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« voyez le chef du Hezbollah pour ce qu’il est… un terroriste ?

L’avocat français Gilles-William Goldnadel pose dans son cabinet le 10 février 2015 à Paris. PHOTO AFP / JOEL SAGET (Photo de Joël SAGET / AFP)

Nadel d’or : « Pourquoi une partie de la classe politico-médiatique refuse-t-elle de voir le chef du Hezbollah pour ce qu’il est… un terroriste ?

Par Gilles William Goldnadel

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Après la mort de Hassan Nasrallah, de nombreux médias et personnalités politiques françaises se sont attaquées à la politique israélienne, sans un mot sur les sanglantes exactions terroristes commanditées par cet homme, dénonce notre chroniqueur.

Les faits. Nasrallah, le terroriste islamiste, est mort. Les Israéliens l’ont tué. Il voulait leur mort et la destruction de leur pays. Il était le cerveau autant que le bras de la République des mollahs. Il a été l’organisateur d’attaques sanglantes partout dans le monde – pas seulement en Israël. Au Liban, contre 240 marines américains et 58 parachutistes français, en 1983. En France, rue de Rennes contre le magasin Tati. En Argentine, contre des centaines de Juifs. Cela aura causé des milliers de morts. Au matin du 8 octobre, il a lancé ses missiles sur le territoire israélien, vidant ainsi une grande partie de la population de sa région nord.

Les réactions, maintenant – à commencer par celles, subjectives et engagées, de l’auteur juif et français de ces lignes dont nous pardonnerons l’impudeur. Fierté et sentiment de justice. La fierté est probablement assez stupide et irrationnelle. Mais ni plus stupide ni plus déraisonnable que le sentiment d’humiliation qui l’envahit le matin du 7 octobre en même temps que son chagrin. N’être responsable ni de l’épopée militaire de cette guerre de dix jours qui fera date, ni de la débâcle des services de renseignement de l’Etat hébreu hier.

Et surtout, un sentiment de justice enfin rendue aux victimes du terrorisme le plus épouvantable que le monde moderne ait connu, Etat islamique exclu. Mais ce sont les réactions de certains, dans le monde médiatique et politique, qui continuent de se révolter, au lendemain de l’exécution du bourreau des œuvres malfaisantes de la République islamique.

Avant de les dire, disons par quoi ils se caractérisent et qui est la marque de nos mauvais temps : l’absence de tout esprit critique à l’égard du radicalisme islamique meurtrier qui n’a d’égale que la sévérité excessive pour un État occidental, démocratique, attaqué et Juif. Traité avec une rigueur aussi exceptionnelle qu’obsessionnelle. C’est un fait constant que je ne me lasse pas de répéter et que j’explique moins par la montée de l’antisémitisme que par la haine pathologique de l’Occident descendant.

N’était-ce pas justement le moment de profiter de l’état de faiblesse de l’organisation despotique pour tenter de modifier le destin inéluctable tracé depuis des années ? Gilles-William Goldnadel

Nous n’aurions pas assez de livre pour présenter les manifestations les plus flagrantes de cette différence de traitement maladive. Restons-en à deux. Le défunt dirigeant du Hezbollah a récemment expliqué que les homosexuels devraient être exécutés dès leur premier rapport sexuel. Un seul journaliste français, habituellement passionné par le sujet, lui en voulait-il ?

En effet, l’homophobie ne peut émaner que de l’homme hétérosexuel blanc. Lorsqu’un Iranien ou un islamiste affilié pend un homosexuel, c’est un religieux un peu démodé, mais il n’y a aucune raison d’en faire un psychodrame. La journaliste iranienne Maisha Alinejad vient de déclarer : “Quand les terroristes tombent, ce n’est pas une tragédie, c’est une victoire.” Cette position est celle de presque tous les journalistes iraniens en exil. Ce n’est pas celui de beaucoup de journalistes français progressistes.

Dans ce contexte, nous prendrons les deux exemples médiatiques et politiques qui ont le plus défrayé la chronique. Ce sont des exemples nationaux qui montrent que la haine obsessionnelle de l’Occident commence par lui-même. Le portrait du chef terroriste publié par Le Monde le 28 septembre aura en effet légitimement indigné. Pas seulement son titre plutôt élogieux « Le parcours de Hassan Nasrallah, leader charismatique du Hezbollah »mais encore plus sur ce qui a été et ce qui n’a pas été trouvé dans cet article plus que dans tous les articles publiés par ce quotidien ce jour-là. Ce qu’il y avait là : une critique approfondie de la politique israélienne en général et de son Premier ministre en particulier.

Ce qui n’a pas été là, symétriquement, et d’ailleurs systématiquement pendant longtemps : la moindre critique du Hezbollah et de son parrain iranien, ou le moindre rappel des exactions terroristes sanguinaires commanditées par celui dont on réalisait la chronique nécrologique. Lequel indiquait également dans sa notice que son fils aîné Hadi était mort en « martyr » dans la plus pure phraséologie islamiste. Le mieux est de ne pas écrire ce que cela nous inspire.

Passons maintenant à l’aspect politique de nos observations. Contrairement à la semaine précédente, notre Président de la République n’a pas pris la parole. Après l’affaire des téléavertisseurs, il a jugé nécessaire de s’adresser aux Libanais dans un discours pathétique assez étrange et unilatéral, sans aucune réserve de critique à l’égard du Hezbollah ni le moindre mot de compassion pour ses victimes françaises.

Serait-ce la raison pour laquelle cette fois, Emmanuel Macron s’est abstenu, alors qu’un tel discours lui laisse l’illusion de marquer encore les esprits ? Reste que le même triste rôle aura été confié à son tout nouveau ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot qui, toujours sans un mot critique à l’égard de l’organisation terroriste, s’est limité à donner des instructions strictes à Israël. On comparera avec l’attitude du président américain qui a déclaré que l’exécution du chef terroriste était un acte de justice.

Il y a des banalités qui ne font pas de mal. Et sans doute, le souvenir des marines morts torturés est plus vivace à la Maison Blanche que celui, au Quai ou à l’Élysée, des 58 parachutistes français tués à Beyrouth en 1983. Mais il y a quelque chose de plus dérisoire dans l’expression et les raisons. pour la position française. Passons de l’obéissance docile à la loi du nombre ou à la peur révérencieuse des banlieues islamisées. Et continuons de rappeler le rôle traditionnel que la France entend toujours jouer au Liban.

Dans ce Liban multiconfessionnel, à la souveraineté perdue en raison de la domination du Hezbollah chiite, sans président depuis deux ans, n’était-ce pas justement le moment de profiter de l’état de faiblesse de l’organisation despotique pour tenter de modifier l’inévitable destin dessiné depuis des années ? Donner la parole aux chrétiens maronites ou aux modérés sunnites, dont certains se réjouissaient bien plus à Beyrouth que d’autres à Paris de la fin de la brute sanguinaire, était-elle charismatique ? Mais cela aurait demandé du courage et de l’inventivité. Et peut-être aussi un peu d’humanité.

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il a publié Journal de guerre. C’est l’Occident qui est assassiné (Fayard, 2024). Il est également président d’Avocats sans frontières.

JForum.fr avec www.lefigaro.fr

« L’absence de tout esprit critique à l’égard du radicalisme meurtrier islamique n’a d’égal que la sévérité excessive à l’égard d’un État occidental, démocratique, attaqué et juif. » Joël SAGET / AFP

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