L’Europe se prépare à la fin potentielle des approvisionnements en gaz russe via l’Ukraine, l’accord de transit de cinq ans entre les deux pays devant expirer cet hiver.
L’expiration de l’accord de transit du gaz entre la Russie et l’Ukraine, fin 2024, ravive les craintes de tensions sur la disponibilité et les prix du gaz pendant la saison hivernale en Europe. Les marchés restent donc en alerte, car toute nouvelle perturbation de l’approvisionnement, une concurrence accrue de l’Asie pour les cargaisons de GNL ou un début d’hiver très froid pourraient mettre encore plus à l’épreuve la résilience du marché européen.
L’Europe se prépare ainsi à la fin potentielle des approvisionnements en gaz russe via l’Ukraine, l’accord de transit de cinq ans entre les deux pays devant expirer cet hiver. Environ 42 millions de mètres cubes par jour de gaz russe sont toujours livrés à l’Europe, via le point d’interconnexion de Sudzha, à la frontière avec l’Ukraine, y compris vers la région de Transnistrie en Moldavie, selon Platts.
Une perspective inquiétante pour les pays européens, car malgré tous leurs efforts pour se sevrer du gaz russe, en comptant notamment sur le GNL américain et d’autres sources d’approvisionnement, de nombreux pays restent encore très dépendants du gaz russe et peinent à trouver une véritable alternative.
L’approche de la fin du contrat russo-ukrainien, coïncidant par ailleurs avec une période de forte demande hivernale, laisse planer le doute quant à la capacité de l’Europe à trouver les approvisionnements nécessaires à sa consommation, tout en maîtrisant la courbe des prix des importations de gaz et de GNL.
Les prix sont déjà relativement élevés, reflétant la nervosité du marché, l’agence Platts – qui fait partie de S&P Global Commodity Insights – a évalué, le 27 septembre, le prix TTF pour le mois à venir à 37,75 euros/MWh (42,24 $/MWh).
Flux suspendus
Ceci malgré le fait que les sites de stockage de l’UE soient presque pleins, à 94,2 % de leur capacité au 28 septembre, et malgré un mois d’octobre doux qui devrait voir les stocks proches de leur maximum, alors que la maintenance norvégienne prend fin.
Les niveaux globaux de la demande au quatrième trimestre de cette année seront déterminants. Commodity Insights prévoit une demande dans l’UE27 et au Royaume-Uni d’environ 1 228 Gm3/j au cours du trimestre, ce qui représenterait une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente, explique Platts.
Si les flux sont suspendus entre la Russie et l’Ukraine, la seule route pour le gaz russe vers l’Europe sera le gazoduc TurkStream. L’Europe aura également encore besoin de GNL pour continuer à arriver pour répondre à la demande hivernale.
Commodity Insights prévoit que les importations de GNL vers l’UE et le Royaume-Uni au quatrième trimestre s’élèveront à environ 362 millions de m3/j, en baisse de 6 % par rapport à l’année précédente, mais en hausse par rapport à la même période de l’année précédente.
L’Europe a également déployé de nouvelles infrastructures flottantes d’importation de GNL – Unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) – ou terminal flottant de GNL, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et d’autres unités de ce type devraient être prêtes à être opérationnelles au quatrième trimestre.
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