Depuis le retour des températures automnales, les cheminées se rallument petit à petit. Et provoque parfois des incendies. Les pompiers donnent quelques conseils.
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Avoir chaud, c’est bien ; mais sans quitter votre cheminée, votre toit, voire toute votre maison, c’est quand même mieux. Chaque année, les feux de cheminée augmentent lorsque les températures baissent.
Dès qu’il fait à nouveau froid, les ménages peuvent être enclins à rallumer leur cheminée. Il faut toutefois faire preuve d’un minimum de prudence et prendre quelques précautions.
Concernant les poêles au fioul et autres chaudières, nous nous référons à notre précédent article rédigé avec les conseils de Quentin Mégret, réparateur à Charleville-Mézières (Ardennes). Rejoint par France 3 Champagne-Ardenne, lieutenant-colonel Jérémy Pierlotchef du groupe d’appui opérationnel du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) des Ardennes, donne quelques conseils sur l’entretien des cheminées, de leur ventilation à leurs conduits, en passant par leur foyer.
« On a souvent des interventions en début de saison, mais aussi en fin de saison, quand les gens les rallument par intermittence. » Des problèmes d’installation ou de maintenance en sont souvent la cause. En 2023, durant l’hiver, il y a eu 235 interventions pour feux de cheminée dans les Ardennes.
Derrière ce nom assez large, on retrouve « Les gens étaient paniqués par l’ampleur ou l’évolution de leur feu de cheminée, sans que cela soit très grave. On peut aussi avoir du combustible aspiré par le tirage dans le conduit de fumée, ou provoquer la combustion de résidus dans ce conduit de fumée.
« Parfois, tout le conduit brûle s’il est mal nettoyé. Elle peut se propager à un étage, une toiture, une toiture. Parfois, une maison entière peut y passer.
Il peut s’agir du bruit que fait la cheminée, par exemple une sorte de bourdonnement anormal.
Lieutenant-colonel Jérémy Pierlot, chef du groupe de soutien opérationnel du service départemental d’incendie et de secours des Ardennes (Sdis)
Mais nous n’arrivons pas nécessairement à ces fins dramatiques. On peut être attentif à certains signes avant-coureurs, et donc alerter les pompiers de manière préventive (n’hésitez pas). « Cela pourrait être le bruit que fait la cheminée, par exemple une sorte de bourdonnement anormal. Débris incandescents, qui tombent de la cheminée, voire sont projetés à l’extérieur, sur le toit. Une fumée épaisse qui va envahir la pièce, une odeur de brûlé. Plus tôt vous le ferez, moins il y aura de risque de propagation.
C’est un classique : il faut penser au ramonage. «Il faut l’entretenir.» A hauteur de personnes, il est possible de « veillez à ce que les entrées d’air frais dans les zones inférieures soient dégagées, aérez la maison pour que l’air frais arrive toujours par le bas du foyer ».
Vous n’avez même pas besoin d’attendre le passage du ramoneur « vérifiez, si vous y avez accès, le conduit : avec un miroir, vous pourrez voir s’il y a un nid d’oiseau ou un essaim d’abeilles qui pourraient provoquer un incendie ». Il faut également être vigilant la première fois que vous le rallumez, surtout si la précédente remonte à plusieurs années, ou si vous venez de déménager. « La cheminée a peut-être été bouchée, endommagée, modifiée. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel.
Philippe Moreira, ramoneur depuis 1995, en fait partie. En ce moment, tout le monde appelle son entreprise. Il recommande la Champagne-Ardenne à France 3 « un ramoneur par an, voire deux selon le type de foyer ou la quantité brûlée. A partir de cinq mètres cubes de bois, je conseille deux ramoneurs.» Pour lui, le prix moyen d’une prestation est de 60 euros, et ne doit pas dépasser 70 euros, même si chaque intervention est différente selon la cheminée concernée.
De plus, il est bon d’installer un détecteur de fumée dans les chambres (pas nécessairement dans le salon où se trouve le foyer). “Parce qu’on ne sent pas la fumée quand on dort”se souvient Jérémy Pierlot. Un détecteur de monoxyde de carbone peut être utile dans ce salon, cependant, « pour identifier un mauvais tirage ou un problème de combustion ». Si les choses tournent mal, ajoute-t-il, il est préférable d’évacuer avec la famille et les animaux domestiques. « plutôt que de vouloir sauver ses biens ».
« Le carburant lui-même pourrait être en cause »ajoute le pompier. “Les bois de menuiserie sont traités, contiennent des substances, peuvent libérer des toxines.” Il faut donc les éviter.
On ne se chauffe pas avec n’importe quel bois.
Philippe Moreira, ramoneur dans la Marne
« Certaines essences de bois également. Il faut acheter du bois de chauffage, bien sec, pour sécuriser au maximum l’appareil.» S’il fait encore trop humide, « elle aura tendance à goudronner : des résidus liquides vont très vite boucher la cheminée. D’autres bois sont très fumants : ils produiront beaucoup de fumée. Ramoneur Philippe Moreira approuve, arguant que« on ne se chauffe pas avec n’importe quel bois ».
La recommandation générale est donc de se tourner vers le marché professionnel du bois pour se procurer des grumes. Finalement, peu de gens vont chercher eux-mêmes leur bois en forêt (ce qui peut aussi être interdit, comme nous l’expliquons ici). Tous ces conseils doivent permettre d’éviter les feux de cheminée, qui ont donné lieu à plusieurs interventions des pompiers dans les Ardennes ces trois derniers jours (voir la carte ci-dessous).
Sans aller jusqu’à ces incendies, il ne faut pas oublier que les intoxications au monoxyde de carbone ne peuvent être négligées.
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