Un pont entre les cinémas européens et arabes

Ces 22 œuvres seront jugées par 89 critiques arabes de renom issus de 15 pays arabes. Ces critiques détermineront leurs trois films préférés avant de dévoiler le grand gagnant lors du Festival du Film d’El Gouna. Bien que les critiques arabes viennent d’horizons divers, la Tunisie est représentée par dix critiques (dont moi-même), ajoutant ainsi une dimension tunisienne non négligeable à cette sélection.

Un des films en compétition, le magnifique Les graines du figuier sacré du réalisateur Mohammad Rasoulof, coproduit par l’Allemagne, a fait sa première mondiale au Festival de Cannes en mai 2024, où il a remporté quatre prix, dont le Prix Spécial du Jury et le Prix FIPRESCI. Ce film représente également l’Allemagne dans la course aux Oscars 2025 du meilleur film international.

Parmi les autres films en compétition figurent La fille à l’aiguille de Magnus von Horn (Danemark), présenté à Cannes, ainsi que Israël Palestine à la télévision suédoise 1958-1989un documentaire qui explore la représentation médiatique du conflit israélo-palestinien.

Outre ces films, Aimable de la réalisatrice norvégienne Lilia Ingolfsdottir, triomphante au Festival de Karlovy Vary, et Trois jours de poisson de Peter Hoogendoorn, qui a valu à son acteur principal le prix du meilleur acteur, sont également en lice. Le village à côté du paradis de Mo Harawi, récompensée de la meilleure actrice à Sarajevo, ainsi que Reines de la réalisatrice suisse Klaudia Reynicke, lauréate de la Berlinale, viennent enrichir cette sélection.

Neuf de ces films sont également candidats aux Oscars 2025 dans la catégorie du meilleur film international. Les films sont :

• Julie se tait par Leonardo Van Dijl (Belgique)
• Flots de Jiří Mádl (République tchèque)
• La fille à l’aiguille de Magnus von Horn (Danemark)
• Les graines du figuier sacré par Mohammad Rasoulof (Allemagne)
• Semmelweis de Lajos Koltai (Hongrie)
• Couler de Gynts Zillodis (Lettons)
• Thérapie familiale par Sonja Prosenc (Slovénie)
• Reines par Klaudia Reynicke (Suisse)
• 8 vues du lac Biwa par Marko Raat (Estonie)

La directrice générale de European Cinema Promotion, Sonja Heinen, a exprimé sa gratitude aux critiques arabes : « Nous sommes extrêmement reconnaissants aux critiques et journalistes arabes qui visionnent cette belle sélection de 22 films en provenance de 22 pays européens. Nous apprécions également l’opportunité offerte de rendre ces films visibles dans le monde arabe, grâce à la collaboration avec le Centre du cinéma arabe et le Festival du film d’El Gouna qui accueille la cérémonie de remise des prix.. »

Les co-fondateurs et associés gérants du Centre du Cinéma Arabe, Alaa Karkouti et Maher Diab, ont exprimé leur enthousiasme pour cette nouvelle édition des Prix de la Critique Arabe : « Comme toujours, c’est un grand plaisir de collaborer avec la Promotion du Cinéma Européen et le Festival du Film d’El Gouna pour la sixième année consécutive. Mais c’est un plaisir encore plus grand d’avoir une fois de plus l’opportunité de donner de la visibilité au cinéma européen à travers nos critiques arabes et de continuer à élargir les horizons des films et des cinéastes européens de la région arabophone.. »

Les Prix de la critique arabe pour les films européens, lancés en 2019 par la Promotion du cinéma européen et le Centre du cinéma arabe, visent à renforcer la diversité des films dans la région arabe et à susciter l’intérêt des sociétés de distribution et des diffuseurs. l’industrie cinématographique européenne de qualité. Cette initiative met également en évidence le rôle essentiel des critiques arabes dans la promotion de nouvelles perspectives et le rapprochement des différentes cultures. Les gagnants précédents incluent Dieu existe, il s’appelle Petrunya de Teona Strugar Mitevska (2019), Ondine de Christian Petzold (2020), 107 mères mais Peter Kerekes (2021), EO de Jerzy Skolimowski (2022) et Feuilles tombées d’Aki Kaurismäki (2023).

