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ils expliquent pourquoi ils sont venus voir le pape à Woluwe

Tous trois furent surpris lorsque la Fiat 500 blanche du pape s’arrêta à leurs côtés, alors qu’elle venait tout juste de franchir les barrières entourant la nonciature, « l’ambassade » du Vatican en Belgique. « Il était dans la voiture. Une mère s’est présentée avec son bébé dans les bras. La voiture a ralenti », raconte Suzanne. “Le pape a béni l’enfant, puis aussi ma petite voisine, qui est polonaise.” C’était un peu « du brouhaha », avoue Brigitte, tout sourire. “Mais les gardes du corps dans la voiture qui suivait étaient très discrets et très courtois : ils nous ont permis de nous approcher.” Ces dames en garderont dans leur téléphone un souvenir vidéo, mal cadré, qui passera sans doute en boucle au cours des prochains jours.

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Il était dans la voiture. Une mère s’est présentée avec son bébé dans les bras. La voiture a ralenti.

Suzanne, Geneviève et Brigitte n’en croient pas leurs yeux. ©EdA – Julien Rensonnet
Le pape François a pris le temps de saluer les nombreux curieux venus espérant le voir à sa sortie de la nonciature, ce samedi 28 septembre 2024 dans le quartier du Chant d’Oiseau. ©EdA – Julien Rensonnet

Garde d’honneur sur invitation

Certains fidèles s’étaient levés bien plus tôt que ce trio pour saluer François. Dès avant 7 heures du matin ce samedi 28 septembre 2024, nous arrivons au compte pour goûter à la cure de la paroisse voisine de l’ambassade du Vatican. C’est ici que se rassemblent environ « 200 à 300 » personnes qui formeront la haie d’honneur à la sortie du pontife. Ils viennent des paroisses bruxelloises, des unités scoutes, des écoles, des associations.

Sébastien est là en voisin. Il fait partie de l’organisation. « Les invités s’enregistrent dans le couloir puis sont conduits dans le jardin à l’arrière, qui ressemble à une salle d’attente. Quand nous avons le feu vert de la police, nous nous éparpillons dans la rue. L’homme de 21 ans s’y était déjà rendu la veille. « Le principe se répète à chaque fois que le Pape vient. Lors du premier créneau, le matin, tout le monde a pu lui serrer la main. Plus tard, au retour du Palais Royal, il y a eu un petit retard dans le planning. Il y a eu quelques déceptions, mais l’ambiance est super.

Sébastien, 21 ans. ©EdA – Julien Rensonnet
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Cette visite dans mon quartier est une belle opportunité qui renforcera ma foi. Parce que l’Église en Belgique traverse des moments difficiles.

La nuit n’a pas encore disparu. Léopold, 12 ans, arrive avec sa famille de Marche-en-Famenne. « Demain, c’est mon anniversaire », glisse le gamin qui accueillera donc un invité célèbre. Valentine, sa mère, la seconde. « C’est important de participer tous ensemble. J’ai vécu les JMJ il y a longtemps. Ce sont des événements forts, qui redonnent de la motivation, de l’enthousiasme, aux valeurs auxquelles nous croyons. Il est important de montrer aux enfants qu’une personne est là pour nous guider et que nous ne sommes pas seuls. Cette foule est la preuve que la Belgique croit en quelque chose. Nous ne nous attendions pas à cet engouement.

Valentine, Léopold et leur famille. ©EdA – Julien Rensonnet
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Cet afflux est la preuve que la Belgique croit en quelque chose. On ne s’attendait pas à cet engouement.

Dans le couloir du traitement, l’impatience grandit. Killa a reçu une invitation de sa fille. “C’est très important pour moi, en tant que chrétien : on ne voit pas le Pape tous les jours !”, s’amuse cette choriste de Sainte-Croix, à Ixelles. « Si je peux parler au pape, je lui demanderai de prier pour la paix dans le monde. Ces enfants sous les bombes, sous les tirs, leurs larmes : ce n’est pas pour cela que Dieu les a envoyés sur terre. Quentin, 27 ans, appartient à la même paroisse, où il vivait lorsqu’il était plus jeune. Il va dans la même direction. « Le pape m’inspire, notamment pour sa diplomatie internationale et son rôle dans les processus de paix. Et puis en tant que chef de l’Église. Ce n’est pas rien.

