Ces dernières années, le crabe bleu est devenu la crainte des pêcheurs. A l’étang de Biguglia, le crustacé prolifère, ne laissant plus de place aux autres espèces. D’où vient-il et comment aborder ce problème ? L’Office corse de l’environnement a organisé samedi une journée de sensibilisation à destination du grand public.
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Depuis plusieurs années, anguilles et mulets ne sont plus présents à l’étang de Biguglia. Le crabe bleu, quant à lui, prolifère dans les fonds vaseux. Un point encore relevé ce samedi 28 septembre par Michel Guerrini, pêcheur : les casiers qu’il a mis à l’eau ce matin sont remplis dudit crustacé.
“Normalement je mets une centaine de pièges dans l’eau. Là, je me retrouve avec six casiers que j’ai posés pour essayer, et nous ne prenons que du crabe bleu. Il ne reste plus aucune autre espèce dans nos pièges. il soupire.
Pour sensibiliser le public à ce fléau, l’Office corse de l’environnement a organisé hier plusieurs stands d’information dans la réserve naturelle de l’étang de Biguglia. Comment le crabe bleu américain, espèce envahissante, s’est-il installé en Méditerranée et maintenant en Corse ? Cette question cruciale préoccupe tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés.
“L’hypothèse la plus probable est qu’il serait arrivé via les eaux de ballast de grands porte-conteneurs.», explique ce spécialiste aux questions de Marc-Antoine, 12 ans. “Ce qui m’intéresse c’est de savoir d’où il vient pour peut-être trouver des solutions pour éviter qu’il se reproduise trop et détruise complètement l’écosystème de l’étang de Biguglia.», indique le jeune garçon pour le moins studieux.
“Cela semble assez inquiétant puisqu’il s’agit d’une espèce qui ravage tous les poissons et crevettes, et qui risque de repartir à zéro à l’avenir.», s’inquiète cet homme venu se renseigner, quand cette femme voit dans l’arrivée du crabe bleu quelque chose «tout à fait emblématique de l’impact que nous, humains, pouvons avoir sur l’environnement à travers nos activités. Nous nous déplaçons tellement à l’échelle mondiale que nous finissons par nous mélanger pour créer des biotopes.“
Pour l’instant, le seul moyen d’arrêter le crabe bleu est de le manger. Certaines grandes surfaces ont déjà contacté l’Office corse de l’environnement. “Nous avons donné les contacts du comité régional des pêches et de certains pêcheurs professionnels, assure Marie Garrido, coordinatrice de l’observatoire des zones humides de l’Office corse de l’environnement. Ce lien manque encore entre la possibilité pour les pêcheurs ou un autre intermédiaire d’acheminer ce crabe vers la grande distribution.“
Et c’est urgent : une femelle peut pondre, seule, jusqu’à deux millions d’œufs.
durée de la vidéo : 00h02mn15s
Face à la prolifération du crabe bleu, une journée de sensibilisation organisée à l’étang de Biguglia
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©Solange Graziani, Oliva Felipe, Juliette Vincent
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