Simone Prouvé a traversé le XXe siècle, vécu toutes ses épreuves, ses violences, mais aussi ses beautés et son éclat. Elle était une grande dame des métiers d’art connue dans le Monde entier pour ses tapisseries et ses célèbres panneaux paysagers. Ses œuvres entrent au Musée National d’Art Moderne, où elles sont également exposées dans une salle du Centre Pompidou. Ils auront voyagé aux quatre coins du monde et changé notre regard sur le métier de tapissier. Ses yeux rieurs, derrière de petites lunettes rondes, ont marqué notre ville, où elle a souvent ouvert son atelier, notamment lors des Journées Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes (POAA). Ses œuvres ont également été exposées au Pavillon et au Larocafé.
Fille du grand bâtisseur Jean Prouvé, devenu dessinateur de génie, elle lui doit d’avoir été plongée dans l’ambiance de l’usine, de l’odeur manufacturière du métal et d’avoir rencontré de grands créateurs : Le Corbusier, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret. De sa mère, Madeleine Simone, elle tient son amour de la couture. Elle a raconté dans le journal « Le Monde » ses heures passées à l’école à coudre discrètement, sous le bureau, des petits vêtements pour ses poupées en tissu. Précurseur, il a été le premier à tisser du métal, du verre et des fibres Kévral dans les années 1990, pour répondre aux enjeux majeurs des nouvelles normes anti-incendie, tout en permettant de conserver la créativité unique qui le caractérisait.
Devant le métier à tisser, Simone Prouvé expérimente, recherche, invente. Même si elle s’en défend et se considère toujours comme une artisane, ses réalisations resteront certainement dans la postérité comme relevant du domaine artistique. Comme elle aimait le dire, Simone « tisse la lumière ». Le 20 septembre, Romainville perd l’un des siens.
Consulter le communiqué – Décès de Simone Prouvé
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