l’hommage d’Emmanuel Vialle, président de la fédération de pêche ardéchoise – Peche et Poissons

Né en 1940 à Clermont-Ferrand, Charles a grandi dans un monde où la nature était omniprésente. A l’âge de dix ans, il découvre la pêche à l’Abeille, ruisseau corrézien qui traverse le jardin de sa maison familiale à Merlines. Son professeur, Pierre Chéze, célèbre pêcheur local, a nourri sa passion et sa curiosité pour le milieu naturel, marquant profondément l’enfance heureuse de Charles.

Adolescent, il passe des heures près de Chavanon, observant la vie autour et dans la rivière. Bientôt sa rivière ne lui suffit plus et c’est sur les bords de la Diège, de la Sioule et de la Vézère qu’il part perfectionner sa technique de pêche. C’est à cette époque qu’il lit « L’Adieu aux armes » d’Ernest Hemingway, découvrant un auteur qui l’inspirera tellement qu’il visitera tous les lieux emblématiques liés à l’écrivain, de Kobarid à La Havane.

Ses cahiers d’écolier deviennent des toiles de son imaginaire, illustrées de dessins de truites, de mouches et de rivières. Dans les années 1970, Charles devient secrétaire de l’Association des Mouches et des Salmonidés, où il rencontre Henri Péthe qui l’encourage à se lancer dans une carrière d’illustrateur et d’auteur sur la pêche. Ensemble, ils rencontrent des figures mythiques du monde de la pêche, comme Jean-Louis Poirot ou Aimé Devaux et surtout leur ami Paul.

Amitié avec Paul Boyer, rédacteur en chef de Pêche et poissonest un tournant dans sa carrière. Charles a contribué à plus de 100 numéros du magazine, proposant des articles audacieux sur des sujets inédits à l’époque, comme la pêche au bonefish aux Bahamas ou les masheers en Inde. De 1987 à 1994, il collabore activement avec Magazine de pêchemagazine fondé par son ami.

Voyageur dans l’âme, Charles parcourt le monde, lançant ses mouches sur tous les continents et à la recherche de toutes les espèces de poissons. Son expérience et sa sagesse en font un compagnon de voyage apprécié, capable de s’adapter aux conditions les plus variées.

Côté vie personnelle, Charles était marié à Paulette, grande sportive et professeur d’éducation physique, avec qui il a eu deux filles, Valérie et Sylvie. Parallèlement à sa passion pour la pêche, il fait carrière à la SNCF, où il joue un rôle clé dans le développement des télécommunications internes.

Charles incarnait la passion, l’amitié indéfectible, laissant une marque indélébile sur ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.

Alors dis…

Dis… comme tu aimais défier tes amis, tu ne penses pas qu’on aurait pu pêcher encore quelques truites, chasser encore quelques bécasses avant de se retrouver autour d’un bon goûter ? Vous auriez sorti la petite boîte en fer de votre poche et, en nous racontant la pêche, vous auriez révélé un délicat éphémère.

Vos œuvres, vos paroles, votre passion pour la pêche continueront de vivre en nous. Chaque coup de pinceau, chaque page tournée nous rappellera les moments partagés. Alors oui, vous serez toujours là, que ce soit sur nos murs ou dans nos mémoires.

Salut Charles, je te laisse, c’est l’heure des drops…