Cette initiative révèle un objectif commun de renforcement des liens culturels entre les mondes cinématographiques européen et arabe. Le rôle des critiques de cinéma arabes s’avère ici essentiel, car ils jouent un rôle d’intermédiaire entre deux univers artistiques distincts. Leur regard critique, influencé par les réalités sociales et culturelles du monde arabe, permet d’apprécier ces films européens sous un angle nouveau, facilitant ainsi un dialogue interculturel enrichissant.

Cette collaboration entre le Centre du cinéma arabe et la Promotion du cinéma européen témoigne également d’un effort concerté pour rendre le cinéma européen plus accessible et mieux compris dans une région où il reste parfois sous-représenté. En attirant l’attention sur des œuvres qui autrement pourraient passer inaperçues, les Prix de la critique arabe pour les films européens contribuent à diversifier les choix culturels offerts aux spectateurs arabes, tout en encourageant une plus grande reconnaissance de la qualité du cinéma européen.

En fait, cette initiative souligne l’importance de la critique cinématographique en tant que lien entre deux continents et montre comment une coopération réussie peut non seulement renforcer les liens entre l’Europe et le monde arabe, mais également élargir les horizons artistiques de chacun.

Liste des critiques arabes par ordre alphabétique :

Abdelkarim Ouakrim (Maroc), Abdelkrim Kadri (Algérie), Abdul Sattar Naji (Koweït), Ahmed Sami (Egypte), Ahmed Gasmi (Tunisie), Ahmed Al Ayyad (Arabie Saoudite), Ahmed Ezzat (Égypte), Ahmed Abu El Fadl (Égypte), Ali Wajeeh (Syrie), Aliaa Talaat (Égypte), Amal Magdy (Égypte), Amged Gamal (Égypte), Andrew Mohsen Naiem (Égypte), Areej Gamal (Égypte), Arwa Tageldeen (Égypte), Ayah Tantawy (Égypte), Azz El Deen El Ouafi (Maroc), Chafic Tabbara (Liban), Dalia Said Mostafa (Égypte), Diaa Mostafa ( Égypte), Doha Elwardaney (Égypte), Erfan Rashid (Irak), Essam Zakaria (Égypte), Fahad Alestsa (Arabie saoudite), Fayçal Chibani (Algérie), Feras Almadi (Arabie saoudite), Hammadi Gueroum (Maroc), Hassan Haddad ( Bahreïn), Hassouna Mansouri (Tunisie), Haytham Mofed (Egypte), Henda Haouala (Tunisie), Hind Mezaina (Émirats Arabes Unis), Hossam Sayed (Égypte), Houda Ibrahim (France), Huda Jafar (Yémen), Husam Asi (Palestine), Ibrahim Haj Abdi (Syrie), Iqbal Zalila (Tunisie), Kadhum El Saloum (Irak), Kais Kassem (Irak), Khaled Mahmoud (Egypte), Khalid Ali (Soudan), Khalil Demmoun (Maroc), Lama Tayara (Syrie), Lamia Gguiga (Tunisie), Magda Khirallah (Égypte), Mahdi Abbas (Irak), Marwa Abueish (Égypte), Mohamed Allal (Algérie), Mohamed Atef (Égypte), Mohamed Tarek (Égypte), Mohamed Sayed Abdelrehim (Égypte), Mohamed Kamal ( Egypte), Mohamed Elseginy (Egypte), Mohammed Benaziz (Maroc), Mohammed Chouika (Maroc), Mohammed Rouda (Liban), Nabil Hadji (Algérie), Nada Azhari (Syrie), Nadim Jarjoura (Liban), Nageh Hassan (Jordanie) , Narjes Torchani (Tunisie), Neila Driss (Tunisie), Nidal Queshha (Syrie), Obeid Altamimi (Arabie Saoudite), Ola Shafey (Egypte), Ola Kamel Al-Sheikh (Palestine), Omnia Adel (Egypte), Ossama Abdel Fattah (Egypte), Rachid Naim (Maroc) , Rahma Elhaddad (Égypte), Rami El-Metwaly (Égypte), Ramy Abd El Razek (Égypte), Safaa Elaisy (Égypte), Safaa Jibara Al-Saleh (Irak), Saleem Albeik (Palestine), Samira Dami (Tunisie), Sayed Mohamoud (Égypte), Shaimaa Selim (Égypte), Sherif Thabet (Égypte), Taher Alwan (Irak), Tarek Ben Chabane Tunisie (Tunisie), Égypte (Égypte), Tariq Al Bahhar (Bahreïn), Wael Khairy (Égypte), Yousra Chikhawi (Tunisie), Ziad Khuzai (Irak).

Neïla Driss