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Les « tarifs membres » trop importants, selon Option consommateurs

Source de « confusion » et d’iniquité à l’épicerie, les « prix membres » sont beaucoup trop visibles sur les sacs de gruau ou les barquettes de mini-concombres par rapport au prix actuel, estime Option consommateurs.


Publié à 3h14

Mis à jour à 6h00

L’association qui défend les droits des consommateurs espère également que la reduflation, phénomène qui fait que la taille d’une boîte de biscuits par exemple diminue, mais que son prix reste intact, soit mieux connue des clients qui sillonnent les rayons des supermarchés. À l’instar de la , les détaillants devraient l’indiquer clairement sur une pancarte lorsqu’un produit subit une réduction de format ou de quantité, mais conserve son prix de vente.

C’est ce que préconisera notamment Option consommateurs ce mercredi à Québec lors des consultations particulières et audiences publiques sur le projet de loi 72 intitulé Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et assurant une meilleure transparence des prix et du crédit.

Déposé il y a quelques semaines par le gouvernement de François Legault, le document législatif vise à permettre aux consommateurs, sidérés par de nombreuses dépenses, de souffler et d’être mieux informés lorsque vient le temps de laisser un pourboire au restaurant, de comparer les prix à l’épicerie ou même rembourser leur prêt automobile. Au total, sept mesures ont été proposées.

Tout en saluant l’initiative du gouvernement, Alexandre Plourde, avocat d’Option consommateurs, affirme sans détour que le projet de loi manque de « mordant ». C’est également ce qui ressort du mémoire soumis par l’organisation en prévision des consultations.

“Les prix accessibles uniquement aux membres des programmes de fidélité sont une Source de confusion pour les consommateurs”, a-t-il déclaré dans un entretien mardi, à la veille des auditions. Souvent, ils sont affichés bien plus que le prix régulier. [Les clients] en magasin peut penser qu’il s’agit d’un produit en vente. Et dans le flyer, on utilise un peu les couleurs pour cacher le prix régulier», observe-t-il.

Afin d’éviter aux clients d’avoir de mauvaises surprises une fois à la caisse, Option consommateurs suggère que le prix actuel soit indiqué plus en évidence que le prix réservé aux membres. «C’est un minimum», souligne M. Plourde. Bien sûr, on pourrait pousser la réflexion plus loin et se demander s’il faut interdire les prix membres. »

« Cependant, selon ce qui est actuellement proposé dans le projet de loi [du gouvernement]le prix membre peut toujours être affiché en caractères plus gros que le prix régulier, à condition que sa taille n’excède pas 25 % de celle du prix régulier, peut-on lire dans le mémoire d’Option consommateurs. Nous craignons donc que cette mesure ne suffise pas à mettre fin à la confusion qu’apporte ce type de prix. »

Reduflation

Qualifiant la réduction de pratique « néfaste » parce qu’elle augmente le coût des aliments à l’insu des consommateurs et rend les comparaisons de prix plus difficiles, Option consommateurs suggère que le Québec emboîte le pas à la France. «Là, le détaillant en alimentation a l’obligation d’afficher une affiche à côté du produit qui a subi une réduction de quantité et qui indique également le changement de prix par unité de mesure», explique Alexandre Plourde.

Que disent les détaillants ?

Du côté de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA), également appelée à exprimer son avis lors des consultations, on se dit « favorable » à un projet de loi visant à mieux informer les consommateurs. Elle émet cependant plusieurs réserves quant aux nouvelles mesures d’affichage proposées à l’épicerie. Dans son projet de loi, le gouvernement souhaite que les détaillants indiquent si un aliment est taxable ou non. Nous demandons également que le prix unitaire – dans le cas d’achats groupés – soit clairement affiché. Et le gouvernement souhaite que les mêmes unités de mesure soient écrites, pour des produits de même nature, mais de marques ou de formats différents. Pour l’ADA, ces nouvelles informations qui seraient ajoutées aux étiquettes risquent de semer la confusion chez les consommateurs tout en rendant la tâche plus difficile aux épiciers.

« Actuellement, une dizaine d’informations sont présentes sur une étiquette petit format. Chaque changement a un impact sur la compréhension par le consommateur de toutes les informations, indique le mémoire de l’ADA. En ce sens, nous suggérons que l’Office de la protection du consommateur consulte les détaillants alimentaires indépendants, les enseignes et toutes les entreprises concernées, non seulement sur le principe, mais surtout sur l’application concrète des changements proposés. »

Les « no-shows »

Par ailleurs, même si le projet de loi ne mentionne pas les clients défaillants qui n’honorent pas leur réservation, communément appelés « no-shows », Option consommateurs en profite tout de même pour prendre position sur le sujet. Les restaurateurs réclament depuis longtemps qu’on leur laisse carte blanche pour imposer une amende aux clients qui leur tiennent tête. Cependant, l’organisation de défense des droits des consommateurs s’y oppose.

Bien qu’Option consommateurs reconnaisse que les réservations non remplies peuvent causer un préjudice aux restaurateurs, pénaliser le consommateur n’est pas la solution idéale, selon l’organisation. Une demande de confirmation de présence ou une sensibilisation font partie des initiatives qui pourraient être mises en place par les restaurateurs, suggère Option consommateurs. « Un consommateur peut avoir des raisons tout à fait légitimes d’annuler une réservation, comme une maladie, un accident ou d’autres circonstances imprévues. En modifiant la loi, nous pourrions ouvrir la porte à des pratiques déloyales envers les consommateurs, où les commerçants auraient la possibilité de surfacturer les consommateurs qui ont une raison valable de ne pas honorer une réservation », peut-on lire dans le mémoire. .

Les consultations qui débutent ce mercredi se poursuivront la semaine prochaine avec l’Association pour la protection des automobilistes, l’Association Restauration Québec (ARQ), l’Union des consommateurs et l’Autorité des marchés financiers.

 
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