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“Sans Sveva Alviti, je n’aurais pas réalisé ce film”

«Je suis Dalida!»… »Je sais !”répond, ému aux larmes, le réalisateur Lisa Azuelos. Elle vient de la retrouver Dalida pour le biopic qu’elle avait en tête depuis des années. Un projet ambitieux et stimulant, plusieurs fois reporté faute de trouver l’interprète idéal. Après plusieurs tentatives, le cinéaste, qui a auditionné quelque 250 actrices, vient de demander Sveva Alvitiun mannequin italien alors âgé de 32 ans, inconnu à l’écran, pour rejouer Je suis malade, le tube de Serge Lama. ” AAvec cette chanson, tu ne peux pas tricher. C’est le test définitif. » Le réalisateur peut enfin lancer la production.

« Quelque chose d’intense s’est produit. J’étais fasciné pendant que Lisa me filmait. Je venais de me séparer de la personne avec qui je vivais. J’avais très mal. Chaque mot résonnait en moi “, dire Sveva Alviti. Lisa Azuelos avoue : « Sans elle, je n’aurais pas réalisé ce film. Et pourtant, Sveva n’était pas actrice, elle ne parlait pas un mot de français et ne savait ni chanter ni danser, mais elle m’a tellement ému ! » Orlandole frère bien-aimé de la star et gardien du temple de sa mémoire, qui fut son sage producteur, valide son choix. Coup de cœur : il prend immédiatement goût à la jeune femme, au point de lui déclarer : « A partir d’aujourd’hui, tu es ma petite sœur. »

DEVENEZ DALIDA

Pendant sept mois, l’apprentie comédienne apprend notre langue (6 heures de cours quotidiens), s’initie à la danse et s’immerge dans la vie de Dalida en dévorant des milliers d’archives. Orlando lui parle d’elle, de leur enfance Cairequand elle n’était encore que Iolanda Gigliotti – couronnée Miss Egypte 1954 ! –, et sa fabuleuse carrière, lancée en 1956 (elle avait alors 23 ans), avec Enfantqui le propulse de l’ombre à la lumière. ” Un jour, il m’a laissé seule dans le bureau de sa sœur, c’était émouvant. Quand on a commencé le film, j’avais tellement d’elle en moi que j’étais déjà devenue Dalida », raconte Sveva au magazine Elle.

Ombre et lumière, c’est justement ce que montre avec autant d’éclat qu’émotion – entre reconstitutions au style flamboyant et séquences intimistes émouvantes – ce biopic, qui se rapproche le plus possible de Yolande raconter la légende Dalida. « Avec ma mère (Lisa est la fille de la chanteuse et comédienne Marie Laforêt, décédée en 2019, ndlr), Je peux dire que je sais à quoi ressemble la vie intime d’un chanteur. » Orlando confirme : « Lisa a parfaitement capturé sa dualité : une artiste complexe et torturée. » « En une journée, explique celui qu’incarne à l’écran l’Italien Riccardo Scamarcio, elle pourrait passer de la joie au désespoir, en permanence à fleur de peau. »

“J’ai réussi dans la vie, mais pas ma vie », a déclaré Dalida, parmi lesquels trois des hommes qui ont partagé son existence (Luigi Tenco, Lucien Morisse et Richard Chanfray) se sont suicidés. Au point de se convaincre de « porte malheur aux hommes que j’aime « . Le temps de ce vibrant hommage, Lisa Azuelos ressuscite l’immense artiste et la si touchante femme fragile qui, 3 mai 1987a choisi de partir : « La vie est insupportable pour moi. Pardonne-moi. »

Dalida, vendredi 27 septembre à 21h05 sur Chérie 25

JULIEN BARCILLON

 
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