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“J’y suis retourné parce que je m’y retrouvais sur le plan sexuel” raconte Jérôme qui s’est rendu six fois aux Pélicots

Cet homme de 46 ans, diplômé en géographie et qui a dressé une longue liste de ses conquêtes et aventures sexuelles, affirme avoir entrepris un long processus de prise de conscience de ses actes depuis son incarcération. Il fait partie des 51 accusés qui comparaissent devant le tribunal correctionnel du Vaucluse pour avoir abusé de Gisèle, que son mari Dominique Pelicot a drogué et livré à des inconnus dans leur villa près de Carpentras.

“Je n’y suis pas retourné parce que le mot viol me parlait mais parce que je m’y suis retrouvé sur le plan sexuel”a reconnu ce mercredi 2 octobre Jérôme V., 46 ans, qui comparaît détenu devant le tribunal correctionnel du Vaucluse pour viol aggravé : lors du confinement 2020, il s’est rendu six fois au domicile de Dominique et Gisèle Pelicot.

En couple et heureux avec son partenaire

A cette époque, cet homme qui avait fait des études supérieures, obtenu une licence de géographie et qui envisageait de devenir professeur des écoles était en couple avec une compagne avec laquelle il disait être très heureux.

« Vous allez réaliser ces réunions dans quatre mois. Cela pose des questions » note le président Roger Arata.

«J’en suis conscient. C’est très compliqué et je ne veux pas me cacher derrière la victimisation. Il y a une partie de moi qui est incapable de résister à M. Pelicot et une partie de moi qui va y retourner. à cause de ma dépendance sexuelle.

Au Cap d’Agde et dans les clubs libertins

Le président : « VAvez-vous exploré un peu tout en matière de sexe ? L’accusé : “Beaucoup de choses, oui.” Il explique comment les infidélités conjugales et la navigation sur Internet l’ont guidé. « Avec ma compagne, il y avait une monotonie dans nos relations, je lui ai reproché de se comporter comme une étoile de mer et je suis revenu sur mes défauts. Je pense que j’étais aussi devenue accro aux discussions sur internet, j’arrivais à aborder les femmes sans avoir aucune appréhension. J’ai aussi optimisé ma sexualité lorsque je fréquentais le Cap d’Agde et les clubs libertins.

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Aujourd’hui, il le reconnaît : “J’étais un homme en proie à une addiction sexuelle qui me rendait haineux.”

Une liste de ses 89 conquêtes féminines

La police a découvert une liste de 89 prénoms féminins, accompagnés d’annotations. « Malheureusement, j’ai dû compter mes conquêtes. C’était un défi. Pour expliquer ses six visites chez Dominique Pelicot, il met en avant plusieurs facteurs. « Les photos (des viols, ndlr), je pense qu’il les a envoyées à toutes les 50, pour avoir une réaction. Pour moi, ils ont eu un impact. J’avais peur qu’il les utilise pour appâter les gens. Pour moi, c’était un chantage déguisé, mais je ne sais pas ce qui se cachait dans la tête de Dominique Pélicot.»

Thierry, artisan frigoriste de 61 ans chez qui des milliers d’images pédopornographiques ont également été saisies et qui est détenu depuis trois ans, raconte à son tour ce qu’il a vu dans le monde du libertinage, découvert après avoir exercé un travail dans un club privé. .

Trio, bondage, somnophilie

DDans le milieu libertin, on est souvent filmés, mais personne ne m’a jamais envoyé de vidéos par la suite. il explique, lui qui a on pratique souvent des trios, et des échanges entre deux couples, voire trois couples. Je pratiquais le bondage, avec les membres retenus, souvent ceux de la femme qui venait avec son mari. J’ai aussi appris un nom ici, le somnophilie. Des rencontres avec des couples, pour lesquelles les maris ne sont pas là et disent : viens, ma femme dort, on fait des films mais elle ne veut pas te voir.

Le président : “C’est proche de ce que nous examinons actuellement.” L’accusé détaille. “J.J’ai vécu trois expériences majeures. A chaque fois, les gens dorment et font semblant de dormir. Une fois que la dame s’est réveillée, nous avons fini par faire un plan à trois et il y a eu deux fois où je n’ai pas vu le visage de la dame.

“L’acte sexuel disparaît de ma vie”

Depuis son incarcération, il a entamé une psychothérapie qui, selon lui, le fait beaucoup réfléchir. En vérité, depuis trois ans, c’est comme un manque. L’acte sexuel disparaît de mon esprit. J.Je pense que c’est fini, je ne sais pas si je pourrai un jour me remettre ensemble et coucher avec une femme.

Il jure que son regard a changé sur la pornographie sur Internet, et sa consommation croissante qui l’a poussé à télécharger des images pédophiles. Quand je suis devant Internet, j’ai l’impression d’être dans un autre monde. Maintenant, je me rends compte que je suis aveugle, car il y a des gens derrière l’écran. J.Je réalise que je dois revenir sur terre.

Paradoxe : il est convaincu qu’il doit désormais s’engager pour changer les mentalités. “J.J’espère sortir un jour de prison, et je souhaite adhérer à une association, pour que ce procès permette à des hommes comme moi de comprendre que le consentement est nécessaire. Pour moi c’est essentiel. J’ai envie d’aller dans les clubs libertins pour dire : n’oublie pas de demander le consentement. Pour que ce qui est arrivé à Mme Pelicot ne se reproduise plus jamais.

 
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