(Butler) Donald Trump est revenu samedi au même endroit où il avait échappé de peu le 13 juillet à une tentative d’assassinat, dans la dernière ligne droite d’une élection présidentielle extraordinaire qui reste marquée par la menace de violences politiques.
Publié à 18h00
Mis à jour à 18h17
Grégory WALTON
Agence France-Presse
Le candidat républicain et ancien président des Etats-Unis s’est adressé à ses nombreux partisans réunis dans la ville de Butler, dans l’Etat crucial de Pennsylvanie, un mois jour pour jour avant l’élection présidentielle du 5 novembre où il affrontera la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
« Il y a douze semaines, ici même, un assassin a tenté de me faire taire ainsi que notre mouvement. Ce monstre vicieux […] était sur le point d’y parvenir, mais la main de la Providence l’en a empêché », a déclaré M. Trump, devant une foule favorable.
Le rassemblement s’est déroulé sous très haute sécurité, avec des tireurs embusqués installés sur les toits de plusieurs immeubles environnants et un drone survolant la foule, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Je ne pense pas qu’il soit en sécurité, à mon avis, il y aura une autre tentative”, a déclaré Heather Hughes, 43 ans, venue de la ville voisine de New Castle (Pennsylvanie) pour assister au rassemblement.
Les opposants au candidat républicain « veulent se débarrasser de lui, car ils savent qu’il rendra les États-Unis meilleurs », assure-t-elle, ajoutant : « mais je pense qu’il s’en sortira, ses « tuteurs » sont très forts.
Comme elle, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Butler, beaucoup vêtues d’un t-shirt à l’effigie de l’ancien président juste après la tentative d’assassinat, d’autres avec les oreilles couvertes, rappelant le bandeau qu’il avait porté dans les jours qui ont suivi.
Elon Musk présent
Avant d’entrer en scène, Donald Trump a été précédé par son colistier JD Vance, sous les yeux de l’homme le plus riche du monde Elon Musk, des proches des victimes des fusillades et des policiers qui le protégeaient.
«J’apprécie son retour. Il a dit qu’il viendrait terminer son discours et pour moi, ça prend du cran», salue Robert Dupain, 53 ans, employé du BTP déjà présent le 13 juillet.
La tentative d’assassinat a été considérée comme un moment charnière de la campagne électorale, alors que Donald Trump était à la traîne dans les sondages contre Joe Biden après son désastreux débat télévisé, et qu’il s’est rendu deux jours plus tard en tant que « martyr politique » à la convention républicaine.
Les proches du candidat ont depuis accusé les démocrates d’inciter à la violence avec leur discours présentant M. Trump comme un risque existentiel pour la démocratie.
Son retour à Butler intervient au lendemain de l’inquiétude de Joe Biden quant au risque que le vote ne soit pas « pacifique ».
“Je suis inquiet de ce qu’ils vont faire” lors du vote, a déclaré vendredi le président américain. Donald Trump n’a jamais reconnu sa défaite de 2020 et il dénonce déjà le fait que les démocrates « trichent comme un diable ».
« Les républicains ne sont pas violents, je pense que (les démocrates) font pression en ce sens. Ils parlent sans cesse d’Hitler et de la fin de la démocratie», répond Glen Scheirer, un retraité venu à la réunion avec cinq proches.
« Bal pour la démocratie »
Le 13 juillet, en plein rassemblement, un jeune homme a tiré sur l’ancien président, le blessant à l’oreille, tuant un sympathisant présent dans les tribunes et en blessant deux autres.
Selon son équipe, Donald Trump « a pris une balle pour la démocratie ».
La tribune populiste a immédiatement saisi l’ampleur de ce choc : l’oreille en sang, écorchée par une balle, protégé et évacué par des agents des Services secrets, le septuagénaire est resté debout, le poing levé en signe de défi devant les caméras, exhortant ses partisans à « Combattez, combattez, combattez ».
La scène, immortalisée sous un grand drapeau américain, a fait le tour du monde.
Les services secrets avaient abattu le jeune tireur Thomas Crooks, 20 ans, perché sur le toit d’un immeuble à quelques centaines de mètres. La chef des services secrets, Kimberly Cheatle, a été contrainte de démissionner.
Cette tentative d’assassinat, suivie d’une seconde en septembre sur le terrain de golf de l’ancien président en Floride, a provoqué un choc dans le pays et à l’étranger. Les États-Unis sont marqués par une histoire politique violente : le dernier président tué fut John Kennedy en 1963.
Au même moment, Kamala Harris se trouvait en Caroline du Nord, autre Etat clé de ces élections, frappé par un puissant ouragan qui a fait au moins 220 morts dans le sud-est des Etats-Unis, où elle a rencontré des équipes de secouristes et de victimes.
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