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Comment Macron espère reprendre de la hauteur sur la scène internationale

L’opportunité de « rebondir » ?

« L’Assemblée générale de l’ONU est une opportunité pour Emmanuel Macron de rebondir. Il doit montrer que la France conserve la capacité d’exister sur la scène internationale », résume Michel Duclos, ancien ambassadeur et conseiller spécial à l’Institut Montaigne à Paris.

Tout système politique déstabilisé a une crédibilité et une capacité d’action diminuées.

De fait, la perte d’influence de la France, déjà latente depuis la fin de la guerre froide, s’est accentuée avec la crise politique. « Tout système politique déstabilisé a une crédibilité et une capacité (d’action) diminuées », explique Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po. Une loi dont la France est d’autant moins à l’abri qu’elle était connue pour la solidité de ses institutions depuis le début de la Ve République. « C’est une rupture inédite en termes de perception dans le monde, sauf peut-être lors du mouvement étudiant de 1968 », note Bertrand Badie.

Ces dernières années, la France a déjà été « chassée du Sahel », elle s’est en partie « désinvestie » du Moyen-Orient et le chef de l’Etat « paie » sa posture de dialogue avec la Russie au début de la guerre en Ukraine, ajoute Michel Duclos.

« Oui, la France est affaiblie »

L’onde de choc de la crise politique se fait sentir jusqu’à Bruxelles. Dernier exemple en date : la démission de Thierry Breton après un bras de fer avec la présidente de la Commission européenne. « Cela veut dire qu’Emmanuel Macron ne se sent pas assez fort pour résister à Ursula von der Leyen », a déploré sur France 5 l’eurodéputé Bernard Guetta, proche du parti de Macron. « Oui, la France est affaiblie », concède-t-il.

Durant l’été, le chef de l’Etat a été en contact avec tous les acteurs du conflit à Gaza. Après la série d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies dans les rangs du Hezbollah, il s’est aussi directement adressé aux Libanais dans une vidéo, martelant qu’une « voie diplomatique » restait possible malgré le risque de « guerre ».

Il est en revanche resté plus discret sur l’Ukraine, lorsque le Premier ministre britannique Keir Starmer a discuté avec Joe Biden de la possibilité d’autoriser Kiev à utiliser des missiles à longue portée contre la Russie.

« Il faut recréer du lien »

A l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies (à laquelle il n’a pas participé en 2023), Emmanuel Macron s’exprimera dans différentes tribunes, le point d’orgue étant le discours à la tribune de l’ONU ce mercredi. « Nous sommes à un moment où il faut recréer du lien. Et c’est sur cela que le président de la République va se pencher à New York », souligne l’Élysée.

En route vers le Canada

Il se rendra ensuite au Canada pour « relancer le partenariat stratégique » entre ces deux pays alliés avec le premier ministre Justin Trudeau et promouvoir la Francophonie.

La partie n’est pas gagnée. « L’Assemblée des Nations unies, c’est la diplomatie de la rhétorique et des beaux discours. Elle a servi Macron au début, lui a donné une certaine aura (…). Mais aujourd’hui, on ne voit plus autant d’attentes (à son égard, NDLR) », constate Bertrand Badie.

New York sera un test pour sa crédibilité internationale

Plus acerbe, Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, affirme que « la France s’efface » et que « le logiciel présidentiel est dépassé » sur la scène internationale. Un constat que Michel Duclos relativise en partie, estimant qu’Emmanuel Macron conserve une « certaine stature personnelle » et qu’il est toujours reconnu pour « ses idées et son panache ». À cet égard, « New York sera un test de sa crédibilité internationale ».

 
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