Sébastien voit cette visite dans son quartier comme « une belle opportunité, qui va renforcer ma foi. Parce que l’Église en Belgique traverse des moments difficiles. C’est un regain d’énergie. Il verra l’apothéose lors de la messe au Stade Roi Baudouin ce dimanche. Là où convergent également les éclaireurs de Martin d’Europe. « Nous allons au festival Hope Happening ce samedi : il y aura 180 scouts », confirme le leader boitsfortois, 20 ans, qui apprécie la pédagogie catholique de son unité. « C’est similaire aux mouvements de jeunesse belges, mais le mélange du scoutisme et de la foi ajoute une belle dimension. Alors oui, rencontrer le Pape est une opportunité.

Guilde. ©EdA – Julien Rensonnet
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Si je peux parler au Pape, je lui demanderai de prier pour la paix dans le monde. Ces enfants sous les bombes, sous les tirs, leurs larmes : ce n’est pas pour ça que Dieu les a envoyés sur terre.

Quentin. ©EdA – Julien Rensonnet
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Le Pape m’inspire, notamment pour sa diplomatie internationale et son rôle dans les processus de paix.

Bague et baguettes

Les rangs se resserrent devant les boulangeries de l’avenue des Franciscains. « Je l’ai vu deux fois, le Pape », glisse une vendeuse en préparant ses baguettes. « Nous sommes vraiment bien placés ici. » La route est bloquée par une combinaison de police. Et si les chants d’oiseaux sont rares malgré le toponyme du quartier, des « alléluias » s’élèvent ici et là. Aloysius est venu avec son fils acheter du pain. « Je n’en savais rien. Je ne savais même pas que l’ambassade du Vatican était là », glisse le père, amusé. Qui se prend au jeu et attend François comme les autres.

Le pape François est arrivé à l’heure. ©EdA – Julien Rensonnet
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Je n’en savais rien. Je ne savais même pas que l’ambassade du Vatican était là.

Quand les motards tous en cuir orange fluo garent leurs vélos sous l’église Notre-Dame-des-Grâces, l’air s’électrise. « Da-pa, da-pa, da-pa ! » sont scandés. Les enfants sont hissés sur les épaules et les smartphones tendus à bout de bras. Mais c’est une fausse alerte. «Hier, je suis venu sur un coup de tête. Je travaille non loin », sourit Anaïs sous la bruine. « Ce sont des petites minutes précieuses, alors ce samedi, nous sommes revenus en famille de la campagne malinoise », confie la maman d’Asaël, 15 mois. «J’espère qu’il recevra une bénédiction du Pape. Il est l’être suprême. Sur cette terre en tout cas. Nous sommes des chrétiens orientaux. Nos parents ont été persécutés : pour moi, cette venue renforce mes convictions ». A ses côtés, Enise se souvient : « J’ai croisé la papamobile de Jean-Paul II lorsque nous vivions à Jette ». Steven commence : « J’avais 5 ans, je l’ai vu à la Basilique de Koekelberg. Mais ici, nous serons beaucoup plus proches.

Martin, chef éclaireur. ©EdA – Julien Rensonnet
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Nous allons au festival Hope Happening ce samedi : il y aura 180 scouts. Mélanger le scoutisme et la foi ajoute une belle dimension.

Scouts, familles, paroissiens et autres clients curieux des boulangeries locales ont acclamé le Pape le 28 septembre 2024 à Woluwe. ©EdA – Julien Rensonnet

Il est 8h35. Cette fois, ça y est, le combi recule et la Fiat blanche pointe le bout de son capot vers l’avenue des Franciscains. Mais surprise : personne sur le siège passager. François arrive alors dans son fauteuil, entouré de nombreuses soutanes et costumes anthracite rehaussés de mauve ou de bordeaux. On voit sa bague passer entre les têtes. Il sourit patiemment à la foule rassemblée le long du trottoir. Les chansons s’élèvent. Les téléphones aussi. Aloysius brandit son gosse qui, soulevé par un garde du corps, est assis sur la barrière. Le Pape lui offre un souvenir, comme les autres. Des drapeaux en papier flottent, aux couleurs blanches et jaunes du Vatican. « Papa, pa-da, pa-da ! » La famille d’Anaïs est aux premières loges de cette grand-messe populaire. Les Malinois reçoivent également un cadeau.

En arrière-plan, des curieux observent, tantôt amusés, tantôt surpris, sous les caméras de la RAI. Manivanh savoure le fameux croissant au thé vert du pâtissier Sasaki, chocolatier bruxellois 2024, dont les collaborateurs se joignent aux badauds. « Grâce à tout ça, je n’ai pas eu à faire la queue », s’amuse le riverain. Elle hausse les épaules : « On dirait que le Pape a goûté ses pâtisseries. » Puis, moqueur : “Ici, devant l’église, il y avait beaucoup plus de monde pour les obsèques de Maurane.”

 
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