L’ancienne Première dame des États-Unis Melania Trump soutient fermement le droit à l’avortement dans ses mémoires qui seront publiées mardi, révèle le Guardian. Cette prise de position est inattendue tant ce sujet est brûlant dans le contexte de l’élection présidentielle à laquelle son mari est candidat.
« Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même devrait-elle avoir le pouvoir de déterminer ce qu’elle fait de son corps ? Le droit fondamental à la liberté individuelle dont dispose une femme (…) lui donne le pouvoir « d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite », écrit Melania Trump dans ses mémoires, selon des extraits révélés par le quotidien britannique.
Les femmes doivent être « libres de toute intervention ou pression du gouvernement », insiste l’épouse du candidat républicain. « Restreindre le droit d’une femme de choisir d’interrompre une grossesse non désirée équivaut à lui interdire de contrôler son propre corps. J’ai eu cette conviction toute ma vie d’adulte », ajoute-t-elle. , selon le journal britannique, qui explique avoir eu accès à une copie de ses mémoires.
Plus évasif dans une vidéo
Dans une vidéo en noir et blanc diffusée jeudi, Melania Trump, qui est en pleine promotion avant la sortie du livre, se montre plus évasive.
« La liberté individuelle est un principe fondamental que je protège, sans aucun doute. Il n’y a aucune place au compromis sur ce droit essentiel dont jouissent les femmes depuis la naissance. Qu’est-ce que cela signifie réellement : « Mon corps, mon choix » ? » demande-t-elle en reprenant le grand slogan de la lutte pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse.
Le camp démocrate réagit
La question de l’avortement est au centre du duel du 5 novembre entre Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui mène une campagne vigoureuse pour défendre le droit à l’avortement.
L’équipe de campagne de cette dernière a également réagi aux propos de Melania Trump. “Malheureusement pour les femmes américaines, le mari de Mme Trump n’est pas du tout d’accord avec elle”, a déclaré la porte-parole de campagne de Kamala Harris dans un communiqué.
“C’est pourquoi plus d’une Américaine sur trois vit sous l’interdiction de l’avortement imposée par Trump, ce qui menace leur santé, leur liberté et leur vie”, a-t-elle ajouté.
De son côté, Donald Trump estime que chaque État doit être libre de décider lui-même d’éventuelles restrictions concernant l’avortement.
Interdictions et restrictions récentes
De nombreux États du Sud ont interdit ou sévèrement restreint les interruptions volontaires de grossesse depuis que la Cour suprême a dynamité en juin 2022 la jurisprudence qui protégeait ce droit dans tout le pays.
Le candidat républicain s’est souvent félicité d’avoir contribué à cette décision en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême au cours de son mandat.
Si l’opinion publique est majoritairement favorable au droit à l’avortement, Donald Trump a néanmoins quelque peu ajusté sa position sur la question. Le candidat républicain tente désormais de se présenter comme un défenseur des « droits reproductifs », ce qui lui vaut d’être accusé par les conservateurs d’avoir trahi le mouvement anti-avortement.
afp/boi
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