EIA). La fermeture de cette route affecterait sérieusement le transit énergétique mondial, en particulier pour les pays asiatiques, européens et nord-américains. Par ailleurs, les tensions en mer Rouge, où transite environ 12 % du commerce mondial, ont déjà entraîné une augmentation des coûts du transport maritime de 15 à 20 %.

Une fermeture du détroit d’Ormuz, combinée aux tensions en mer Rouge, ferait grimper le prix du baril au-delà de 100 à 120 dollars, et pourrait tripler le prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Cela entraînerait une hausse de l’inflation mondiale, avec des impacts estimés entre 0,8% et 1% selon le FMI, ce qui augmenterait également le coût des marchandises.

  1. Conclusions et perspectives Des négociations sont actuellement en cours pour éviter une escalade majeure dans la région. Un conflit généralisé au Moyen-Orient serait désastreux pour l’économie mondiale, y compris pour des pays comme la Chine, l’un des plus grands importateurs d’hydrocarbures. Aucun des acteurs – que ce soit les pays du Golfe, l’Iran, Israël ou les grandes puissances – n’a un réel intérêt à une généralisation des hostilités. L’Iran, confronté à des tensions sociales internes et en quête de ressources financières, risque de compromettre son programme nucléaire. Israël, de son côté, subit la pression des États-Unis, dont le président a mis en garde contre des attaques contre les infrastructures pétrolières, où les entreprises américaines sont largement présentes.

Ainsi, même si la situation reste tendue, une escalade majeure reste peu probable, car elle mettrait en péril l’économie mondiale, menaçant les intérêts des grandes puissances et des pays producteurs eux-mêmes.

 
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