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Les prix du pétrole vont-ils monter en flèche après l’escalade ?

Les frappes iraniennes contre le territoire israélien marquent une nouvelle escalade du conflit en cours au Moyen-Orient : l’assaut sur Téhéran est cette fois plus violent que la précédente offensive à distance d’avril 2024, tandis que les troupes de Tel-Aviv combattent désormais au sud du Liban.

Mais si le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi a indiqué la fin de ses attaques « à moins que le régime israélien ne décide de provoquer de nouvelles représailles »La promesse de Benjamin Netanyahu de « exercer des représailles contre [ses] ennemis » fait craindre une reprise des offensives. « L’Iran a commis une grave erreur ce soir – et il en paiera le prix »a lancé le Premier ministre lors d’une conférence de presse citée par Reuters le 2 septembre 2024.

Une telle menace fait craindre des frappes visant les infrastructures iraniennes, notamment celles liées au pétrole, qui pourraient faire pencher le prix de la matière première, moins de trois ans après une dernière explosion du coût de l’énergie suite au conflit en Ukraine.

En Iran, dans le désert le plus chaud du monde

Une hausse des prix de l’or noir

Comme le souligne Bloomberg, le prix du baril de pétrole Brent, servant de référence pour les coûts de la matière première, a augmenté de 5% suite aux grèves du 2 octobre pour atteindre 74 dollars le lendemain. Cette hausse intervient après une baisse progressive des prix du Brent ces derniers mois, le prix du baril s’élevant à 93,79 dollars le 19 octobre 2023.

Si les prix actuels sont donc loin d’égaler ceux de l’année dernière ou du pic de l’invasion de l’Ukraine, période durant laquelle le baril s’est brièvement élevé à plus de 120 dollars, la menace d’une explosion pourrait faire exploser le Brent et menacer l’économie mondiale.

Un détroit vital pour l’économie mondiale

Cette flambée des prix ne serait pas uniquement due au démantèlement par Israël des infrastructures énergétiques iraniennes. Car si l’Iran n’est “que” au dixième rang des producteurs mondiaux de pétrole, avec 3,3 millions de barils par jour selon les chiffres de l’Opep rapportés par Euronews, le pays dispose d’un pouvoir de pression considérable via son contrôle du détroit d’Ormuz : partie saoudienne, Les hydrocarbures irakiens, voire koweïtiens, transitent par cette zone stratégique pour approvisionner des clients du monde entier.

Selon Bloomberg, près de 30 % du pétrole commercialisé dans le monde transite par le golfe Persique. Un blocus iranien, permis par son contrôle d’une rive du détroit et d’îles comme Hormoz ou Qeshm, serait donc une véritable catastrophe.

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Le contrôle de Téhéran sur les zones autour du détroit d’Ormuz lui confère un pouvoir de pression considérable. Nimbo par Kermap – contient des données Sentinel 2 modifiées

Un affrontement qui pourrait impliquer d’autres acteurs

Cependant, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et d’autres producteurs de pétrole, réunis sous le nom d’OPEP+, ont récemment changé de stratégie, dans le but de produire davantage de pétrole à partir de décembre 2024.

L’organisation a jusqu’à présent coordonné une réduction volontaire de la production pétrolière : l’augmentation de la production peut donc contrebalancer une perturbation des exportations iraniennes. Mais dans le cas où l’Iran bloque le détroit d’Ormuz, ce pétrole supplémentaire serait difficilement exportable.

Un blocus pourrait également pousser plusieurs pays à intervenir dans le détroit, dont les États-Unis. Le ciblage par Téhéran et Bagdad des navires transitant par le golfe Persique lors de la guerre Iran-Irak dans les années 1980 a poussé Washington à déployer de nombreux navires.

Après l’avarie d’un navire américain par une mine de Téhéran, la marine américaine est allée jusqu’à ravager la marine iranienne en 1988, lors du plus grand engagement naval de Washington depuis la Seconde Guerre mondiale. Une escalade des affrontements pourrait donc contraindre d’autres pays à intervenir, renforçant encore l’ampleur du conflit au Moyen-Orient un an après son déclenchement.

 
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