Le rythme semble s’accélérer autour de la facture de fin de vie. Après la déclaration de politique générale de Michel Barnier et son annonce d’une « reprise du dialogue » sur la « question sérieuse » de la loi sur la fin de vie, son cabinet a précisé à nos confrères de La Croix que « dans les prochaines semaines, et dans les prochaines semaines », Dans l’esprit transpartisan que réclame le Premier ministre, des discussions auront lieu avec les parlementaires, les soignants, les familles et les associations pour déterminer le calendrier et les bases sur lesquelles la discussion sera relancée à partir de janvier 2025 ».
Sur le plateau de France 2 ce jeudi 3 octobre, Michel Barnier est toutefois allé plus loin, se disant « personnellement d’accord avec le premier projet de loi » et « favorable à la reprise du travail » à partir du texte amendé, « pour gagner du temps ». En clair, cela signifie que les députés devraient reprendre l’examen du texte tel qu’il était au moment de la dissolution, sans revenir sur les amendements déjà adoptés, et sans procéder à de nouvelles auditions de soignants, d’associations ou de personnes concernées par la question de la fin de vie.
En juin, les députés avaient déjà voté les amendements destinés à enrichir les six premiers articles du texte de loi, avant de s’arrêter brusquement et d’abandonner les travaux. Celles-ci définissent les conditions d’accès à l’aide active à mourir. Olivier Falorni, député des démocrates et membre de la commission spéciale sur le projet de loi fin de vie, a déposé en juillet un nouveau texte, correspondant à la dernière version de juin. Le 23 septembre, l’Assemblée nationale a jugé le texte recevable pour une procédure législative.
Une décision qui divise
« Qu’un Premier ministre puisse changer de position en deux jours, sur un sujet aussi essentiel, ne donne pas l’image d’une grande cohérence », estime Erwan Le Morhedec, avocat et bénévole en soins palliatifs. « L’Assemblée d’aujourd’hui n’est pas la même que celle qui a travaillé sur le texte. Les députés ne sont donc en aucun cas liés par ce qui a été débattu précédemment. Il est inimaginable d’exiger d’« qu’ils lancent un débat dès le septième article d’un texte ».
Au lendemain de la déclaration de politique générale du Premier ministre, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est dite déçue de la prudence affichée de Michel Barnier, et a déclaré souhaiter que le texte revienne rapidement dans l’hémicycle. , sans recourir à de nouvelles consultations. Même son de cloche du côté de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui milite activement pour l’ouverture du suicide assisté et de l’euthanasie. « Des discussions ont eu lieu – et longuement – sur le sujet. Nous exigeons que les travaux parlementaires reprennent sans délai » a déclaré Yoann Brossard, secrétaire général de l’ADMD. “Mais il n’y a pas eu de dialogue, les soignants n’ont pas été écoutés”, tempête Erwan Le Morhedec, “les agendas d’audience ont été découverts 48 heures à l’avance, les psychiatres n’ont jamais été entendus, c’était une discussion simulée.”
Pourquoi un tel changement de cap de la part du Premier ministre ? “Il a certainement subi des pressions après sa déclaration à l’hémicycle”, explique Erwan Le Morhedec.
Michel Barnier a cependant annoncé lors de sa déclaration de politique générale le renforcement de l’accès aux soins palliatifs à partir de 2025, grâce au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui décide du budget de la Sécurité sociale et de ses répartitions.
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