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177 $ pour une journée de ski

La saison dernière, le prix quotidien pour un adulte à Mont-Tremblant était de 135 $ en basse saison, alors qu’il coûtera désormais 142 $ pour l’hiver 2024-2025. Pour le temps des Fêtes, la hausse du prix des billets passe de 169 $ à 177 $, excluant les taxes.

«Ces périodes sont créées pour assurer une gestion responsable de la circulation, pour optimiser nos opérations et, ultimement, pour assurer une expérience de montagne de qualité aux skieurs», indique Pierre-Alexandre Legault, chef des communications de Mont-Tremblant, au sujet des tarifs haute saison. .

Du côté du Massif de Charlevoix, le prix en haute saison est passé de 149$ à 166$. Pour les périodes moins achalandées, la montagne facture désormais 135 $, comparativement à 121 $ la saison dernière.

Le Mont-Sainte-Anne a également augmenté ses prix, variant entre 135 $ et 145 $, selon la période, soit une augmentation de 9 $ par billet.

Ces trois montagnes, les plus chères de toute la province, ont des prix d’entrée plus élevés que la plupart des montagnes des Alpes françaises, qui disposent pourtant de domaines skiables et d’infrastructures incomparables.

À Val d’Isère, le prix d’entrée se situe entre 88,70 $ et 106,74 $ selon la circulation, tandis que la montagne se targue d’offrir 300 kilomètres de pistes skiables.

Dans les 3 Vallées (Courchevel), un complexe de 600 kilomètres de pistes dans les Alpes, le ticket journalier varie de 106,94$ à 118,82$.

Le prix des stations de ski québécoises est cependant loin de celui des montagnes les plus prestigieuses d’Amérique du Nord, comme Whistler en Colombie-Britannique (jusqu’à 318 $ la journée) ou Aspen au Colorado (354 $).

Tout en s’avouant « préoccupé » par la hausse constante des prix des stations québécoises et par « l’exclusivité » du ski alpin, Pierre Lavoie soutient qu’il est « normal » que les stations françaises offrent des prix aussi intéressants.

« Ces montagnes sont situées tellement loin dans les Alpes qu’elles doivent offrir des prix d’entrée abordables, car le coût pour s’y rendre est assez élevé, et il y a d’autres montagnes situées plus près des centres urbains », explique le fondateur du Grand Défi Pierre Lavoie. et sa fondation.

60$ en moyenne

Même s’il considère le ski alpin comme un sport « pour les riches », M. Lavoie soutient du même souffle qu’il n’a « aucun problème » avec les aménagements qui font monter leurs prix.

« Cela pousse les gens à se tourner vers d’autres stations de ski, plus abordables. Et si ces petites montagnes ont plus de clients, elles peuvent maintenir leurs prix plus bas. »

— Pierre Lavoie

Il existe plusieurs de ces montagnes avec des prix plus accessibles, affirme Josée Cusson, directrice des communications et du marketing à l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ).

« Selon nos données pour la saison 2022-2023, le prix moyen d’un billet journalier pour un adulte est de 57,37 $ », précise Mme Cusson. Le réalisateur note que le prix moyen devrait se situer autour de 60 $ pour la saison en cours, en tenant compte de l’inflation.

Toujours selon les données de l’association, le prix moyen d’un billet était de 42,30 $ en 2015, ce qui signifie que la hausse des prix n’est pas généralisée à toutes les montagnes, assure Mme Cusson.

« En termes de prix dans l’est de l’Amérique du Nord, la moyenne est de 179 $. »

— Josée Cusson, directrice des communications et marketing à l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ)

Hausse des prix ou pas, toutes les montagnes sont confrontées à des défis sans précédent, tels que le changement climatique et la hausse des coûts d’exploitation.

« De 2021 à 2021, les coûts ont augmenté de 20 %. Il y a eu des ajustements à l’échelle salariale des employés, l’électricité et l’essence coûtent plus cher, mais aussi le coût des équipements comme les dameuses, qui a explosé», soutient Mme Cusson.

