News Day FR

un pêcheur victime d’une tentative de meurtre attend des explications aux Assises du Tarn

l’essentiel
Un homme de 26 ans est jugé aux assises du Tarn à Albi pour tentative d’assassinat sur un pêcheur à Valdurenque il y a 4 ans. sa personnalité inquiétante a été au cœur des débats de cette première journée d’audience.

Il n’a rien du « Rambo » que les faits pourraient laisser penser. C’est un jeune homme frêle qui flotte dans son jogging gris, au visage encore juvénile malgré ses 26 ans, qui a comparu ce jeudi 3 octobre sur le banc des Assises du Tarn à Albi pour y être jugé pour tentative de meurtre.

A lire aussi :
Tarn Assises : un jeune homme de 25 ans jugé pour avoir tiré sur un pêcheur à Valdurenque

Le 15 août 2020, Dylan Andreu, cagoulé, vêtu d’un t-shirt noir et d’un treillis, a tiré à plusieurs reprises, sans raison apparente, avec un fusil de 22 longs sur un homme qui pêchait paisiblement dans une rivière du Valdurenque. La victime, un policier en repos ce jour-là, qui ne connaissait pas le tireur, a été blessée au côté droit et à l’épaule, causant « trois blessures mortelles » selon le médecin légiste. Alors qu’on lui tirait toujours dessus, il a réussi à s’enfuir vers sa voiture et à alerter les secours. Compte tenu de la gravité de ses blessures, il a dû être transporté par avion vers l’hôpital Rangueil de Toulouse où il a été opéré. « Sans l’intervention des secours, il ne serait plus là pour en parler », précise son avocat Hervé Rénier.

Se sachant identifié grâce au signalement fourni par la victime et recherché, Dylan Andreu, connu dans le Valdurenque pour son comportement inquiétant, se promenait la nuit armé de son chien, soupçonné d’avoir déjà tiré sur une voiture, au portail de ses voisins et dans la direction des ouvriers, se rend lui-même à la gendarmerie accompagné de son père quelques heures plus tard.

“C’est gravé au plus profond de moi”

Quatre ans plus tard, ce policier de 57 ans se souvient comme si c’était hier de ce matin d’été où il était allé pêcher dans la Durenque comme à son habitude. « C’est gravé au plus profond de moi », confie-t-il, ayant encore les images de cet homme allongé de l’autre côté de la rivière, le pistolet sur l’épaule qui lui tire dessus. Un jeune homme qu’il avait croisé quelques minutes plus tôt en train de jouer avec son chien et qui lui demandait si la pêche était bonne. Rien ne lui laissait croire que quelques instants plus tard, ce jeune homme courtois se transformerait en tireur fou, poussant même un cri de guerre à la fin de la fusillade.

A lire aussi :
Tarn : le tireur fou de Valdurenque aurait choisi sa cible au hasard

La personnalité de Dylan Andreu, passé du foyer familial en famille d’accueil pendant une bonne partie de son enfance après avoir été victime d’une agression sexuelle de la part de son frère aîné, était au cœur de cette première journée d’audience. Un traumatisme qui va engendrer des problèmes de comportement chez le jeune homme décrit comme « fragile », « solitaire » et « asocial » préférant la compagnie de son chien, et des animaux en général, à celle des humains. Rejeté par sa famille, « abandonné » par des parents divorcés, avec une mère absente et un père peu soucieux de son éducation, il trouvera du réconfort dans la nature « qu’il adore », la chasse et les jeux vidéo. Dylan Andreu possédait également plusieurs armes qui ont été retrouvées notamment au domicile de son père avec qui il vivait à Valdurenque. « Capable de capturer des serpents à mains nues », adepte des exercices de survie en forêt, il peut passer de « gentil à colérique » selon des témoins, « agité et agressif » selon un psychiatre.

“Il a perdu le contact avec la réalité”

A travers leurs questions aux experts, aux témoins et aux parents de leur client venu à la barre, les avocats de l’accusé, Mes Canadas et Raynaud De Lage, ont tenté d’atténuer sa responsabilité en soulignant ce parcours de vie « chaotique ». et ses troubles de la personnalité, soulignant notamment l’analyse d’un psychologue qui parle d’un possible « moment dissociatif » lors des événements. “Il a perdu le contact avec la réalité, il était là sans être là, il n’a pas conscience de ce qu’il a fait”, raconte l’expert qui évoque une “amnésie défensive”, un “déni de protection”. Car Dylan Andreu, diagnostiqué “psychotique”, a d’abord nié les faits, puis affirmé ne plus s’en souvenir, évoquant également une possible crise de somnambulisme pour finir par admettre avoir tiré sur le pêcheur parce qu’il l’avait vu agresser sexuellement une femme. Rien n’a évidemment supporté cette version.

S’il a pu s’exprimer facilement sur son parcours de vie, on verra ce vendredi si l’accusé se montre également franc pour expliquer ses actes. «J’aimerais savoir pourquoi», dit la victime qui vit avec un éclat de balle dans le dos. Pas sûr qu’il aura une réponse d’ici la fin du procès prévu ce vendredi soir.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :