Le prévenu, âgé de 45 ans, est entré dans la salle d’audience sans faire de déclaration, accompagné de sa compagne, Pauline Desmonts, et de son avocat. Il est ensuite rejoint par sa sœur Victoria et sa mère, Joëlle Bercot (dernière épouse de Guy Bedos).
L’audience a débuté par un rappel des faits allégués.
Le premier cas remonte à la nuit du 1er au 2 juin 2023, lors d’une soirée en boîte de nuit. Une jeune femme accuse le réalisateur de s’être dirigé vers elle, tête baissée, avant de tendre la main droite vers ses parties génitales, par-dessus son jean.
Un agent de sécurité a ensuite fait sortir Nicolas Bedos de l’établissement du 2e arrondissement de Paris. Dans son rapport, l’agent de sécurité expliquait que le gérant de l’établissement lui avait indiqué que le client lui avait déjà posé la main sur les fesses lors d’une autre soirée.
Lorsque le président du tribunal a expliqué les faits reprochés au réalisateur, la plaignante, une jeune brune aux cheveux mi-longs, est apparue très émue, essuyant plusieurs fois ses larmes avec un mouchoir.
Avant l’ouverture du procès, son avocat a confirmé à l’AFP que son client était “encore choqué” par les événements de cette nuit.
A côté d’elle, au premier rang de la salle, étaient assises les deux autres jeunes femmes qui avaient dénoncé le comportement du réalisateur.
– « Accidentel » –
L’une d’elles, serveuse dans un bar parisien, a raconté aux enquêteurs que Nicolas Bedos l’avait attrapée par la taille et l’avait embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors qu’il était ivre.
L’autre acte présumé, qualifié de harcèlement sexuel, remonte à juin 2018. Le réalisateur est soupçonné d’avoir touché le ventre d’une jeune femme et de lui avoir demandé de l’embrasser avant de la suivre alors qu’elle se rendait aux toilettes.
Aucune de ces deux femmes n’a porté plainte mais l’une d’entre elles a annoncé dès l’ouverture du procès qu’elle se constituerait partie civile.
Pour l’avocat du plaignant, Tewfik Bouzenoune, « cette affaire est une illustration de ce que signifie prendre la parole. Elle a eu le courage de dénoncer l’agression sexuelle qu’elle a subie, ce qui a permis à d’autres femmes de se reconnaître et de trouver le courage de s’exprimer.
L’avocate de Nicolas Bedos, Julia Minkowski, n’a pas souhaité commenter avant l’audience, mais après la garde à vue de son client en juin 2023, elle a déclaré qu’« un tel acte, dont il ne se souvient pas, qui se serait produit sur la piste de danse d’une boîte de nuit, n’a pu être accidentel qu’en état d’ébriété.
Artiste provocateur, Nicolas Bedos a réuni la crème du cinéma français, de Jean Dujardin (« OSS117 : Alerte rouge en Afrique noire ») à Isabelle Adjani (« Mascarade ») en passant par Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Fanny Ardant.
Plusieurs personnalités du cinéma français sont accusées de violences sexuelles depuis plusieurs mois.
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