Rendre le ski plus accessible

«Pour une famille de nouveaux arrivants, 60 $ par personne pour une sortie sportive d’une journée, c’est quand même très cher», affirme Mariane Parent, directrice générale de l’organisme Réseau Accès Participation. D’autant plus qu’il faut louer ou acheter du matériel, et se déplacer à la montagne.

Afin de favoriser l’accessibilité à ce sport, plusieurs programmes de subventions fédérales existent, indique Mme Parent. En collaborant avec son organisation, les stations de ski et les écoles peuvent se protéger afin d’initier les jeunes à ce sport de glisse.

«C’est sûr que ce ne sont pas des sommes astronomiques, mais elles peuvent varier de 3 000 $ à 12 000 $, et ça permet d’organiser des sorties scolaires, par exemple», explique Mme Parent.

Les prix des billets quotidiens pour le Mont Edouard (photo), ainsi que ceux pour le Mont-Saint-Sauveur, n’ont pas été dévoilés au moment d’écrire ces lignes. (Jeannot Lévesque /Archives Le Quotidien)

De 2016 à 2023, Pierre Lavoie et sa fondation ont mis sur pied un programme avec le Mont Édouard, qui a permis aux élèves de cinq écoles du Petit-Saguenay d’y skier entièrement gratuitement.

« Les jeunes pouvaient aller skier en tout temps, gratuitement, et l’équipement leur était fourni », explique celui qui est un véritable ambassadeur de l’activité physique au Québec. Il espère que cette initiative inspirera d’autres montagnes à faire de même.

De son côté, l’ASSQ soutient qu’elle pose plusieurs actions pour favoriser l’accessibilité au ski alpin, comme le programme Ski Passe-Partout. Au coût de prévente de 50 $, le billet offre un rabais de 30 % sur le tarif journalier dans 21 gares participantes.

La ministre responsable du sport, du loisir et du plein air, Isabelle Charest, a déclaré dans un courriel à Soleil qu’elle est « très sensible à toutes les questions d’accessibilité à la pratique des activités sportives et de loisirs ».

« C’est pourquoi plusieurs mesures ont été mises en place, comme la réduction de 300 $ par élève des frais d’inscription aux projets éducatifs spéciaux et l’ajout de 5 heures de temps parascolaire dans presque toutes les écoles du Québec qui offrent des activités diversifiées à nos jeunes. . Nous avons également […] a investi plus de 40,7 millions de dollars dans un projet de centre de prêt d’équipements sportifs, afin que tous puissent avoir accès gratuitement à des équipements de qualité, partout au Québec », indique le ministre Charest.

Sous-financement

Selon Pierre Lavoie, il est grand temps que Québec tienne des « assemblées générales » sur le sport et l’activité physique en général. Il soutient que le sport est sous-financé en province, et cela se reflète sur la santé des jeunes.

Dans son essai Il faut que ça bouge ! écrit avec Jean-François Harvey, lui, indique que les adolescents adoptent un comportement sédentaire 85 % de leur temps d’éveil, alors que chez les adultes, c’est 70 %.

Le directeur général du Réseau Accès Participation est d’accord sur ces deux points. Elle ajoute que le manque d’activité physique chez les jeunes filles est particulièrement criant.

« Je ne veux rien enlever à la culture, mais le sport est sous-financé au Québec comparativement au domaine de la culture, alors que chaque dollar dépensé dans le sport permet d’économiser deux dollars pour le système de santé. Nos associations sportives ont de la difficulté à faire face à leurs dépenses», explique Mme Parent.

Considérant que plusieurs montagnes auront besoin de financement du gouvernement pour moderniser leurs infrastructures vieillissantes – comme c’est le cas du Mont-Sainte-Anne – les deux intervenants espèrent que le gouvernement veillera à ce que les entreprises de ski des stations maintiennent des prix accessibles aux gens de leur communauté.

« Depuis mon arrivée au pouvoir, notre gouvernement a investi plus de 700 millions de dollars dans les infrastructures sportives, récréatives et de plein air. Nous continuons de travailler en ce sens afin de rendre la pratique sportive plus accessible au Québec », souligne le ministre Charest.

 
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